Vintage Culture nous emmène en ‘Promised Land’ avec son premier album

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Depuis le 27 janvier 2023, et la sortie de ‘If I Live Forever’, Lukas Hespanhol Ruiz teasait son album. En janvier 2024, l’annonce était faite : la date de sortie de son premier LP était fixée au 24 mai 2024. Nous avons depuis attendu de pied ferme la proposition du brésilien. En effet, le producteur est un workaholic avéré, dont l’amour pour la musique ne connait aucune limite.

Entre ses DJ sets de 7h, ses remixes et ses productions originales en tout genre, Vintage Culture fait partie de ceux qui façonnent la scène Dance Music de nos jours. Cependant, comment savoir ce qui allait intégrer l’album ou non ? Cette interrogation prend fin ce jour, car nous avons pu écouter en exclusivité le projet du brésilien, intitulé ‘Promised Land’.

Depuis 2020, Vintage Culture a release track sur track, avec un succès croissant, sur divers labels tous plus prestigieux les uns que les autres (Defected, Tomorrowland Music, Solotoko). C’est donc Virgin qui accueille le producteur pour ce premier album.

Cet album est l’aboutissement de 4 ans de voyage, et l’accomplissement d’un rêve. J’ai mis tout mon cœur dans cet album, et la musique devrait le refléter. Promised Land représente l’artiste que je suis. C’est le projet dont je suis le plus fier…

Vintage Culture

Vous pouvez retrouver le récit de cette genèse dans le mini documentaire suivant, qui retrace le processus de création post-COVID de l’album :

Plein de tracks inédits, avec plein d’invités

La stratégie récente des artistes Dance consistait à release l’album au compte-gouttes, afin d’attiser la curiosité du public. Cela a le don de marcher, mais cela peut également présenter un inconvénient : que l’auditeur n’ait pas de réels nouveaux tracks à découvrir au moment de la sortie officielle de l’album. ici, Vintage Culture a évité avec brio le piège de la « compilation ».

Promised Land propose 16 titres, dont 13 originaux ! En effet, seuls Weak, Nothing Ever Changes et Come Come avaient déjà été dévoilés sur les plateformes de streaming et les réseaux sociaux. Nous sommes donc agréablement surpris, et impressionnés, quand on sait que le Brésilien a moult IDs dans sa besace…

Ajoutons à cela que Lukas Ruiz a convié bon nombre de vocalistes, collègues et amis, bien présents sur la scène Dance. On retrouve par exemple, sur Nothing Ever Changes, MAGNUS qui a récemment prêté sa voix au hit ‘Higher Power’ d’Anyma et Argy. On s’aperçoit également de la présence de Goodboys (‘Piece of Your Heart’ en collaboration avec Meduza), de Maverick Sabre (dont il avait remixé la collab avec Jorja Smith), de Liu Bei, ou encore de The Temper Trap ! Petite surprise : ‘If I Live Forever’, en collab avec Izzy Bizu, a disparu du tracklisting, alors que la première annonce de l’album avait été faite au moyen de ce morceau.

Un spectre musical élargi

On entame notre écoute avec le titre éponyme. Cette introduction, qui emploie la voix de Paige Cavell construit l’ambiance de Promised Land. Le drop, déjà puissant, et la voix hypnotique de Cavell nous invitent d’ores et déjà à la suivre (I’m Heading To The Promised Land – Are you coming with me?) dans ce voyage qui s’annonce fabuleux.

MAGNUS récupère ensuite le micro pour chanter les premières notes de ‘Nothing Ever Changes’. Il s’agit de l’un des hits de l’album selon nous, tant le titre est catchy et reste en tête. Ce morceau est taillé pour le grand public, mais demeure ultra qualitatif, tant il véhicule d’émotions. On valide !

Le troisième morceau, ‘Hero’, rappelle un peu le Vintage Culture de 2019-2020, avec ces riffs de guitare et ce vocal très groovy d’Emery Taylor. On est en présence d’un morceau plus House que les deux précédents. L’accalmie est cependant de courte durée, car ‘Chemicals’, en featuring avec Goodboys, renoue vite avec l’électro et la Melodic Techno.

Il faut impérativement que vous écoutiez ce drop très métallique : il est pour nous la définition du heater mainstage, qui vous arrache un cri de satisfaction tant il est costaud. Pile le moment auquel Vintage Culture effectue ensuite à virage à 180°, en nous proposant ‘Pleasure Chasers’, un morceau entre Italo-Disco et Funk et dont le hook vocal est clairement addictif. Encore quelque chose qui va nous rester en tête durant nos activités quotidiennes …

Survient alors ‘Weak’, en collaboration avec Maverick Sabre. Ce morceau, entamé en 2020, fait suite au remix de ‘Slow Down’ par le brésilien et confirme la polyvalence et la capacité de Vintage Culture dans l’harmonisation de divers éléments musicaux avec des paysages sonores électroniques contemporains.

Le morceau résonne également sur un plan profondément émotionnel alors qu’il nous encourage à accepter nos propres vulnérabilités, au travers du rythme très groovy de Maverick Sabre. Combinant l’allure nostalgique du hip-hop old-school avec l’énergie contagieuse des rythmes house, ‘Weak’ illustre l’alchimie sonore pour laquelle Vintage Culture est connu et reconnu. Ce n’est pas pour rien qu’il s’agit d’un des leads de l’album.

‘Come Come’ prend la suite et avouons le : dès sa sortie, nous n’avions pas trop accroché à l’univers de ce morceau en particulier. L’instrumentale est chiadée, certes, mais le vocal est sûrement de trop… Le morceau est sympathique, mais n’arrive décidément pas à nous marquer.

C’est cependant tout le contraire pour ‘Love And Hate’, en featuring avec Liu Bei ! Il s’agit de ce genre de morceaux où instrumentale et vocal sont intrinsèquement liés, et où leur conjugaison permet d’aboutir à une pépite. Il faut dire que la voix de Liu Bei (que nous suivons depuis le remix de ‘Atlas World’ par Solomun) est tout simplement majestueuse, et que la production semble avoir été faite pour lui. Les deux drops Melodic Techno lui rendent, en notre sens, particulièrement hommage.

On demeure dans ce style avec ‘Still Don’t Know What I Want’ (une collaboration avec le duo de producteurs Armonica), ‘Time’ (en featuring avec Braev), ‘Just Like Home’ ou encore ‘Strange Feelings’. Ainsi, nous ne développerons pas plus ces morceaux, qui ont une architecture similaire dans leur composition. Ils demeurent cependant redoutables lors d’un set.

Les morceaux restants sortent cependant de cette case, et se démarquent par leur originalité.

Vintage Culture fait tout d’abord appel au sublime vocal de ‘Dougy Mandagi’ de Temper Trap (notamment connu pour ‘Sweet Disposition’) sur l’excellent ‘Too Far Down The Trap’. Le titre fait-il référence à son vocaliste ? Nous ne le savons pas. En revanche, nous savons avec certitude qu’il s’agit de l’un des meilleurs tracks de tout l’album.

Nous sommes en présence d’un morceau hybride, avec un break 2-step/breakbeat aux influences empruntées à Bicep ou à Fred again.. (et qui ressemble à ‘Marea’), puis un drop House/Electronica ultra groovy, soutenu par le chant de Mandagi. Dans le même registre, ‘Find A Way’ emploie également des éléments de breakbeat, soutenus par un vocal angélique.

Par la suite, Lukas Ruiz invoque à nouveau les Goodboys sur le très rock et dansant ‘Moments Alive’, sur lequel l’hommage à Depeche Mode est plus qu’assumé. Quel dommage que le morceau ne dure que 2 minutes et 10 secondes ! Gageons qu’un VIP, ou un remix plus long nous permettra d’en profiter plus longtemps.

Pour clore son album, Vintage Culture convie à nouveau Braev sur ‘New Seasons’ pour un outro à la vibe très 70s, 80s, voire Pink Floyd-esque. Une batterie puissante et une instrumentale rock progressive soutiennent la performance vocale impressionnante de Braev, qui emmène une dernière fois l’auditeur afin de refermer le chapitre du voyage vers les Terres Promises. Les notes finales de piano sonnent le glas de cet album…

Un album à l’image de son créateur : versatile

Il est de coutume de dire qu’un album se doit être homogène pour être considéré comme très bon. Nous irons à contre-courant dans le cas de Promised Land. Alors oui, le tout peut paraître décousu au premier abord, et chacun aura sûrement ses deux-trois titres préférés …

Cependant, de multiples écoutes finiront de vous convaincre que l’on tient là un projet abouti. Vintage Culture a démontré sa large palette de productions, en naviguant entre divers styles et en s’essayant même à des genres moins électro. Le tout avec 13 titres inédits : Vintage Culture fait partie de ces artistes qui, au travers de leur musique, parlent à cœur ouvert à leurs fans et auditeurs. On a fortement attendu cet album, et on n’est clairement pas déçu du résultat.

Grooves endiablés et douceur mélodique rythment mes journées. Je passe également des disques avec l'équipe après les 39h.