Croyez-le ou non, l’été arrive à grands pas ! Qui dit été, dit le retour de la saison des festivals. Et ce weekend on lançait les festivités avec le festival francilien déjà bien implanté depuis plus de 10 ans, le Marvellous Island.
Une programmation travaillée avec soin, entre noms confirmés et jeunes talents locaux.
Le Marvellous Island a bâti au fil des années une solide réputation. A l’entrée du festival, des panneaux rappellent tous les artistes qui s’y sont produits depuis plus de 10 ans, et la longue liste fait saliver.
Cette année, l’évènement a convié plus de 110 artistes, français et internationaux, dans des styles allant de l’Afro House à la Hard-Techno et Trance en couvrant une majorité des styles House, Techno, des plus groovy aux plus sombres. Point positif, la majorité des artistes jouaient des sets de 1h30 à 2h, un véritable plus artistique pour permettre aux artistes de développer une vision plus profonde de leur univers que d’enchainer leurs gros bangers pendant 1h.
En point d’orgue de la soirée du samedi, on retrouvait des artistes grand public comme Folamour, Acid Arab, NTO ainsi que des pointures techno comme Paula Temple ou Patrick Mason. Le dimanche, la programmation nous paraissait encore plus alléchante avec les révélations françaises Alex Wann, Notre Dame, ainsi que la scène Mélodique-Techno / Future Rave ukrainienne portée par Artbat et Miss Monique sans oublier Massano, Lilly Palmer, LB aka Labat …
Et pour compléter le tout, on retrouvait également des scènes plus intimistes avec des artistes français émergents qui méritaient d’aller y traîner une oreille attentive !
Un festival qui jouit de son cadre unique
Le festival se déroule à quelques dizaines de kilomètres de la capitale dans le cadre agréable et bucolique de l’Ile de loisirs de Vaires-Torcy. Un immense parc arboré de 350 hectares dans lequel on retrouve également un lac, d’où son nom. Et qui dit étendue d’eau, dit plage, dit sable. Dépaysement assuré pour le public francilien !
Facilement accessible en voiture ainsi qu’en transport en commun, le festival met à disposition également des navettes pour rejoindre la gare RER la plus proche. De notre côté, nous avons covoituré avec l’équipe les deux jours, et le parking mis à disposition faisait bien l’affaire, il ne suffisait de marcher que quelques minutes pour rejoindre l’entrée. Pour les personnes venant de plus loin, il était également possible de camper sur site avec une capacité d’accueil de 1500 personnes.
Pour ce qui est des finances, le festival est accessible avec des pass classiques pour les deux jours entre 95€ et 109€ avec deux jours de fêtes entre 12h et 5h du matin, franchement un point très positif !
Si vous souhaitiez une expérience plus poussée, le festival proposait des formules « Beach Lounge » à 169€ les deux jours, pour pouvoir profiter d’un bar privatif sur la plage, ou bien la formule « Backstage » à 229€ les deux jours qui permettait d’accéder, en plus d’un bar privatif sur la plage, à des espaces supplémentaires dont des accès derrière les 3 scènes principales.
Petit point noir côté bar avec des tarifs que l’on a trouvé relativement élevés (10,5 euros la pinte, 5 euros la bouteille d’eau), et pas de vente de hard…
Des scènes aux univers visuels variés.
Avec l’ajout de « La Pampa », Marvellous proposait pour la première fois cette année 5 scènes. En point d’orgue la scène principale appelé « la Beach Stage » posée sur l’eau réalisant au passage une petite prouesse technique tout de même !
Beach Stage
Bien que la performance technique soit à noter d’installer cette scène complètement sur l’eau, on restait un peu déçus de la scènographie en journée. Le côté assez minimaliste, métallique + panneaux LED assez classiques manquit de peps. Une scène assez proche de ce qu’on a l’habitude de voir à l’EPK par exemple. On a noté toutefois l’effort d’habiller également le lac par des ballons gris gonflables, comme des perles posées sur le lac. Un rendu global quand même très sympa et une sono relativement bien réglée pour les genres les plus minimalistes (malgré certaines saturations par moment).
Cette scène s’appréciait bien plus de nuit, là où les LED et la pyrotechnie s’expriment le mieux. On goûte toujours avec plaisir au confort qu’offre la colline surplombant la scène pour profiter des sets allongés dans l’herbe ou plus simplement avec un peu de hauteur.
La Digital Stage
La Digital Stage accueillait quant à elle la programmation plus « hard » du festival avec des noms Techno / Hard-Techno voire Trance. Forcément la décoration s’adapte à la musique qui y était jouée pour les gros ravers. Belle scénographie relativement sombre à base de panneaux led verticaux suspendus dans la salle. Difficile de suivre la sono par contre, on a trouvé cela assez brouillon et fouilli, notamment sur les styles les plus rapides. Dommage car le potentiel et la vibe était là. On pourrait l’apprécier encore plus !
La Kasbah
L’esprit chamanique de la Kasbah était toujours présent, identique aux précédentes éditions avec sa tente à l’ambiance open-air, ses toiles tendues et ses luminaires variés, toujours aussi idéal pour profiter des sets house, tech house et afro house.
La Pampa
La Pampa était probablement notre scène préférée. Avec son design fun par sa grosse sono faite maison, sa boule disco posée au centre de la forêt (coucou La Clairière), plus ses multiples brises vues, l’effet à la cool fonctionnait très bien. Dommage pour le DJ, un peu éloigné et au même niveau que le public. Toutefois les ambiances hard House, trancy grooves assez mélodiques et rapides dans les bois compensaient largement ses aspects.
L’Eclosion
Une scène plus anecdotiques en termes de décoration, l’Eclosion était la scène des jeunes talents. Une décoration misant sur des containers empilés et quelques lights par ci, par là. Niveau sono, assez compliqué de profiter sans bouchons d’oreille surtout le premier jour. Le niveau était relativement trop fort et pas loin de la saturation. Dommage car cela n’aidait pas les performances des jeunes pousses.
Une marge de progression avec les animations et la décoration globale du festival
Un des petits points sur lesquels on a senti le Marvellous en-dessous de ces concurrents, plutôt du côté de l’étranger par rapport à nos expériences, concerne la scénographie globale du festival. Difficile au travers de nos déambulations dans le site de dégager un « esprit » Marvellous qui le rendrait encore plus identifiable. Les stands de nourriture ou de boissons sont des simples barnums du commerce et il y a très peu de décoration entre les scènes ou dans les espaces plus chill.
Récap par journée des sets entendus
Le samedi, coup de coeur pour Malugi, et Patrick Mason
Arrivés en fin d’après-midi, on a pu passer faire un tour sur le set de Bubs, artiste français impulsant une disco aux allures trancy et progressives dans un registre assez old-school qui a bien pris sur le public amassé à cette heure-ci sur la scène Eclosion.
Sur la Beach Stage, Folamour a distillé un set House aux petits oignons avec sa décontraction habituelle et sa sélection groovy faisant la part belle aux vocals House des années 90 voire 80 (ah ! ah ! ah ! ah ! Staying Alive !). Il a ensuite laissé place au closing de la scène, confié pour l’occasion à NTO et son style mélodique synthétique qui aura pris une belle tournure hypnotique, subjuguée par les flammes dans la nuit et la scéno de pylônes colorés. Etonnant de le voir finir son set aux alentours des 136 BPM, notamment son hit « Invisible ».
Gros coup de cœur du samedi : le set de Malugi qui aura illuminé la Pampa. L’allemand qui figure parmi nos artistes à suivre en 2024 aura fait parler ses beats turbocompressés entre nostalgie et efficacité dancefloor pour offrir un set bumpy à souhait, bourré d’une énergie qui n’aura pas quitté une seule seconde la forêt du Marvellous. Chapeau bas au boss du label Club Heartbroken.
Patrick Mason fidèle a lui même, le DJ et performeur nous a bien diverti et même étonné dans un registre parfois full uplift trance tout en incorporant des classics du registre populaire. Après la performance puissante du frenchy CLTX sur la Digital Stage, parsemée de hard music et de techno, c’est Paula Temple qui a mis tout le monde d’accord avec un set de haute volée entre sonorités planantes et kicks indus, le tout distillé avec sa touche singulière ultra-noire et épique.
Du côté de la Kasbah, on a pu faire un tour aux sets de Kolter et Toman, un enchainement germano-hollandais qui fait plaisir à voir en France, avec deux styles distincts pour deux excellents sets : trippy et planant pour Kolter avec des edits Minimal House toujours surprenants (Bob Marley, GTA San Andreas…) et plus percutant pour Toman avec une touche de groove dont il a le secret et qui fait du pilier du label No Art un must-see en festival.
Le dimanche, nos coups de coeur pour Alex Wann, MRD et Artbat
Après la recharge des batteries, bien méritée après une grosse nuit du samedi, nous ne sommes arrivés que dans l’après-midi du dimanche, pile à l’heure pour le set d’ Alex Wann dans son registre Afro house très good vibe ensoleillé avec des nombreux vocaux world music, et des remixs surprenant comme un remix de « Jungle » de Skrillex & Fred Again, ou encore de « Valodja » de Steve Angello.
On est ensuite retourné sur notre scène préférée, la Pampa. Abrité du soleil par sa canopée végétale, on en profitait pour écouter le set de Spray : une vibe Oldschool Trancy qui rappelait les premières compilations « In Search Of Sunrise » de Tiesto mais gros point noir sur la sono, absolument aucune basses fréquences pendant le set, cela étant lié apparemment à des problèmes techniques d’origine inconnue…
Ensuite Massano prenait le contrôle de la Beach Stage avec sa mélodique techno assez percussive mais également vocale, dans lequel on aura reconnu un remix de « Touch Me », indémodable.
Sur la Digital Stage, le norvégien MRD, qui figure parmi nous chouchous de la nouvelle scène techno européenne, a tenu toutes ses promesses. Avec une subtile mixture de sonorités New Wave/Post-Punk et de Techno dans laquelle de nombreux edits (Depeche Mode, Daft Punk ou encore son remix officiel du hit d’Artemas) venaient s’immiscer avec pertinence, on s’est régalé et nous avons dansé tout du long. Un artiste qu’on ne saurait que conseiller à écouter et surtout à voir.
En début de soirée, c’est l’Ukrainienne Miss Monique qui s’est emparé de la Beach Stage pour embarquer le public dans un set Melodic Techno de bonne facture, avec un style appliqué tout au long de son créneau, mais un registre qui manque cependant de relief et de singularité à notre goût au sein d’une scène musicale où la surabondance de profils à forte exposition nous donne envie de voir plus de propositions qui se démarquent.
Ce sont ses compatriotes ARTBAT qui ont fermé la stage devant une foule venue en nombre profiter du spectacle, avec ici un registre plus sombre et agressif allant se confiner aux sonorités Trance/Mainstage pour un rendu comme souvent efficace et bien maitrisé.
Le Marvellous Island, évènement désormais incontournable qui a de très belles choses à proposer
Parmi les membres de l’équipe, certains s’y rendaient pour la première fois et l’expérience les a toutefois bien bluffés, même ceux habitués à de gros festivals à l’étranger. Le Marvellous Island propose, pour un tarif abordable un beau weekend de musiques électroniques, pour tous les goûts et avec la possibilité de voir de belles têtes d’affiche.
Le tout dans un cadre agréable, une ambiance à la cool avec un public très agréable et plutôt connaisseur. Le tout les pieds dans le sable, dans l’eau ou dans la forêt selon votre humeur. La saison est donc officiellement lancée et pour sûr en tout cas, on y reviendra avec plaisir dès l’année prochaine !
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