FISHER et ses équipes organisaient, du 31 mai au 2 juin passés, le deuxième TRIIP Festival sur la sublime île de Malte. Une édition un peu spéciale, étant donné que sa coqueluche et tête d’affiche a annoncé, à quelques encablures du weekend, qu’il ne pouvait y participer. Ceci, en raison de l’imminence d’un heureux événement. Si on souhaite à Paul & Chloé Fisher tout le bonheur du monde, nous avions tout de même quelques appréhensions quant à l’absence du DJ australien. Vous le verrez dans cette review : elles ont vite été levées. C’est l’heure du récap !
Un cadre idyllique
Nous voilà, 2 ans après, de retour à Malte ! Nous sommes de véritables aficionados de ce pays et de son climat insulaire agréable à tous moments. Si notre dernier passage remontait à octobre 2022, la météo a été plus que clémente avec nous, avec un perpétuel 25 degrés Celsius au compteur. De quoi profiter au mieux du festival, placé sous le signe de la mer, du soleil, et de la Tech House.
Mais intéressons nous de plus près aux lieux qui ont accueilli cette gigantesque fête sur 3 jours. Le TRIIP Festival, à l’image de Defected Malta il y a 2 ans, se déroulait sur 4 sites :
- Le UNO Malta, l’un des clubs les plus connus de l’île, accueillait la majeure partie des festivités.
- Café del Mar Malta, branche locale du célèbre beach-club d’Ibiza, pour une scène en pool party le samedi après-midi.
- Le Fort St-Elmo, un ancien château-fort classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et vieux de 500 ans, pour une Castle Party le dimanche.
- Deux boat parties étaient proposées, le samedi et le dimanche, en même temps que la pool et la castle party. Nous avons privilégié ces deux dernières : la première, pour ce kiff ultime de nager en sirotant son verre dans une piscine à débordement sur fond de House; la seconde, pour l’expérience unique et en guise de rattrapage (nous n’avions pas pu le faire en 2022)
Chaque lieu se trouvait à une vingtaine de minutes les uns des autres en voiture, et le système de VTC maltais est très développé. Privilégiez Bolt, qui en plus d’être omniprésent sur l’île, s’avère être le plus rentable. Chaque trajet nous aura coûté, au départ de la baie de Saint-Paul et de la jetée de Buggiba (lieu recommandé par le festival pour loger) entre 10 et 20 euros, que nous avons partagé à 4. Rentable donc, si vous y allez en équipe !
Il est assez aisé de constater les similitudes d’organisation entre le TRIIP Festival et Defected Malta. Les staffs de chaque festival, épaulés de celui du UNO, travaillent main dans la main. Si cela est une force, cela se ressent sur l’événement car nous avions une forte impression de déjà-vu. A prendre du bon côté, bien évidemment : cela a tellement facilité notre expérience de savoir où aller, comment y aller, et à quel moment !
A l’instar de notre dernier festival maltais, UNO constituait le lieu principal des festivités. Le club en open air proposait deux scènes : Rabbit Hole et Enchanted Forest. La première représentait la Mainstage du festival avec une programmation très axée Tech House/House, alors que la seconde faisait la part belle aux sonorités Melodic Techno et Italo/Disco. Côté scéno, c’était minimaliste mais suffisant : sur la Rabbit Hole, des confettis (en masse, il faut l’avouer), du CO2, des écrans, quelques décos (des gros champignons, placés un peu partout, avec quelques visuels solides) mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. Côté Enchanted Forest, c’était un peu mieux : des lights supplémentaires, ce côté végétation avec les palmiers et la forêt de Ta’Qali en fond… de quoi s’évader !
La fine fleur de la House et la Tech House au programme
Le TRIIP Festival a fait le pari de convier une jolie partie de son précédent line-up pour cette année, avec l’adjonction de quelques nouveautés (Kölsch, Folamour, Eliza Rose…). Il s’agit d’une programmation plutôt mainstream, très compatible avec le clubbing d’Ibiza, qui saura réunir house heads comme jeunes auditeurs. FISHER a donc invité une bonne équipe de collègues DJ/producteurs déjà présents l’année dernière (Chris Lake, Solardo, Franky Rizardo, LF System, Andrea Oliva…), mais également de nouvelles têtes (Eliza Rose, Gerd Janson, Kevin de Vries, Kölsch, Mau P, ou encore notre frenchy Folamour). Ce mix de booking permettait aux festivaliers de revivre les gros sets de l’an dernier, tout en écoutant ce qui se fait de mieux sur la scène actuellement. Et GROS point positif du festival : uniquement des sets de 1h30 à 2h, un vrai bonheur pour pleinement profiter de l’univers d’un artiste.
Comme nous vous le disions en préambule, FISHER n’a pas pu se rendre à Malte pour assurer ses multiples sets du weekend. Assez étrange au premier abord : le festival porte son nom, et l’on soupçonne moult festivaliers d’être venus spécifiquement pour lui. L’australien a cependant mis les petits plats dans les grands pour atténuer la déconvenue suscitée par l’annulation de ses gigs :
- Il a tout d’abord crédité tous les festivaliers, sans exception, de 40 euros sur leurs bracelets cashless. Un joli cadeau, lorsque l’on sait que la somme médiane des consommations se situe autour des 9-10 euros. Sympa de payer la tournée !
- Concernant ses sets, il a tout d’abord été remplacé par Joris Voorn le vendredi, ce qui a entraîné un chamboulement de la timetable : Mau P a repris le slot de FISHER, et Joris Voorn a repris celui de Mau P. Un excellent choix, tant la transition Chris Lake/Mau P et celle Joris Voorn/Kölsch/Kevin de Vries semblaient naturelles.
- Pour le samedi, c’est Cloonee qui a repris le slot du producteur de Losing It, assurant ainsi deux sets dans la même journée… Pour le plus grand plaisir de ses fans!
- Enfin, le dimanche, l’infamous B2B2B, élément marquant de l’édition 2023, s’est transformé en B2B2B2B géant de 23h à 4h, entre Loco Dice, Paco Osuna, Nic Fanciulli et Andrea Oliva. C’était la surprise finale de FISHER et c’était tout bonnement exceptionnel. On y reviendra plus tard.
L’absence de Fisher, vous l’aurez compris, aura donc été gérée d’une main de maître par les organisateurs du TRIIP Festival. Tous (DJs comme festivaliers) ont eu une pensée pour le futur papa et la future maman, tant en jouant les sons de l’australien qu’en portant des masques à son effigie…
En tout état de cause, bravo aux orgas d’avoir su se retourner de la sorte : l’exercice n’était pas évident, mais il a été réussi avec brio.
Un public très britannique
Le TRIIP Festival est un événement qui accueille un public anglo-saxon plutôt mainstream. La moyenne d’âge observée est celle d’une jeune trentaine, sympathique et affable, mais bien inférieure à ce que pouvait rencontrer, par exemple, sur Defected Malta. Nous avons tout de même eu la surprise de voir quelques personnes plus âgées venir se déhancher sur du Mau P, ce qui nous a bien fait sourire. Mention spéciale à cette dame, venue fêter ses 60 ans en compagnie de ses deux filles, qui nous a émus…
Ce côté mainstream se ressent surtout au moment où les gros hits sont joués. La foule a par exemple explosé sur « Take It Off », lorsque Chris Lake l’a joué, reprenant à tue-tête les paroles (qui sont par ailleurs chantées par la compagne de Chris Lake, pour l’anecdote), ou sur le mythique « Grey » de Kölsch. Cela a cependant été un peu plus compliqué sur des sets pointus. On pense à celui de Gerd Janson, le samedi, qui n’a pas obtenu la fréquentation qu’il méritait… Cela laissait plus de place pour danser !
Enfin, comment ne pas évoquer les français que l’on a croisés ! Nous avons adoré discuter avec vous et partager un verre en votre compagnie.
Un festival parfaitement rodé
Sur ce côté, les équipes du TRIIP ont bénéficié de l’expérience de celles du UNO Malta et de Defected. De ce fait, tout était parfaitement coordonné. Les bracelets étaient à récupérer à des endroits précis, selon les jours du festival, avec des horaires d’ouverture convenables pour récupérer les précieux sésames. Accéder à son bracelet le jeudi permettait de bénéficier de la pre-party du festival, animée par les DJs du Uno Malta.
Nous n’avons en outre jamais attendu plus de 3 minutes, que ce soit au niveau des entrées des lieux, ou au niveau des (multiples) bars ou des (pas si multiples) stands de nourriture proposés. De nombreuses toilettes étaient disponibles, très utile dans ce genre d’événements. Côté prix cependant, le bât blesse : si les consommations sont à un prix somme toute raisonnable, nous avons trouvé la nourriture chère pour ce que c’était. Payer une crêpe 7 euros fait mal à nos petits cœurs de Français (rappelez vous que la team comporte un Breton, suivez notre regard), et les burgers étaient aux alentours des 15 euros. Pour un festival, c’est clairement au dessus des prix observés ailleurs …
Hormis cet aspect, le festival effectue un sans-faute, sans compter le fait que la capacité du lieu est limitée. Cela offrait donc un confort certain pour se déplacer et pour danser.
Du régal pour les oreilles du début à la fin
On attendait Mau P de pied ferme, étant biberonnés à son dernier set à EDC Vegas 2024. On n’a pas été déçu : Maurits Jan Westveen a délivré l’un des sets les plus costauds du weekend. Sa Tech House groovy a parfaitement fait la continuité de Chris Lake. Entre ses originaux, ses edits, ainsi que les morceaux qu’il affectionne particulièrement, Mau P a assuré un closing de qualité pour le Day 1. Navigant à la fin entre Tech House, Disco, et Melodic Techno, il a également fait montre d’une palette plus que diversifiée. Mention spéciale à l’explosion de la foule sur Metro, ou Drugs from Amsterdam.
Enorme masterclass également de la part des LF System ! Conor Larkman et Sean Finnigan ont tout simplement retourné le Fort St-Elmo pour la Castle Party, faisant monter la température d’un festival qui se déroulait déjà sous un soleil de plomb. Voguant entre House et Disco, les 2 compères ont tout simplement électrisé la foule avant le set de Sonny Fodera. On aura eu le privilège d’entendre la dernière production des Disclosure, mais également d’écouter les hits du duo. L’ambiance était folle sur Hungry ou Afraid To Feel !
Et comment ne pas mentionner également le set de PA TRON de M. Chris Lake ? Le fidèle acolyte de Fisher lui a fait honneur pour 2h de sets où la fosse n’a pas désempli. Le britannique a évidemment enchanté le public avec ‘Take It Off’ ou encore son remix de ‘Somebody That I Used To Know’ en compagnie de Fisher. Nous on s’est particulièrement régalés sur des ‘Turn Off The Lights’ ou ‘Summertime Blues’, sa récente collaboration avec Sammy Virji au groove délirant. 2h de Tech House aux petits oignons mixées de main de maître, une habitude avec le patron qu’est Chris Lake.
Mention spéciale pour notre frenchy Folamour que l’on a retrouvé sur une scène bien compacte. Passé maître dans l’art du funk, de la disco et de la house, il nous a fait danser et vibrer durant l’entièreté de son set à l’aide de titres dont lui seul a le secret. Un secret qui passe par son amour pour digger des morceaux dont on ne soupçonnait pas l’existence et sur lesquels on se surprend à danser des heures, perdant la notion même de temps. Mais quelques créations originales de Folamour ont également fait leur chemin dans son set. On notera ainsi Voyage et Amore issus de son dernier album Manifetso qui sont véritablement redoutables en live.
Mais globalement, en dehors d’un set un peu trop « facile » de Sonny Fodera à enchainer des vocaux connus, et des sets de Cloonee et Wade, dans une même veine que Fodera mais beaucoup plus Tech House, on se sera vraiment régalé du début à la fin. Le set de Joris Voorn aura été magnifique, beaucoup plus mélodique que le reste du WE, avec en point d’orgue l’incomparable ‘Transmission’. Le B4B géant entre Nic Fanciulli, Paco Osuna, Andrea Oliva et Loco Dice nous aura autant bluffés que captivés par la succession de bombes Tech House impossible à « shazamer ». TSHA nous aura offert un des grands moments du WE également avec un set terriblement dynamique mais surtout un moment de nostalgie incroyable avec ‘Loneliness’, morceau de Tomcraft remixé par Benny Benassi, qui a plus de 20 ans !
En définitive…
Le TRIIP Festival est à faire, ne serait-ce qu’une fois. Tant pour sa localisation, idéale pour la période pré-estivale, que pour sa programmation axée Tech House/House si vous êtes aficionados du style. Le festival est très bien organisé, les DJs bookés maitrisent le crowd control, et les lieux les plus iconiques de l’île vivent, durant 3 jours, au rythme du festival de FISHER. Dommage encore une fois de n’avoir pu bénéficier de la présence de l’australien, mais ce n’est que partie remise. Et très prochainement, vous pourrez retrouver un vlog de notre aventure au festival, alors restez à l’affût. Rendez-vous en 2025 pour la suite du Triip ?
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