Nous étions le week-end dernier de retour en Roumanie pour la 3e édition du SAGA Festival. Un festival cher à nos cœurs que nous suivons depuis le début. Cette année, l’événement retournait là où tout a commencé, au Romaero à Bucharest. Nous étions impatients de fouler le tarmac de l’aéroport, ce fut la douche froide. L’organisation de cette année laissait à désirer et la frustration est grande. Le SAGA Festival se voulait être l’un des festivals les plus ambitieux d’Europe de l’Est, mais il va falloir se ressaisir.
Une organisation chaotique
On ne va pas tourner autour du pot, l’organisation n’était tout simplement pas à la hauteur. L’événement a été trop ambitieux, ou le staff était en sous effectif ; quoiqu’il en soit, l’attente globale était au dela du seuil de tolérance. Il fallait patienter à l’entrée pour récupérer son bracelet, aux top-ups pour recharger celui-ci et aux bars et stands de nourriture.
Certains accusent une attente de plus de 3h par fortes chaleurs pour acheter une bouteille d’eau. Dès le samedi, le festival a rapidement réagi pour fluidifier l’entrée mais nous rencontrions de nouveau les mêmes problèmes dans l’enceinte du festival. Le dimanche, il nous a fallu 30 minutes pour recharger le bracelet, alors que la moitié des top-ups étaient fermés. En revanche, il n’y avait aucune attente aux toilettes, disposées en suffisamment grandes quantités sur l’événement.
Un autre point important à relever, cette année la disposition des scènes était hasardeuse. Il était possible d’entendre le son de 2 autres scènes lorsque l’on était sur la Mainstage. C’est assez invraisemblable. On pourrait être indulgent s’il s’agissait d’un festival débutant, mais il s’agit d’ALDA, et indirectement Insomniac. On parle des institutions derrière A State Of Trance, Amsterdam Music Festival ou encore Electric Daisy Carnival. Le constat est d’autant plus flagrant alors que les deux premières éditions étaient formidables et le SAGA Festival devenait pour nous un rendez-vous annuel.
Tout n’était pas si mauvais
Nos mots sont durs et expriment une grande frustration, mais il serait malhonnête de prétendre que tout était négatif. La programmation du festival était relativement intéressante et le lieu reste malgré tout exceptionnel. L’ajout de la scène Spark dans un cimetière d’avion créait une vibe unique.
L’annulation des 3 headliners, Lil Nas X, Wiz Khalifa et Sickick n’était pas pour nous déplaire. Lil Nas X a laissé la place a 3 heures de Skrillex et Fisher est revenu jouer le dimanche pour remplacer Wiz Khalifa. Ce qui nous a permis de le voir car la Heat stage était complète lors de son set du samedi soir. Nous avons également eu le droit à se superbe sets de la part de Francky Wah, Adriatique, MauP, Kevin de Vries ou encore Tale Of Us.
Le festival propose également de superbes food trucks, la nourriture est excellente et variée, c’est assez rare en festival pour être relevé. Dans sen ensemble, on ne peut pas dire que l’événement soit un fiasco, nous avons quand même réussi à passer un bon moment, mais tous les problèmes organisationnels étaient trop présents cette année pour ne pas être mentionnés.
Un constat inquiétant
Le constat que nous faisons sur le SAGA festival révèle une évolution préoccupante observée dans plusieurs événements. Après deux années marquées par la pandémie de COVID-19, les organisateurs d’événements sont contraints de réduire leurs dépenses tout en maintenant un niveau de qualité optimal. Récemment, en raison de l’inflation, les festivals ont augmenté leurs prix afin de préserver leurs marges.
Nous n’évoquerons pas les rémunérations des artistes, qui peuvent parfois sembler excessives. Les festivals tentent de concilier une réduction de budgets, une hausse des prix avec une organisation de haut niveau, ce qui peut sembler idéaliste. Malheureusement, cette situation conduit souvent à une baisse de la qualité des festivals. Nous espérons vivement un retour à la normale. Nous comprenons que les festivals augmentent leurs prix pour assurer leur pérennité, mais si cela s’accompagne d’une détérioration de la qualité de l’événement, il nous est difficile de fermer les yeux sur cette réalité.