Fred again.. fait partie de ces artistes dont la carrière a subitement explosé à la suite d’un succès. Mais contrairement à d’autres, ce succès fut accompagné d’un véritable projet, d’une véritable identité sonore et visuelle ainsi que d’une âme artistique hors du commun. La carrière de Fred again.. a su toucher la planète entière grâce à la proximité entre l’artiste et son public.
Fred c’est un peu notre pote qui se confie autour d’un verre, qui n’a pas peur de dévoiler ses sentiments et qui retranscrit brillamment des moments de vie dans une musique accessible à tous. Né en Angleterre, Fred Gibson n’oublie pas ses origines et sait nous le faire comprendre quand il faut tabasser à coup de grosse jungle ou garage bien underground. En l’espace de quelques mois/années, sa communauté de fans a littéralement explosé. Les vidéos et les réels de ses live se partagent par millions sur Instagram, TikTok et YouTube. De même pour ses rares interviews qui font le tour de la planète.
Adulé, mais aussi critiqué (la rançon du succès, paraît-il), sa dernière tournée en Australie et Nouvelle-Zélande démontre une nouvelle fois l’impact de ce gars. Avec pas loin de 150 000 billets vendus en l’espace de quelques dates (sans compter les afters dans les pubs paumés du bush australien), Fred explose tous les records. Mais comment attire-t-il toujours plus de monde ? Outre une image et une D-A finement développées, sa musique reste malgré tout le point central du sujet. Monsieur again s’inspire de tout ce qui l’entoure et beaucoup s’en inspirent également. C’est la raison pour laquelle cet article mettra en évidence les artistes desquels Fred s’inspire quotidiennement, mais aussi ceux qui s’en inspirent dans leurs productions actuelles.
Barry Can’t Swim
Barry Can’t Swim est un artiste qui s’est rapidement imposé sur la scène actuelle grâce à une ouverture musicale exceptionnelle. C’est durant l’année 2021 que l’écossais s’est fait connaître notamment via ses sorties sur le label Shall Not Fade grâce à un univers accessible et plutôt inédit. Jouant sur un univers mi-house mi-jazzy tout en touchant à une douce electronica, Barry dénote par une fraîcheur singulière. Ses productions touchant à différents genres en vogue en Angleterre et son côté multi-instrumentaliste plaisent alors énormément.
En multipliant les sorties toutes aussi convaincantes les unes que les autres, ce bonhomme d’Édimbourg a finalement trouvé une place de choix dans un univers très concurrentiel. L’utilisation de diverses sonorités musicales venues des quatre coins de la planète confère un nouvel argument au projet de Joshua Mainnie. Son univers coloré et universel vient rythmer cette sphère plus que jamais solide. Son dernier album ‘When Will We Land?‘ en est l’exemple parfait. Ce vent tout droit venu du nord de l’Angleterre apporte une véritable bouffée d’air frais qu’il s’est rapidement propagée via une tournée européenne sold-out.
Bicep
En quelques années, le duo Bicep a développé un véritable univers musical inspirant toute une scène électronique. C’est en lançant leur légendaire blog FeelMyBicep en 2008 que les deux potes originaires de Belfast recensaient des vieux morceaux house, disco, italo-disco. Le succès du blog était si important qu’ils finirent par sortir leurs premières compositions dessus. En 2012, le duo dévoile leur label « Feel My Bicep » sur lequel des artistes comme Defekt, Hammer ou encore le français Fasme s’imposeront. Ils reçoivent cette année-là le titre de « Meilleur Révélation DJ Britannique » par le magazine DJ Mag, mais c’est surtout quelques années plus tard que la marque Bicep va réellement exploser.
C’est avec la release de leur album ‘Bicep’ et notamment d’un certain titre, que Matt McBriar et Andy Ferguson vont marquer toute une génération. Tout le monde a déjà vu et repartagé cette vidéo du closing du Printworks de Londres sur le titre ‘Glue’. C’est en développant cette musique mélangeant break, trance et sonorités UK (dont Fred again.. va grandement s’inspirer) qui va littéralement les propulser au rang de précurseurs d’un nouveau genre. Par la suite, la sortie de leur deuxième album ‘Isles’ ne fera que confirmer leur statut avec des morceaux comme ‘Apricots‘, ‘Atlas‘ ou ‘Saku‘.
Overmono
Depuis ses modestes débuts dans les studios de Londres, le duo Overmono a développé quelque chose de nouveau dans le paysage de la musique électronique. Formé par les frères Ed et Tom Russell, ce duo a su repousser les limites de la techno et de l’expérimental. Leur parcours artistique a été influencé par une multitude de genres, allant de la techno industrielle à l’electronica atmosphérique jusqu’à la rave culture.
Cette diversité musicale se reflète dans leurs productions. Leur ascension a notamment été marquée par des sorties remarquées sur des labels prestigieux tels que XL Recordings, Poly Kicks et Whities, ce qui leur a valu une reconnaissance internationale. Leur présence sur scène combine des éléments visuels saisissants (comme le fameux Doberman), créant une expérience immersive pour le public. L’impact d’Overmono se fait également sentir au-delà de leurs propres productions. Fred again.. ne se cache pas de s’inspirer du duo dans ses productions et leur collaboration ‘stayinnit’ est un véritable hommage au mélange des deux univers.
Ross From Friends
Véritable référence en provenance du UK, Ross From Friends est un artiste ultra complet. Le Londonien possède un univers largement influencé par une impressionnante palette de genres musicaux. De l’utilisation de ses synthés façon 80s, jusqu’à sa musique expérimentale très breakée, Ross emprunte à plusieurs genres pour en créer un seul et unique. Son style définitivement unique, permet d’être un bon compromis entre diverses sonorités.
Finalement, Ross From Friends incarne une sorte de mariage entre des artistes comme Overmono, Bicep ou encore Fred again.. Héritant très probablement de ses inspirations UK garage ou encore du 2-step, ses influences sont propices à l’exploration comme notamment le cas sur son dernier album ‘Tread‘. Un opus mélodique et parfois mélancolique dans lequel transcende une musique électronique émotionnelle variée.
Swimming Paul
Un jeune talent français attise la curiosité depuis quelques mois maintenant. En l’espace d’un an, Swimming Paul a provoqué un certain engouement autour d’un positionnement résolument electronica rappelant de nombreuses sonorités anglaises. À l’inverse de tous les autres artistes de cet article, l’identité de ce producteur reste inconnue. En créant une D-A autour d’un artwork unique (sourire + dent cassée), ce frenchy a réussi à développer un univers musical et visuel cohérent. Ses nombreux singles sortis tout au long de l’année ont permis d’approfondir et d’enrichir son profil artistique. À l’écoute des morceaux, on retrouve sans problème les inspirations pour des producteurs comme Fred again.. et Bicep.
Joy Anonymous
Le duo composé de Henry Counsell et Lou Curran s’est notamment fait connaître durant la période de covid. En attirant de plus en plus de monde le long de la Tamise durant les marées basses, les deux potes d’enfance ont réussi à créer une véritable communauté autour du partage de la joie et d’une musique libertaire aux sonorités définitivement britanniques. En créant cet univers en compagnie d’artistes comme Skrillex, Four Tet et Fred again.., Joy Anonymous participe au renouveau d’une musique électronique dominée par la scène britannique.
Leur dernier album est la parfaite représentation d’un mouvement imprégné d’une sérotonine contagieuse. Intitulé ‘Cult Classics‘ on y retrouve des productions absolument merveilleuses. ‘JOY (Head To The Sky)’, ‘JOY (Up The Street)’ ou encore ‘JOY (Breathe Into Me)’ en sont les parfaits exemples. Une House superbement bien produite et chantée qui, là encore, incarne parfaitement l’image d’Henry et Lou. En live, c’est pareil, la communion avec le public est maximale. Le grand aux cheveux bouclés au micro et le petit aux cheveux lisses derrière les platines, chacun son rôle, mais tout en gardant une osmose duelle communicative.
Jersey
En tête des nouvelles figures émergentes de la scène électronique française en 2023, le duo Jersey attire l’attention de nombreux curieux en 2024. Ayant suscité l’intérêt avec une formule efficace sur les réseaux sociaux et leur premier EP ‘The World I’m Searching For‘ sur le label américain TH3RD BRAIN, le duo semble prêt à concrétiser ses promesses.
Pionniers francophones d’une nouvelle vague d’artistes suivant les traces de Fred again.. et s’inspirant de la scène britannique, Jersey démontre une maîtrise captivante du style « stutter/tremolo house« , combiné à une mise en scène live ultra-dynamique, qui séduit les algorithmes. Équipés d’une caméra 360 et d’une direction artistique inspirée de l’intelligence artificielle, les deux frères ont déjà attiré plus de 100 000 abonnés sur Instagram et sont prêts à être omniprésents en 2024, avec des performances prévues dans d’importants festivals français (coucou le Peacock Society) ainsi que des concerts en tête d’affiche au Trabendo et au Cabaret Sauvage.
I.Jordan
Autre profil gravitant proche de l’écosystème de Fred again.., I.Jordan s’est révélé au cours des dernières années comme un des noms les plus intéressants de la scène electronica UK. L’artiste qui avait collaboré avec Fred again.. sur l’EP “USB” de ce dernier avec ‘Admit It (U Don’t Want 2)‘, un banger UK Garage samplant Ariana Grande, sortira son premier album ‘I AM JORDAN‘ chez Ninja Tune le 10 mai prochain.
Basé à Londres mais ayant déjà officié sur les terres françaises au travers d’une prestation remarquée au Peacock Society l’an passé, sans oublier des sets Boiler Room ou BBC Essential Mix de haute volée, le DJ nommé « Breakout Star of the Year » dans l’émission emblématique de Pete Tong sur BBC Radio 1 s’est également fait connaître pour ses skills de producteurs avec un EP « For You » sorti chez Local Action a été unanimement salué comme l’une des meilleures sorties de 2020, lui valant le titre de « Best Breakthrough Producer » par DJ Mag UK. Comme Fred again.., I.Jordan brille par sa capacité à mixer les styles UK avec ferveur et intensité, allant des sonorités mélancoliques à l’énergie dancefloor, en sautant à des morceaux rave hardcore vintage, aux classiques du garage old school en passant par la donk et la trance.
Austin Millz
À l’image de Fred again.., Austin Millz s’inscrit comme la sensation virale live nord-américaine post-covid. Le DJ/producteur né à Harlem amène une bouffée d’air frais par ses prestations faisant usage de launchpads et MPC, avec une énergie singulière l’ayant porté jusqu’à une Boiler Room remarquée à Atlanta, ainsi qu’à un set à Coachella. Austin Millz s’est indéniablement imposé comme une figure centrale de la communauté Dance noire contemporaine américaine, et s’entoure de talents comme Sabrina Claudio, Estelle, Alina Baraz, Duckwrth ou Justine Skye. Signé chez Ultra Records, son dernier EP ‘Breathwork‘ oscille entre les sonorités feel good et soulful du R&B, de la Dance et de la Pop.
Joy Orbison
Figurant parmi les artistes les plus avant-gardistes de la scène Post-Dubstep anglaise au sein de laquelle il officie depuis 2009, Joy Orbison a, au cours de la dernière décennie, pleinement influencé la culture électronique de son pays, avec des productions parfois orientées garage ou jungle qui lui ont valu d’être l’un des producteurs les plus respectés du Royaume. Discret voir même longtemps insaisissable, ses mixtapes ‘sleeping’ puis ‘still sleeping’, sans oublier ses associations avec ses confrères Overmono du label XL Recordings avec lesquels il s’allie occasionnellement sous l’alias ‘Joy Overmono‘, lui ont progressivement ouvert les portes d’un public désormais conséquent. Son dernier titre en date “flight fm”, playlisté par Fred again.., Overmono et Four Tet parmi bien d’autres, est déjà un des titres les plus dévastateurs de l’année.
Mais pas que…
Évidemment, d’autres artistes mériteraient d’être dans cet article tellement leurs univers se croisent avec celui de Fredo. C’est notamment le cas d’un certain Four Tet. Sans forcément parler de leurs musiques respectives, Fred et Kieran ont développé bien plus qu’un simple lien musical. Une véritable amitié qui a permis de sacrées prouesses dans les derniers mois liant les deux artistes sur un constant va-et-vient d’entraide.
À l’instar de Jersey côté français, une nouvelle génération d’artistes s’inspirant de Fred again.. s’est rapidement développée. On pourrait notamment citer Model Man, Midnight Dance Party, Silk ou encore BUNT. Il a ouvert la voie à une esthétique musicale de laquelle ces artistes reprennent tous les codes. Sa capacité à créer une connexion émotionnelle avec son public à travers ses histoires a également incité cette nouvelle génération de « baby Fred again.. » à explorer des thèmes personnels dans leur image, mais aussi dans leur musique.
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