Depuis plus de 30 ans, les Vieilles Charrues font partie du paysage des festivals français. Une véritable institution, que l’on pensait éternelle mais qui se retrouve aujourd’hui menacée. Un conflit est en effet en cours entre la municipalité de Carhaix et les organisateurs du festival. Selon la direction de l’événement, l’édition 2024 pourrait bien être la dernière. Le festival regrette en effet « la préemption abusive » de plusieurs locaux qu’il devait acquérir.
Alors que la vente devait se conclure définitivement, la municipalité nous a fait connaître le 23 février par huissier et juste avant la fin du délai légal, la décision de préempter le bâtiment. Les pertes successives de terrains connues par l’association depuis quelques années. Cette réduction de la superficie des terrains de campings pour les festivaliers, imposant un déménagement partiel.
Direction des Vieilles Charrues
Enfin, la demande d’une nouvelle taxe de 367.000 euros adressée le 12 avril dernier a également été mal reçue par la direction des Vieilles Charrues. Un acharnement, estime le festival, bien que la mairie, elle, s’en défende. Le maire, l’un des fondateurs de l’événement en 1992, connaît depuis longtemps des désaccords avec l’équipe des Vieilles Charrues. Selon l’élu, les responsables de ces quatre jours de concerts ont depuis 2013 visé le gigantisme et ont perdu l’esprit du festival. Basées sur un modèle 100% associatif, les Vieilles Charrues ont enregistré plus de 346.000 entrées l’an dernier. Le festival prévient déjà :
Si la mairie et Poher communauté (la communauté de communes) ne reviennent pas sur leur décisions avant l’été 2024, l’édition de cette année pourrait bien être la dernière.
Direction des Vieilles Charrues
La région Bretagne et le département du Finistère ont tous deux proposé leur médiation dans le cadre de cette bisbille.Cette année, la 32ᵉ édition, accueillera notamment David Guetta, The Blaze mais aussi Sam Smith, Charlotte de Witte ou encore Creeds. Selon une étude de 2019, les retombées économiques du festival sont estimées à 18 millions d’euros, dont 5 millions pour Carhaix et sa région. L’arrêt du festival serait une perte immense pour le territoire breton et pour les festivals français.
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