Ce week end était une date importante pour la scène électronique hexagonale, puisque c’était l’édition 2024 de la Fun Radio Ibiza Experience. Un événement majeur du pays pour les fans de musiques électroniques depuis son lancement il y a 8 ans, déjà, en 2016. Une date qui chaque année fait beaucoup parler sur les réseaux, car elle rassemble dans son public des personnes qui ont parfois du mal à se comprendre. On a d’un côté des « puristes » de la scène électronique, avides de tracklist assez pointues, de découvertes musicales et de démonstration de techniques de DJing. Et de l’autre une large proportion davantage grand public, beaucoup de familles, des enfants assez jeunes jusqu’à des adultes à la cinquantaine bien tassée.
Un public dont les goûts musicaux sont plus dictés par la radio que par une culture club affirmée. Deux publics qui ont donc parfois du mal à communiquer, et c’est là le principal intérêt de la Fun Radio Ibiza Expérience. Elle crée l’un des rares terrains où ils peuvent se rencontrer ! Cela engendre des avis assez variés sur la soirée, on va y revenir. Mais de notre côté, elle aura été excellente et une de nos meilleures « Ibiza Experience » depuis longtemps !
Une production de très haut niveau
On a eu la chance de pouvoir entrer dans l’AccorArena dès le jeudi après-midi pour échanger avec Romain Pissenem et ses équipes de High Scream. En charge de la production du show, et donc du design de la scène, des effets de lumière et de pyrotechnie, Romain nous a dévoilé les ficelles du métier. Tout cela sera disponible très bientôt dans un format type vlog qu’on a hâte de vous présenter ! Ça nous a donné l’occasion de pouvoir déjà apprécier les contours d’une production qui s’annonçait dantesque.
Et ça s’est vérifié tout au long de la soirée ! Le show lumineux avait été parfaitement pensé pour une salle de la taille de l’AccorArena. Grâce notamment à environ 1000 lumières totalement indépendantes qui créaient un effet de couloir saisissant vers la scène. Une scène assez haute avec un écran vertical massif, coincé dans une cage pleine de lasers. Avec l’habituel jeu de canons à CO2 et pyrotechnie, toutes les bases étaient là pour la grosse fête que la Fun Radio Ibiza Experience doit être.
Quelques animations également dans la foule pour animer tout ça, avec distribution de goodies en tout genre notamment. Mais aussi un bonhomme géant articulé qui a fait son petit effet auprès du public, se baladant dans la fosse et dansant au rythme de la musique. Un joli plus pour l’ambiance de la soirée !
Une ambiance bon enfant avant la vraie explosion
Et parlons-en de l’ambiance. Même si l’événement se veut une « Ibiza Experience », donc orientée clubbing, c’est compliqué d’avoir un public toujours tourné vers la musique et en train de danser sans discontinuer. Surtout avec un public aussi éclectique, et qui semble en grande partie assez loin de la culture club. Pendant une longue partie de la soirée, on a ainsi une assistance qui s’éveille surtout au son des plus gros tubes radio des artistes présents.
Un Martin Solveig aura ainsi évidemment plus emporté la foule sur un « Intoxicated » que sur « leavemealone » de Fred Again.. Diplo lui a directement capté l’énergie de la fosse avec « Freed From Desire », mais c’était compliqué sur la pourtant splendide « Transmission » de Eelke Kleijn (heureusement qu’il y avait le vocal de Lana Del Rey par dessus pour ne pas faire flop). Et tout ça est évidemment totalement normal face à un public de « 7 à 77 ans » !
La vraie explosion d’ambiance aura été pour le bouquet final avec le set de W&W et R3hab. On va pas vous mentir, ce n’est pas vraiment notre tasse de thé ni ce dont on est le plus fan musicalement parlant. Mais force est de constater que la recette Big Room, avec des soupçons de Edith Piaf et Kate Ryan, saupoudrés d’un peu de O-Zone et de « Rythm Of The Night », ça fonctionne toujours autant. Pour enrober tout ça rajoutez un peu de « Left, Right » façon Dimitri Vegas & Like Mike et vous obtenez clairement LE set de la soirée en terme d’ambiance dans le public. C’est clairement ce qui ressort de la majorité des commentaires sur les réseaux sociaux.
Des sets étonnants et de qualité
En parlant des sets, de notre côté on a en tout cas beaucoup de mal à se reconnaitre dans les retours des réseaux sociaux ! LE set qui nous aura conquis aura été celui pour lequel on était venu essentiellement. Lequel ? Evidemment celui de Tchami & Malaa ! Le grand retour de leur projet No Redemption est pour l’instant une vraie réussite, marquée notamment par leur excellent premier album. Un set réussi de bout en bout, marqué par leurs plus gros titres, de « Afterlife » à « Notorious ». Et avec notre petit chouchou de leur album, la bombe « Like This » avec Koos ! A souligner également, les sublimes visuels pour animer leur performances, réalisés par l’excellent Tarek Okbir, clairement la meilleure utilisation de l’écran de la soirée.
Très bonne surprise sur le set de Martin Solveig également ! Le français a évidemment ouvert et fermé sur ses deux principaux tubes, « Hello » et « Intoxicated », entonnés avec ferveur par la fosse. Mais de notre côté il nous a totalement emportés surtout en jouant du salute / Sammy Virji, du Fred Again.., du Buy Now ou encore du Armand Van Helden. Un set vraiment étonnant et très agréable, avec même une pointe de live au launchpad.
Ce qui était étonnant aussi, c’était la tracklist de Diplo, qui passait du coq à l’âne sans discontinuer. En mixant Tech House, Afro House, Melodic Techno, Techno, avec des vocaux de Stromae, Sean Paul ou encore Lana Del Rey, ça pouvait faire incohérent et difficile à suivre, mais on a réussi à rentrer dedans tout de même et c’était un bon moment. Tout comme le set de Meduza en intro, étonnamment représentés d’ailleurs par Simon De Jano au lieu de l’habituel Madwill.
Un condensé de gros tubes radio comme « Piece Of Your Heart », avec une vraie belle touche plus club sur des grosses cartouches comme « Everything You Have Done ». Peu de titres dans le set de Kungs, ce qui a donné un côté justement plus club, sans volonté d’enchainer les mashups en mode foire. Mais un bon groove bien accrocheur avant un final sur le remix d’Upsilone de « Never Going Home ».
Fun Radio donne déjà rendez-vous en 2025
La soirée s’est conclue avec… « Abrège Frère », l’instagrammeur qui buzz depuis quelques semaines, venu « abréger » la conclusion pour donner rendez-vous en 2025. Et clôturer ainsi une édition 2024 qui, pour nous, aura été l’une des meilleures. Avec des artistes comme Meduza ou Tchami & Malaa qui, sans être les « gros noms » que le public recherche, sont plus proches de l’univers clubbing que l’on affectionne. Et avec une production dantesque, qui a toujours été l’un des points forts de l’événement pour assurer visuellement un show marquant.
Les sets, entre 30 et 45 minutes, sont toujours malheureusement trop courts. Mais avec le temps on a appris à faire avec ! La Fun Radio Ibiza Experience reste ainsi cet événement atypique, rassemblant clubbers et familles venues découvrir les soirées. Mais il permet surtout à notre chère musique électronique de prendre possession d’une des plus grandes salles de France, et on ne boudera jamais notre plaisir dans ces moments-là !