Interview Exclusive : Gregori Klosman

A l’occasion de la sortie de son nouveau titre ‘Red Lights’ sur son label GURU, nous avons eu la chance de rencontrer le frenchy Gregori Klosman pour une interview exclusive. L’un des piliers de l’électro house en France nous a dévoilé ses projets pour 2015, son avis sur la musique électronique actuelle et nous sommes revenus sur une année 2014 bien chargée pour lui.

Salut Greg ! Ta track intitulée ‘Red Lights’ sort demain sur Guru, dans un style un peu moins agressif que d’habitude, est-ce la direction que tu prends en changeant un peu de style ?

La direction que je prends, c’est de revenir à mes premiers amours et m’éloigner de ce qu’est devenu l’EDM. Ce qui change surtout, c’est que c’est la deuxième fois que je fais une vraie chanson (après ‘Time To Be Alone’). De vrais morceaux avec des vocaux. Je m’étais longtemps à tord, empêché de faire certaines choses car je me disais ‘il ne faut pas que je déçoive les fans’ et en fait, je me suis rendu compte que les fans te suivent surtout quand tu es novateur et jamais quand tu es suiveur. J’ai eu cette période un peu bizarre où j’avais envie de faire des trucs nouveaux mais je voulais pas décevoir mon public, et ça a été un virage très compliqué à prendre, mais je l’ai pris. C’est toujours du Gregori Klosman mais 2.0.

Ton label se porte à merveille, comment comptes-tu le développer dans les mois ou les années à venir ?

Déjà je compte développer les artistes qui y sont, mettre en avant les jeunes talents. L’important c’est d’avoir un vrai esprit d’équipe. Je compte également faire des soirées GURU, j’en ai déjà fait une sur Lyon et la soirée sur Paris arrive pour bientôt. On va également travailler pour faire quelque chose à l’ADE mais il faut que ce soit le bon timing.

Quels jeunes talents français sont à suivre de près ?

Tous les artistes GURU évidemment. Ils sont touchants car ils me rappellent moi quand j’ai commencé au tout début, lorsqu’on te fait comprendre que c’est saturé, et c’est vrai que ça m’avait un peu gonflé à l’époque qu’on ne m’écoute pas. C’est aussi pour ça que j’ai créé ce label, pour donner la possibilité aux jeunes de se mettre en avant.

Que peut-on attendre de Gregori Klosman en 2015 ?

Ce que j’ai prévu, c’est de travailler beaucoup plus de morceaux avec des voix. Aujourd’hui, je n’ai plus envie de travailler avec des simples vocaux comme ‘Put Your Hands Up’ ou ‘Get The Fuck Up’, c’est fini. J’ai fait ça pendant 6 ans, j’ai envie d’évoluer. Concernant le club, je vais également évoluer dans mes sets. Ca sera toujours aussi énergique mais beaucoup moins la fête foraine.

Quel est l’artiste de 2014 selon toi ?

DJ Snake sans hésitation, il a clairement explosé. Même si Mercer, Don Diablo, Tchami ou The Avener ont bien cartonné, DJ Snake a mis un passement de jambe à tout le monde.

Quel est l’artiste de 2015 ?

Je dirais Michael Calfan, c’est son année. C’est très bien ce qu’il fait. C’est le bon mélange entre ce que nous ont fait et ce que les gens veulent, c’est à dire des chansons, des trucs pour danser.

Comment t’es venue l’idée des studios Agora avec Antoine Clamaran ?

C’est simple, j’étais dans un ancien studio où je payais trop cher et je m’étais dit que j’allais construire mon propre studio. Et puis en recherchant pour moi, j’ai trouvé cet espace bien plus grand que prévu, et donc j’ai proposé à Antoine de construire des studios de musique. La construction a été assez longue mais je suis assez fier du résultat.

Comment vois tu évoluer la musique électronique dans les mois ou années à venir ?

La musique électronique en générale ne s’est jamais aussi bien portée car elle est partout. Des artistes comme Sam Smith sont devenus populaires grâce à des artistes électro comme Disclosure. Quelque soit le style, la musique est électronique aujourd’hui. Il y a forcément un moment dans le process où elle sera électronique.

Concernant l’évolution de l’EDM, ce qui est sur, c’est que l’on revient vers quelque chose de plus musical. La bulle EDM est devenue tellement imposante que ça a touché quasiment toutes les générations. Ca a dépassé le rock’n roll et c’est devenu le style le plus connu au monde chez la jeune génération. Il y a eu des bonnes et des mauvaises choses évidemment. Ce qui manque aujourd’hui, c’est que les gens ne savent plus apprécier la vraie musique électronique. Aujourd’hui un festival EDM mainstage, on y va pour la même raison qu’on va à Space Mountain : avoir sa décharge d’adrénaline. Mais c’est pas que ça la musique électronique.

Ce qui m’a clairement marqué, c’est le virage qu’ont pris bon nombre d’artistes, passant de l’EDM à outrance et des trucs beaucoup plus soft comme la deep, le retour du groove ou la future house. Tout le monde a senti qu’un style était en train de mourir à petit feu et qu’un autre était en train de prendre de l’ampleur. Ce qui m’a impressionné, ça a été le ral le bol total des gens qui aiment vraiment la musique électronique.

Ton meilleur souvenir de 2014 ?

Premier morceau original avec une voix pour ‘Time To Be Alone’. Tu investis forcément plus de toi même sur des tracks comme celles-ci, car c’est une chanson, ça transmet d’autres émotions. C’est une vraie fierté.

A quel moment tu décides que ton morceau est arrivé à maturité et qu’il est enfin prêt ?

J’essaye toujours de jouer des road tests en club, ça reste la meilleure manière de me rendre compte de ce qui va pas dans un morceau. Par exemple si il est trop long, ou si les gens réagissent pas trop ou si c’est mal mixé par exemple. La track est vraiment finie quand je la joue 10 fois d’affilée et que j’en suis fier.

Fabian Dori