Les Eurockéennes rebondissent avec une édition 2023 pleine de succès

Brice Robert Photographe

Le plus grand festival de l’Est de la France est officiellement de retour. Après une année 2022 très compliquée, notamment à cause de l’annulation des 2 premiers jours des Eurockéennes, les organisateurs n’ont jamais cessé de croire en cette nouvelle année. Tout le monde a travaillé pour relever la tête après cette terrible nouvelle, des équipes du festival aux partenaires, en passant également par les festivaliers.

Il paraissait évident que de se relever après les 2 coups durs qu’ont été la crise COVID et ces annulations n’était pas chose facile. Comment retrouver une stabilité après de tels événements ? En comptant sur le soutien de tous et toutes, bien sûr. C’est l’essence même du festival, de collaborer et de s’entraider dans le bon comme dans le mauvais. Le festival est tellement ancré dans son territoire qu’il peut compter sur ses partenaires, ses mécènes, ces entreprises locales et surtout, ses festivaliers. Cela ne compense pas la charge de travail colossale liée au côté administratif des annulations, mais c’est déjà un excellent moyen de garder la tête hors de l’eau. Et voilà : la 33ème édition des Eurockéennes vient tout juste de se terminer. Que retenir de cette nouvelle édition ? Débriefons ensemble !

Une programmation toujours aussi éclectique

La recette utilisée ici est la même que celle initialement prévue en 2022. À savoir : 4 jours de festival, du jeudi au dimanche, avec la dernière journée accueillant une grosse tête d’affiche et ses premières parties. Cette année, c’était Indochine qui s’occupait de fermer le festival, contre Muse l’année passée. Mais globalement, les Eurockéennes de Belfort, c’est plus de 50 artistes, de tous les horizons. Au cœur de la presqu’île du Malsaucy, il est vital de faire des découvertes. Genres musicaux peu mis en avant aujourd’hui ou bien artistes aux projets travaillés en quête de succès, vous serez toujours surpris si vous vous baladez sur le site du festival. Et c’est là, le charme du festival.

Site internet des Eurockéennes

On ne va pas se le cacher : l’électronique ne domine pas cette programmation. Mais ça ne veut en aucun cas dire qu’elle n’y a pas d’intérêt, au contraire ! Skrillex, Vladimir Cauchemar, Mezerg, DJ Carlos Willengton, Shlømo, Perturbator, NTO et Kungs se sont partagés l’affiche. Les styles représentés sont très variés et certains sont en plein développement. Il est vrai : d’autres festivals français ont davantage d’artistes et de têtes d’affiches électronique. Cependant, on retrouve beaucoup moins de genres musicaux présents dans ces derniers. De même pour la mixité des artistes et groupes présents : les Eurockéennes mettent un point d’honneur à avoir des artistes féminines reconnues. Sécurité de la programmation VS l’attrait pour la découverte ? Réponse, l’un n’est pas mieux que l’autre : ce sont simplement 2 façons de voir les choses !

Maud Piccoli (@maudpcl)

Durant cette édition, nous avons eu la chance d’interviewer Kem LALOT, programmateur du festival des Eurockéennes de Belfort. Cela nous tient à cœur de mettre davantage de lumière sur les « personnes de l’ombre », travaillant corps et âme pour les événements musicaux français. Et le résumé de cet entretien sera très bientôt disponible sur Guettapen.com !

Les différentes scènes

Maud Piccoli (@maudpcl)

4 scènes sont réparties sur le site, et chacune a son atmosphère bien à elle. La Loggia, située à l’entrée, est la plus petite des 4 et pourtant, c’est une des plus intéressantes. Très intimiste, elle est souvent le lieu des meilleures découvertes du festival, avec un système son aux petits oignons et une ambiance toujours au rendez-vous.

La seconde scène, n’est autre que la Plage. Un nom bien représentatif : les pieds dans le sable, une scène disposée sur le début de l’eau, et une vue imprenable sur le lac. Probablement notre scène préférée, on aurait adoré avoir de magnifiques couchers de soleils pour sublimer les excellents shows du week-end, mais la météo n’était pas trop de cet avis ! Pour compenser cela, la Greenroom, deuxième scène la plus grosse, est entièrement couverte. Parfait pour prendre un peu de repos quand dame nature fait des siennes, mais malheureusement pas assez grande pour accueillir tout le monde, vous vous en doutez.

Olivier Off – Photography

Pour rejoindre la dernière, une petite montée vous attend et au bout, vous retrouverez le plus gros espace du festival. Terrain légèrement en pente, c’est un vrai plus pour que tout le monde puisse avoir un visuel sur la scène. Cette année, elle a eu droit à un petit relooking, la rendant moins rectangulaire et brute, avec des formes plus arrondies et des affichages retravaillés. Seul petit regret : ne pas exploiter davantage la hauteur de cette dernière !

Au global, une scène n’héberge pas un seul et même genre de musique. Chaque jour, et même après chaque show, il est très rare d’avoir le même registre musical 2 fois de suite. Ce renouvellement constant rentre à nouveau dans cet esprit de diversité présent dans la programmation.

L’alimentation

Louison Nusbaum

Côté alimentation, vous trouverez votre bonheur absolument partout au festival. Il y en aura pour tous les goûts et surtout, pour tous les budgets. Amateurs de sandwich triangle pour caler la petite faim d’après concert ? Les magasins Cora vous proposeront cela pour environ 3€. Curieux de découvrir de nouvelles saveurs ? Une lignée de food trucks avec des spécialités des 4 coins du globe est disponible. Mais si vous êtes à la recherche de gourmets plus raffinés, c’est « la place des chefs » qui vous tend les bras ! Cet espace de restauration « premium » propose des expériences fooding variées, avec terrasses et bar. La vaisselle est recyclable ou consignée : vous pouvez la récupérer à tout moment, ou bien faire un don aux Restos du Cœur. Excellente démarche écologique et sociale.

Sur tout le festival, on favorise grandement le local. Mais on met un point d’honneur sur l’alimentation, avec la présence des chefs Thibaut Gamba, Olivier Bellin, Hugo Mathieu, Fabrice Piguet et Arnaud Dauvergne. Il en va de même pour les bars, présents un peu partout. Beaucoup de choix et peu d’attente, même aux heures de pointes. Quelques marques bien connues sont également présentes avec leur propre stand : Ricard, Aperol, Jägermeister ou même Jack Daniels. Aucun souci : vous n’allez pas mourir de soif !

L’implication et les engagements des Eurockéennes

Maud Piccoli (@maudpcl)

Du côté des activités, il y a de quoi faire. À commencer par un tour de grande roue, pour profiter d’une vue inédite sur la presqu’île du Malsaucy. On se rend rapidement compte que l’espace est bien pensé et réfléchi, étant donné qu’il est très limité pour un nombre de festivaliers assez conséquent ! Autre chose, et cela a été cité précédemment, mais on sent bien l’implication des entreprises et associations. Déjà, au travers du mécénat : le festival est partenaire de 55 associations locales, soutenu par 140 mécènes et acteurs institutionnels régionaux et nationaux.

René Garcia

Les Eurockéennes et plusieurs grands mécènes, comme le Crédit Agricole, EDF, Weezevent ou Delfingen sont impliqués dans divers projets. L’un d’entre eux, l’espace « All Access », est dédié aux personnes en situation de handicap. Mise à disposition de matériel, bar dédié et activités diverses, l’essentiel est d’accueillir tout le monde de la même façon et de partager un moment convivial. Sur le reste du festival, on remarque également de multiples communications, sensibilisations, préventions, rappels à l’écologie et mises en avant du territoire. Tout a été pensé pour susciter l’intérêt des plus jeunes et des plus anciens.

Site internet des Eurockéennes

On notera par exemple la première année du « Campus Eurocks », dont le but est d’informer et conseiller les étudiant(e)s sur la vie universitaire régionale et nationale. Une très belle initiative pour la jeunesse, complétant celle des « Jobs Eurocks » où près de 500 postes sont proposés pour une durée de 4 jours à 4 semaines dès le mois de juin, en liens direct avec le festival. De belles initiatives, totalement dans l’air du temps !

Nos coups de cœur

Skrillex

Olivier Off – Photography / Brice Robert Photographe

On va aller droit au but : Skrillex a posé les bases… en commençant avec Édith Piaf. Le producteur américain n’a cessé d’alterner entre ses classiques de l’époque et ses nouveaux titres. Progressivement, les effets de scènes s’enchaînent, avec davantage de lumières mais surtout, de multiples lasers et flammes. Petit regret de ne pas avoir eu de logo derrière lui, car la scène pouvait paraître vraiment (trop) sombre par moment. Dans tous les cas, Skrillex a totalement réussi son nouveau passage aux Eurockéennes, 9 ans après le dernier.

NTO

Maud Piccoli (@maudpcl)

Aller dans un festival généraliste, c’est aussi devoir malheureusement faire des choix. Et à ce sujet, NTO jouait en même temps qu’Orelsan le vendredi soir. Difficile, mais le producteur français ne s’est pas dégonflé et a réalisé un show vraiment sublime. Ambiance intimiste au cœur de la Plage, c’était vraiment magique et on espère retrouver des artistes de ce genre aux prochaines éditions. On en a encore des frissons !

Carlos Willengton

Maud Piccoli (@maudpcl)

Le samedi était la journée possédant le plus de musique électronique et donc, celle qui nous intéresse le plus. Notamment avec le « Cauchemar à la plage », une véritable carte à blanche à Vladimir Cauchemar. Dans cette programmation, nous retrouvions Carlos Willengton, un DJ avec une carrière et une passion débordante. Armés de ses meilleurs vinyles, il a fait dansé la scène sur de multiples classiques intemporels. Disco Never Dies !

Kungs

Brice Robert Photographe

De l’autre côté, Kungs a transformé la Green Room en dancefloor géant. Classiques, remixes, ID et nouveaux morceaux du Club Azur, l’énergie présente était assez impressionnante. Venu avec sa propre scène, le DJ producteur français s’est chargé de clore la journée, avec brio. D’ailleurs, en parlant de ces Kungs et Carlos Willengton, sachez que nous les avons retrouvés en interview ! Celle de Kungs est déjà disponible sur Guettapen.com !

Mentions spéciales

Maud Piccoli (@maudpcl)

Mentions spéciales aux deux découvertes étonnantes qu’ont été Joe Unknown & Baby Volcano. Mêlant différents univers musicaux, les résultats étaient surprenants et les ambiances, complètement folles ! Nous saluons également Saverio, qui réalisait son rêve d’adolescent en venant jouer dans sa propre ville. Originaire de Belfort, le membre du Club Azur à ouvert la scène de la Plage le samedi, et malgré la pluie, l’ambiance était clairement superbe !

Maud Piccoli (@maudpcl)

Impossible de ne pas saluer la prestation de Vladimir Cauchemar. Au cœur d’un des projets « spéciaux » des Eurockéennes, le DJ producteur a joué devant une plage pleine à craquer. Pour son show « Anthropology », il a voulu mettre les petits plats dans les grands avec une scénographie vraiment folle. Bravo aux équipes impliquées !

Que retenir de cette édition 2023 des Eurockéennes ?

Maud Piccoli (@maudpcl)

Réussir à se relever après tant de problèmes, c’est très fort et nous tenions à féliciter les organisateurs et les équipes du festival pour cela. Les Eurockéennes, c’est avant tout un festival bien implanté dans son territoire, notamment avec ses divers partenariats. On sent un véritable échange entre tous les partis impliqués, que ce soit de la part des festivaliers ou des différents acteurs présents. Rappelons que côté programmation, rien n’est laissé de côté. Des genres musicaux au sexe des artistes en passant par toutes les nationalités présentes, le festival aime sa diversité.

La Franche-Comté, ça ne vend pas du gros rêve niveau météo, car elle est très capricieuse. Mais oui, les habitués des Eurockéennes vous le diront tous et toutes : « Les Eurockéennes sans la pluie… ce ne sont pas les Eurockéennes ». Préparez d’avance vos k-way et vos bottes, car chaque année, la pluie est souvent au rendez-vous. Et pourtant, elle n’affecte pas l’engouement des festivaliers. Au contraire : ils en profitent très souvent pour rire un peu plus, et chanter davantage ! Croyez-nous qu’avec cette joie impossible à faire faillir, l’ambiance est toujours excellente au cœur du festival.

Maud Piccoli (@maudpcl)

La musique électronique a toujours eu une certaine importance aux yeux des organisateurs, et c’est pour cela que la Résidence Secondaire a été créée. D’ailleurs, nous pouvons déjà vous dire que cet événement reviendra très bientôt ! Nous tenons à remercier chaleureusement l’équipe des Eurockéennes ainsi que l’agence Ephelide, pour leur professionnalisme et leur gentillesse.

Merci, et à très bientôt !

Co-gérant de votre média favori, amoureux de House Music, DJ et bout-en-train à mes heures perdues !