Récap : retour sur l’édition 2022 du Touquet Music Beach Festival

Rurun Yang

Il n’est jamais trop tard pour découvrir un nouveau festival en France, surtout lorsqu’il nous fait de l’œil depuis quelques années. En cette fin d’été et à quelques jours de la rentrée des classes, nous avons été (très bien) accueillis dans le Pas-de-Calais pour la 5ème édition du Touquet Music Beach Festival. Ce fût une escapade bienvenue, ensoleillée et festive sur la côte d’Opale. Ne perdons pas de temps, on vous raconte tout, dès maintenant !

La programmation

La programmation était incontestablement LE point fort du festival. Après le line-up déjà très alléchant de l’édition 2021 (Purple Disco Machine, Bob Sinclar x Busy P, Paul Kalkbrenner, Folamour…), l’édition 2022 n’a pas dérogé à la règle. En plus d’avoir amené des artistes de tout premier plan (Justice, Kungs, Peggy Gou, Martin Solveig…) le festival picard a invité des valeurs sûres comme Breakbot x Irfane, Myd, Kavinsky, l’Impératrice… On pouvait également noter la présence du duo The Avenir x Cerrone et celle non suprenante de Busy P dans la mesure où plusieurs des artistes de son label Ed Banger étaient présents.

Rurun Yang

A partir de ce line-up, on peut dire que la direction artistique, très cohérente, était clairement orientée vers la House groovy voire discoïsante, à quelques exceptions près. On peut également dire que le rapport qualité/prix des billets étaient excellent : 50 euros pour un pass 1 jour, 100 euros pour un pass 2 jours, des sommes tout à fait acceptables compte-tenu du plateau présenté ci-dessus.

Le lieu / les scènes

Le Touquet Music Festival avait lieu à l’Orangerie de la Baie au Touquet. Situé à quelques centaines de mètres de la mer, ce lieu avait pour avantage d’être traversé par des courants d’air marin très agréables en cette fin d’été. Sa proximité avec l’océan justifiait de la présence de sable sur site, ce qui n’était pas trop gênant. Le festival était également situé à proximité immédiate d’un aéroport de tourisme. Quelques petits aéronefs ont survolé la foule qui n’a pas manqué de les saluer. Cela n’a en tout cas pas généré de nuisance particulière.

Compte-tenu de la localisation du festival, on peut dire qu’à priori celui-ci se destinait en premier lieu aux résidents ou vacanciers présents dans la région. C’est d’autant plus vrai qu’il était assez difficile de trouver un logement à un tarif abordable dans la chic ville du Touquet lorsque l’on venait, par exemple, de Paris. Pour se rendre sur place, nous avons fait le choix de prendre le train et, sur place, de se déplacer à vélo (on en profite pour remercier les Balades de Raymond pour leur accueil chaleureux). Nous n’étions pas les seuls dans ce cas. On pense à la planète ! 🌍

Les artistes qui ont joués se sont produits sur 2 scènes, qui, combinées, avaient pour objectif de rassembler jusqu’à 20 000 personnes. La mainstage était dédiée aux têtes d’affiche du festival et c’était principalement là que se massait la foule. Avec l’essentiel en termes de lumière et de structure, on pourrait dire qu’elle « faisait le travail ». Avec un peu d’éléments supplémentaires, l’effet « wahou » aurait un peu plus important. Toutefois, très gros point positif : le son était de très bonne qualité, ce qui était idéal pour profiter de la musique.

La deuxième scène, la scène Baie, avait pour objectif de faire jouer les artistes du tremplin RIFFX. On a par exemple pu y découvrir les bonnes prestations de Caldii B2B ZOZ ou encore du trio InMyLand. En parallèle, on y a aussi dansé le deuxième jour sur les sets de Victor Flash, Upsilone ou encore Saverio. Enfin, elle servait aussi d’une certaine façon « d’after » lorsqu’il n’y avait plus d’artistes sur la scène principale. Le premier soir, c’est avec Busy P que l’on pouvait prolonger la nuit. Le second soir, c’est toute la team Club Azur qui s’est réunie pour clôturer le festival.

L’organisation

Pour débuter, on peut commencer par dire qu’en amont du festival, l’organisation avait fait le maximum pour que toutes les infos essentielles figurent sur leur site internet. Une fois arrivé à l’entrée du festival, un pré-filtrage et un second filtrage de sécurité avait été mis en place pour assurer au maximum la sécurité du public. Une fois à l’intérieur du festival, les différents stands (nourriture, boisson, recharge cashless…) ont été espacés les uns des autres afin d’éviter les regroupements importants. L’offre de restauration et de soft/bière était tout à fait abordable d’un point de vue tarif (exemple : pinte de bière à 5 euros) et était éco-friendly.

Il y a toutefois eu un bémol. Le deuxième jour, il y avait beaucoup plus de monde que la veille. A partir de ce moment-là, il est devenu apparent qu’il n’y avait pas suffisamment de food trucks par rapport à l’affluence. De fait, il fallait, par exemple, attendre au minimum 1 heure pour un hot dog le samedi. Si cela donnait l’occasion de discuter avec son voisin ou sa voisine, le temps a pu parfois être un peu long avant d’être servis.

Malgré tout, on voulait tout de même relever une bonne initiative de la part de l’organisation : pour la modique somme de 8 euros, les festivaliers habitant ou logeant dans les environs pouvaient la nuit prendre un bus affrété par l’organisation. De nombreux arrêts étaient prévus entre Le Touquet, Berck, Etaples ou Boulogne-sur-mer, un vrai plus ! Par ailleurs, les personnes venant en vélo ont pu bénéficier d’un parking dédié et surveillé dans l’enceinte du festival.

Le public / l’ambiance

Le public dans l’ensemble était assez diversifié : des jeunes, des moins jeunes, des groupes d’amis, des couples, des familles parfois, des locaux, des parisiens… On a pu croiser un peu de tout cela au festival. Certains venaient s’amuser le temps d’une soirée et d’autres, moins nombreux mais plus connaisseurs, étaient vraiment venus pour voir leurs artistes préférés. Malgré un public toujours enthousiaste et bon enfant, cette diversité a peut-être eu un inconvénient par moment. Ainsi, Kavinsky a tenté à plusieurs reprises de faire chanter la foule sur son tube ‘Nightcall’, en vain. 

Comme nous l’évoquions précédemment, le deuxième jour, l’affluence a doublé par rapport à la veille, ce qui était assez spectaculaire. Par conséquent, il a fallu un peu jouer des coudes pour se faufiler dans la foule, notamment pendant le dernier set de la mainstage où Kungs était aux commandes. Si l’immense majorité des personnes présentes dans la foule venait simplement faire la fête, un petit lot d’individus ici et là était plus motivé à mettre le bazar qu’à s’intéresser à la musique. Une goutte d’eau dans un océan de bienveillance et de fête.

Fun fact : à notre grande surprise, nous avons vus déambuler dans la foule (et en backstage) Skrillex (non, non, vous ne rêvez pas), que Pedro Winter (aka Busy P) avait invité. Le lendemain, ce n’est ni plus ni moins que le président Emmanuel Macron et sa femme Brigitte qui étaient présents dans le carré VIP ! Et on peut également mentionner la présence de quelques membres de la team Noir sur Blanc dont kramder

Les sets / les performances

Avant de rentrer davantage dans le détail, il a été très difficile de faire ressortir un meilleur set ou une meilleure performance dans la mesure où tout était très (positivement) homogène. Extraits choisis.

Côté performance live, l’Impératrice, que nous ne connaissions pas forcément, nous a ébloui. Chaudement acclamé à son arrivée sur scène, le groupe est venu pour interpréter quelques uns de ses titres phares (‘Peur des filles’, ‘Matahari’) avec quelques passages d’improvisation qui sonnaient très justes et venaient pimenter le tout. On a a-do-ré. Dans le même registre, on peut également parler de Myd. Le lillois, content de retrouver le nord dont il est originaire, n’a pas manqué de communiquer sa bonne humeur et son énergie au public. Venu défendre avec Anouk et Carlos (les membres de son live band) son dernier album ‘Born a Loser’ et l’incontournable ‘The Sun’, il a fini en apothéose avec ‘Found It’ devant un public conquis.

Rurun Yang

Côté DJ sets, on peut relever la performance de Peggy Gou. Avec l’enchainement de ‘Peggy Gou – I Go (Soulwax Remix)’ et de ‘Shadow Child – Space Riot’, la sud-coréenne a frappé fort d’entrée. Avec un set deep, groovy et sombre, elle est parvenue à mettre de la lumière dans l’obscurité de la nuit. Quelques heures plus tard, Justice s’est emparé des platines. Leur DJ set pouvait parfois être un peu déroutant avec des enchainements de morceaux aux styles complètement opposés. Mais on est toujours contents d’entendre les classiques ‘D.A.N.C.E’ ou encore ‘Audio Video Disco’… et de voir ce groupe légendaire.

Enfin, on peut parler du set de Kungs, qui, le deuxième jour, enchainait juste après le passage de Martin Solveig. On a pu danser sur certains des titres de son dernier album (‘Fashion’, ‘Lullaby’) et sur des titres plus anciens comme ‘Teasing Mr. Charlie’ de Steve Angello (belle référence).

Enfin, pour conclure cette partie, on peut également parler des derniers sets de la scène Baie où se sont produits les artistes du Club Azur le deuxième soir. Après que Victor Flash ait chauffé la foule (où étaient présents de nombreux fans du Club Azur), Upsilone s’est chargé de transformer la cendre chaude en un brasier, avec succès, grâce à un set coloré et énergique. Saverio, le dark disco boy, s’est chargé de conclure en beauté alors que le soleil commençait tranquillement à se coucher.

Conclusion

Ces deux jours de festival sont passés à la vitesse d’une étoile filante et c’est la tête remplie de bons souvenirs que nous repartons à Paris. Malgré quelques bémols qui constituent pour nous un axe de progression, le Touquet Music Beach Festival reste une belle découverte. Il gagne à être connu bien au-delà de la Picardie, aussi bien auprès des artistes que des fans de musique électronique qui trouveront matière à s’amuser. On a pu constater par nous-même sa montée en puissance, qui lui laisse présager un bel avenir… Rendez-vous l’année prochaine ?

📷 jc_sellier / rurun_yang