Reverze était de retour au Sportpaleis d’Anvers pour une nouvelle édition. Mais pas n’importe laquelle puisqu’il s’agissait des 20 ans de l’événement. Pour cette édition un peu spéciale, Bass Events a décidé de changer quelque peu la formule. Si de base Reverze se tenait sur une journée avec deux scènes (le Sportpaleis et la Lotto Arena), il était cette fois question de deux soirées. Pour la première fois donc, Reverze s’est tenu sur deux journées. À noter que la première journée du vendredi se tenait exclusivement au Sportpaleis.
Le plus gros line up de son histoire
Forcément, avec deux journées de festival au lieu d’une, l’édition 2024 signe le plus gros line up de son histoire. C’est au total plus de 50 artistes qui ont joué tout au long du week-end. On pouvait retrouver du Hardstyle (forcément), mais aussi beaucoup de Raw, Xtra Raw, Hardcore, Frenchore et même Uptempo. De quoi sustenter tous les fans de Hard Music. Même si la communauté est de plus en plus fragmentée à cause de la popularité croissante de l’Xtra Raw, nous avons trouvé la combinaison parfaite.
La force de Reverze à notre sens est la présence de nombreux B2Bs ainsi que les sets qui s’enchaînent plutôt rapidement. Les sets d’une heure ne sont donc pas monnaie courant sur l’évènement, à part en début de soirée, Reverze préférant privilégier un maximum d’artistes par soir. Il n’est du coup pas rare de voir performer les artistes 30 minutes, même si c’est en moyenne 45 minutes. Certains aimeront (comme nous), d’autres moins. Avec autant de noms, il n’est de toute façon pas possible de faire autrement.
Comme à chaque édition, nous retrouvons le Flashback, set rétro avec des artistes des années 90 et 2000 présents sur scène, un très beau set. Pour l’occasion, nous avons retrouvé un Flashback le vendredi et un le samedi. Au niveau des B2B, celui de D-Sturb et Vertile était pour nous le meilleur, mais nous y reviendrons plus tard.
La meilleure scénographie toute édition confondue ?
Les fans de Bass Music l’auront reconnu, la scénographie reprenait au plafond les différents éléments de Rampage (notre récap est à retrouver ici). La force de Bass Events a été d’arriver à sublimer cette scène, et finalement de rendre la copie de Rampage presque différente. Si l’on retrouvait effectivement les mêmes structures mécaniques en hauteur, c’était bien le seul point en commun. Plusieurs nouveaux éléments étaient suspendus avec des effets pyrotechniques, tout comme la scène qui était totalement différente. En effet, une structure au niveau du DJ Booth est apparue ainsi que de nouveaux éléments tout autour de l’écran. Un très gros travail en à peine quelques jours, chapeau !
Mention spéciale lors de l’Anthem Show où nous avons vraiment pu apercevoir la scène dans toute sa splendeur. Avec un show unique travaillé juste pour l’occasion, les milliers de passionnés venus à Reverze ont compris pourquoi ils étaient là. On pourrait vous en parler des heures, mais la vidéo du show expliquera certainement mieux ce que nous avons vécu sur place.
La Lotto Arena était bien plus intime mais tout aussi efficace. La salle se veut plus obscure avec des styles de Hard plus violents et l’effet était réussi. Avec ses différentes barres de leds à la verticale et les lyres au bout, la salle donnait vraiment l’impression d’être plus sombre ce qui correspondait totalement à l’ambiance. Une belle réussite comme chaque année.
Une organisation toujours aussi pointilleuse ?
Il est difficile pour nous de dire du mal de l’organisation de Reverze. Comme chaque année, l’attente à l’entrée est rapide, même aux heures de pointe. Les fouilles (aléatoire tout de même) se font très rapidement et l’accès au festival est toujours bien géré. Avec la seconde salle et la Lotto Arena, la gestion des foules pourrait être compliquée, mais que nenni. Aucun problème pour circuler sur le site avec les différents sens de passage.
Le gros problème de cette édition pour nous était peut-être la surpopulation. C’est notre 6ème Reverze et nous n’avons jamais vu autant de monde. La journée du vendredi était un peu particulière avec une seule scène, nous allons surtout parler du samedi. Il était presque impossible d’accéder à la fosse entre 23h et 2h du matin et nous avons vu plusieurs personnes à la limite du malaise. Le tout avec des gradins anormalement pleins pour l’heure. Un gros point noir de cette édition.
Moment assez drôle également (non) avec l’augmentation de 2€ sur les casiers à une semaine d’intervalle. Si à Rampage il fallait compter 6€ pour un casier moyen, à Reverze c’était 8. L’impact de l’inflation entre les genres de musique… Quant aux boissons, pareil que la semaine dernière : 6€90 pour une pinte, 13€50 pour un hard avec du soft. Des prix similaires à ce que l’on voit un peu partout.
Un changement de public ?
Voici pour nous le second gros point noir de cette édition 2024. Voilà plus de 10 ans que l’on arpente les différents festivals de musique un peu partout, que ce soit en Hard Music mais aussi sur d’autres styles musicaux, et pour nous le public de cette édition 2024 était un calvaire. Outre les trop nombreuses places vendues, nous n’avons jamais vu un public aussi peu respectueux. Là où d’habitude chacun respecte son environnement, ici il n’était pas rare de voir votre voisin complètement explosé, pousser sans aucune gêne, ou encore de voir des gens forcer le passage sans même s’excuser.
Il a été très difficile de se mettre dans l’ambiance les deux soirs. Arrivée 1h30, vous pouviez apercevoir une pile de cadavre dans les différents gradins ou dans le Sportpaleis lui-même. C’est simple, nous n’avons jamais vu autant de gens aussi mal depuis des années. La faute à un nouveau public Hard plus jeune ? Peut-être, mais il est difficile de l’affirmer. Dans tous les cas, nous constatons une recrudescence de gens qui boivent/se droguent sans aucune limite, ce qui donne ce genre de public. Passé ce cap, nous retrouvions l’ambiance que nous aimions avec déjà plus de place et surtout un public totalement connaisseur de chaque artiste. On ne vous le répétera jamais assez, mais faites attention à vos différentes consommations.
Nos sets favoris
Cette partie sera totalement subjective une nouvelle fois. Avec les problèmes du public, nous nous sommes vraiment plongés dans le show qu’à partir de 1h30 du matin lors de cette édition. Non pas que les sets avant étaient mauvais, mais nous n’arrivions pas à nous mettre dedans.
Rooler
C’était LA star de ce week-end. Avec un set programmé le vendredi, Rooler a aussi pu jouer un second set le samedi à la place de Sickmode (qui n’a jamais aussi bien porté son nom) qui était malade. Rooler était sûrement le DJ le plus à même de remplacer l’Italien, les deux compères jouant énormément de titres en commun et collaborant très souvent avec leur projet ‘The Gang‘. Le set du vendredi était un set plus classique made in Rooler.
On y retrouvait les dernières sorties de l’Italien ainsi que pas mal d’IDs qui font très plaisir, à commencer par ‘Too Angry‘ le follow up de ‘Too Happy‘ en collaboration avec Sickmode. Toutes les IDs jouées étaient de toute façon du made in The Gang. On note une collab avec Krowdexx qui risque de faire beaucoup de bruit, ainsi qu’une avec Paul Elstak, véritable fer de lance du Hardcore. Le tout devrait arriver prochainement dans un EP des deux artistes. Et on a déjà vraiment hâte !
D-Sturb b2b Vertile
C’est peut-être le B2B qui nous a le plus impressionnés depuis que l’on écoute du Hard. Là où d’habitude les artistes enchaînent bêtement chacun leurs tracks (à l’instar d’un Act Of Rage et Aversion le même soir), les deux Hollandais nous ont proposés quelque chose de totalement différent. Le set a été parfaitement mixé et de nombreux mashups se sont succédé pendant les 45 minutes. On retrouvait bien entendu les différentes titres des artistes ainsi que quelques IDs plutôt bien foutues. Une belle claque qui prouve qu’un B2B bien travaillé peut faire des ravages et ne pas juste se contenter de voir deux artistes enchaîner simplement leurs musiques. On espère juste maintenant que Bass Events postera le set sur Youtube.
Warface
Violence. Voilà comment résumer le set de Warface en un seul mot. Juste après le passage de D-Sturb et Vertile, c’était un Hollandais (encore) qui prenait les platines. Et de la plus belle des manières ! Jouant son live ‘R.I.P Rave Frome The Grave Line‘ avec des titres plus violents que d’habitude, le set était une boucherie du début à la fin. Avec beaucoup d’édits et quelques IDs, Warface a aussi et surtout joué une collab avec Nico Moreno, pilier de la Hard techno. La preuve finalement que les deux mondes commencent à se rapprocher de plus en plus. Peut-être la fin de la bataille entre les deux communautés ? Merci Warface !
Mention Spéciale
Difficile de ne pas parler de Sub Zero Project et de leur nouveau live intitulé ‘Robot Revolution Live‘. Avec des visuels originaux et efficaces, et une tracklist aux petits oignons, le set était une réussite. Malheureusement pour nous, le surplus de gens en fosse nous a été fatal pour vraiment rentrer dedans. Le set de Rebelion était aussi une jolie réussite. Jouant pour la première fois leur show ‘The Final Dose‘, nous avons pu apercevoir plusieurs édits propres au show.
Si ‘Final Dose‘ n’était pas le show le plus violent du duo, il était d’une belle efficacité en plus d’avoir énormément plu au public. Les deux Flashback étaient un succès. En plus d’apporter d’anciennes sonorités qui font du bien, la pléthore de DJs présents sur les deux jours a su amener une touche de fraîcheur. Une riche idée que Reverze conserve chaque année.
Conclusion
Cette édition de Reverze avait un petit goût d’inachevé pour nous. Avec un public problématique jusqu’à leur décès dans les gradins à 2h matin, le festival a mis du temps avant de réellement se lancer. Ce qui nous frustre davantage, c’est que jamais Bass Events n’avait mis autant de moyens dans la scénographie et le line up. La mise en scène était juste parfaite et les différents effets tout au long du week-end aussi. On notera également les introductions de chaque artiste, la preuve d’un travail acharné.
Cette édition conclut donc 20 années de Reverze, et nous avons quand même déjà hâte d’être au 21ème anniversaire. Et la surprise, c’est que l’an prochain nous aurons aussi droit à 2 jours de festival ! Ce qui devrait être maintenant la norme pour le futur du festival. Rendez-vous donc les 14 et 15 février 2025 pour fêter une belle Saint Valentin au milieu de kicks toujours plus destructeurs.
Laissez un commentaire
Voir les commentaires