Récap : on a suivi Eric Prydz au T7 et au Kompass Klub

Alors que Tomorrowland Winter et l’Ultra Music Festival 2022 battaient leur plein, et que la grande partie de l’équipe était en déplacement en ces lieux, une équipe dissidente a eu l’outrecuidance de déserter pour aller aux dates consécutives d’Eric Prydz et Cristoph au Kompass, Gand, Belgique puis au T7, Paris respectivement le 18 et 19 mars. C’est alors avec une joie non-dissimulée et non-dissimulable que nous allons vous raconter tout cela.

Les photos du Kompass Klub sont signées Nachtschaduw et celles du T7 sont de Geo. Chaque photographe a vraiment eu sa touche personnelle, adaptant l’ambiance, les couleurs et la cadrage de façon personnelle en fonction du club. Allez consulter leurs travaux respectifs.

Credits : Nachtschaduw

Disons le : les décors du Kompass et du T7 sont aux antipodes. Quand l’un aborde une scène souterraine d’une hauteur de plafond d’à peine 3m étendue sur 20mx50m, où les deux tiers de l’espace sont consacrés à l’accueil du public quand l’autre tiers est pour les équipements de lumières et les immenses ventilateurs industriels; l’autre est une tour en baies vitrées donnant sur la Tour Eiffel avec un décor en néons modernes. Ce sont alors des univers incomparables mais seulement appréciables de façon personnelle. Le Kompass, lieu moins connu de nos lecteurs (oui, vous là !), possède un DJ booth encagé où les mains peuvent traverser les croisillons d’acier, donnant alors une ambiance lugubre où le DJ est entouré de zombies essayant de l’approcher. C’est une expérience aussi unique que Printworks, moins impressionnant visuellement mais plus intimiste, à l’abri des regards de la surface de la Terre, où le public fait aussi parti de l’esprit du club et de son ambiance « Dernier Train Pour Busan ».

Credits : Nachtschaduw

Par contre, point noir absolu de cette date belge : Eric finissant sur « Allein », la foule a alors scandé « OPUS ! OPUS ! ». Le suédois s’en allant, des sifflements et des cris (et même une ou deux insultes) se sont fait entendre juste avant que les DJs suivants clôturent la soirée de 3h à 6h remettent du son. Le leur. Cette scène ne s’est à notre connaissance pas reproduit depuis les huées canadiennes quand Eric décida en 2005 d’arrêter de jouer « Call On Me ». Sifflements pour le coup heureusement minoritaires mais restant marquant.

Les sets de Cristoph ont été grosso modo les mêmes entre le Kompass et le T7. L’anglais a bastonné son catalogue Pryda Presents, avec l’exception notable de « Breathe », « Epoch » et « Vanquish ». Mais entre « Sleepless Nights », les hommages répétés à Jeremy Olander avec « Love Flight » et « Let Me Feel », l’excellent et puissant « Out Of Reach », Cristoph a plu, a séduit, a conquit.

Credits : Geo

Quant à Eric, les highlights de la première nuit furent : son intro « WOWOW – Pjanoo – Glimma », similaire à celui du HARD DoTD 2014 en B2B avec deadmau5, la section « Escape Intro 2017 ID – HOLO Glasgow ID – Liberate (E’s Remix) » et enfin Echostage 2019 ID. Les hightlighs de la deuxième sont : le duo bien connu « Ohrid – Everyday (Pryda Remix) », la vintage « Remember – Love Flight 2014 – Vega » et la deuxième heure en mode full Cirez D avec un closing sur « We Are Mirage ». Notons enfin une ID confirmée en tant que « Kompass 2022 ID » qui reprend des vibes très 2012, quel plaisir !

Credits : Geo

Quel contraste de soirées, cher lecteurs ! Ce fût une expérience très enrichissante de voir ce titan de Prydz et son prometteur collègue Cristoph évoluer en 24h entre ces deux lieus. De la cage souterraine post-apo au projecteur de la Tour Eiffel, les deux faces de la Progressive House actuelle nous ont fait vibrer de leurs productions et les sélections de tracks. Le booking exorbitant mis de côté, on espère ne pas à devoir attendre 10 ans de plus pour les revoir dans un club français.

Credits : Geo