Purple Disco Machine sort finalement ‘Exotica’, un deuxième album coloré

Il y a 4 ans, Purple Disco Machine sortait son premier album ‘Soulmatic’, un album dont les titres (‘Body Funk’ ou ‘Devil In Me’, pour ne citer qu’eux) ont commencé à faire connaitre l’allemand à une audience croissante. Quelques années plus tard, l’allemand a désormais acquis une renommée mondiale. Sollicité par les reines de la pop (Lady Gaga, Dua Lipa, Ariana Grande) comme par les pointures de la scène électronique (Calvin Harris, Diplo, Fatboy Slim) pour des remix, Tino Piontek est désormais l’une des figures de proue incontestée de la Disco/House. La sortie d’Exotica’, son deuxième album (signé cette fois-ci sur Columbia, filiale de Sony), est donc un évènement qui méritait bien une large revue dans nos colonnes !

Avant de rentrer dans le détail des 14 titres de cet opus, précisons que, dans la continuité de ce qu’a pu produire Purple Disco Machine par le passé, ‘Exotica’ plaira aussi bien aux DJs, aux puristes qu’aux néophytes. On sent aussi que l’allemand a récupéré une certaine part de liberté que la réalisation de remix pour des artistes d’envergure mondiale ne permettait pas forcément.

On lui avait parfois reproché d’être figé dans un style unique, qui se déclinait parfois à l’envi : avec cet opus, on sent que le natif de Dresde a pu bénéficier d’un espace de liberté suffisant pour innover et varier les plaisirs. Tout en restant fidèle à son identité musicale. L’ambition d’Exotica’ est en tout cas simple : nous faire danser, nous faire sourire, nous faire taper du pied dans le tempo, le tout dans une ambiance parfois très 80’s.

‘Exotica’ débute tout en douceur, avec ‘Can’t Get Enough’ et donne dès les premières secondes la couleur de l’album : un peu Disco/House mais surtout très Disco, beaucoup de dynamisme et de groove, avec des accents de Pop. On imagine aisément ce titre ‘feel good’ tourner en boucle en radio, délivrant sans s’interrompre une énergie positive dont on ne se lasse pas ! Avec ‘Playbox’ qui se la joue Italo/Disco ou encore ‘Exotica’ (du même nom que l’album), ‘At The Disko’ est un autre des tracks vraiment orienté pour les clubs. Et c’est, à nos yeux, la meilleure réalisation de Purple Disco Machine parmi les treize autres. C’est simple, c’est un petit délice euphorisant.

Avec une intro qui accroche immédiatement son auditeur et premier un drop ponctué de passages au vocodeur (une référence non dissimulée à un instrument utilisé par les Daft Punk dans leur premier album ‘Homework’), ‘At The Disko’ est une petite bombe. Beaucoup de variations, ce qui permet, encore une fois, de voyager entre différentes énergies au sein d’un même morceau. On retrouve aussi des riffs de guitare, inspirés pour leur part du chanteur Prince. Il y a donc dans ‘Exotica’ quelques tracks taillés pour le dancefloor, mais il y aussi des titres plus Pop, dont la destination est plutôt celle du grand public, qu’il soit à l’écoute de la radio ou (peut-être) sur les réseaux sociaux, devenus incontournables dans la diffusion et la promotion à grande échelle.

Parmi ceuxi-ci, on retrouve des morceaux comme ‘Fireworks’, ‘Dopamine’, ‘The Opposite of Crazy’, ou encore ‘Hypnotized’ où l’on retrouve aux côtés de Purple Disco Machine Sophie & The Giants. Hormis ‘The Opposite of Crazy’, ces compositions qui ont déjà eu l’occasion de faire parler d’elles bien avant la sortie de l’album : la dernière citée a permis à l’allemand de récolter une flopée de disques d’or. ‘Dopamine’, de son côté, cumule également les écoutes. Le clip associé au track a dépassé le million de vues en quelques semaines. Pour chacune de ses tracks, on reconnait indéniablement la patte de Purple Disco Machine, mais dans un registre entre Funk et comme on l’évoquait, Pop.

Attardons-nous maintenant sur les autres titres jusqu’alors inconnus. ‘Don’t Stop’ est, comme le reste de l’album, très bien produite. C’est un concentré et une bonne représentation de ce que sait faire l’artiste au plus d’un millard d’écoutes sur Spotify : des titres qui dégagent une puissance certaine sans être « bourrin ». L’allemand exècre l’EDM auquel il oppose… PDM. Une bonne composition, rien à redire là-dessus, mais elle ne se dégage pas du reste. Sur un rythme plus lent, ‘Hands To The Sky’, en revanche, provoque l’effet inverse. Portée par ce vocal de chanteur de gospel et une intro au synthé absolument fabuleux, le track résonne comme un hommage aux chanteurs qui ont « incarnés » la House. Seul bémol : à mesure que l’on avance dans l’écoute, la magie de l’intro s’essouffle quelque peu avec cette même voix, très présente, qui étouffe un peu le reste.

Entre la ballade nostalgique et groovy de ‘Loneliness’, l’électrisante ‘Money Money’, et enfin la plus tranquille ‘Wanna Feel Like A Lover’, notre première écoute de l’album se clôt. On apprécie cette conclusion tout en douceur avec la dernière nommée, après avoir passé une bonne heure finalement assez intense et physique. Que dire après l’écoute d’Exotica’ ? On peut affirmer que c’est globalement une belle réussite, peu de fioritures et surtout beaucoup de morceaux efficaces, taillés pour les dancefloors ou les radios. On sait déjà quel morceau ajouter à sa clé USB ou à sa playlist Spotify/Deezer. Purple Disco Machine propose à sa façon de la nouveauté sans non plus trop s’écarter de sa signature musicale… pour des fans qui n’en attendaient pas moins. L’allemand peut en tout cas tout à fait prétendre à présenter son album au panthéon de la Disco/House. Cela étant désormais dit, à vous de l’écouter !