Le Jardin Electronique, une édition 2023 particulièrement réussie

A l’ombre des feuillages du Jardin des plantes de Lille, nous nous sommes rendus au bel évènement nordiste qui marque le clap de fin des festivals de l’été.

Le week end du 9 et 10 septembre, les plus intrépides, à savoir ceux ayant survécu à la plus importante braderie que Lille ait connu depuis dix ans, ont pu se rendre au Jardin des plantes du sud de la ville, transformé pour l’occasion en piste de danse verdoyante à ciel ouvert. L’organisme Les Jardins Production a tenu à couronner ce bel été musical d’une nouvelle édition du Jardin Electronique avec une programmation aussi éclectique qu’exceptionnelle.

Au programme : une sélection parmi les meilleurs artistes Drum & Bass du monde avec A.M.C. ou Black Sun Empire, de la Trance à l’ancienne avec le notable Panteros666, de la House à l’allemande avec Andhim ou Palms Trax et, bien sûr, une farandole d’artistes Techno de renom tels que Pan-Pot, Anja Schneider ou encore Sam Paganini. La programmation réservait bien sûr beaucoup d’autres surprises.

C’est sous cette affiche impressionnante que le festival lillois à taille humaine a su battre son record d’affluence pour sa neuvième édition : 7 000 festivaliers se sont rassemblés, rien que sur la journée du samedi pour fêter (ou oublier) cette rentrée scolaire 2023. Voici notre retour.

C’est en slalomant au milieu d’un public majoritairement étudiant que nous approchons de l’entrée du festival situé au cœur du très joli Jardin des plantes de Lille. Fraîchement débarqués à Lille pour la rentrée scolaire, les plus jeunes festivaliers arborent fièrement des colliers de fleurs, des chapeaux colorés et autres accessoires indispensables aux meilleurs stories Instagram pour s’assurer une pluie de likes des copains et copines.

Ils ont les yeux et la tête remplis d’espoir pour l’avenir : comprenez-les, les examens et les recherches de stage ne sont pas encore venus briser leurs rêves juvéniles. Pour les festivaliers les plus expérimentés : impossible d’échapper aux casquettes Rampage, aux joggings confortables conçus pour taper du pied et prendre la poussière des heures durant, mais aussi aux baskets si abîmées qu’on les croirait sorties tout droit d’une zone de guerre. Aucun doute possible, cette convergence des styles annonce que quelque chose de grand se prépare dans l’enceinte du Jardin Electronique.

Eliott Biget

En pénétrant les lieux, nous entrons dans une petite forêt, nous passons le lobby habituel jonché de food trucks en tout genre et son bar, bien évidemment déjà rempli de jeunes assoiffés, pour arriver à une petite clairière dans laquelle est parfaitement insérée la scène secondaire du festival. Bien que de petite taille, la scénographie est particulièrement bien travaillée : les lumières se fondent parfaitement dans ce décor forestier et verdoyant ; les organisateurs ont su s’emparer de l’esthétique d’une nature déjà présente pour habiller les lieux.

Le son quant à lui, bien qu’un poil faiblard au milieu de l’après-midi, crache déjà la rythmique Drum & Bass et Dubstep promise par les organisateurs. Ne vous méprenez pas, c’est cette petite scène qui accueillera plus tard dans la soirée la légende de la Drum & Bass qu’est A.M.C. : il proposera un set sur quatre pistes qui ne manquera pas de ravir les Bass Head les plus exigeants. Le deuxième jour, cette scène Bass Music cèdera sa place à une programmation plus Trance à l’ancienne et Rave.

Eliott Biget

Nous avançons plus loin, la scène principale a été placée dans le fond du Jardin des plantes, exploitant une enceinte de briques rouges déjà existante. A nouveau, la scénographie fait son effet, des écrans géants colorés s’insèrent parfaitement au milieu d’arbres de diverses essences. Les passionnés de botanique qui n’en ont rien à faire de la Techno ou de la House – qui ont été forcés d’accompagner leurs amis n’écoutant que du boom boom – pourront au moins se consoler en identifiant chaque espèce d’arbre présente dans cette luxuriante végétation.

Pour les autres, amateurs de musique bruyante, il faudra attendre la fin des très sympathiques sets d’Andhim et de Palms Trax avant de dériver vers une programmation Techno qui animera toute la soirée : se succéderont alors Anja Schneider, T78 et Sam Paganini pour un final exceptionnel. Le lendemain, les allemands Pan-Pot viendront s’emparer de cette belle scène pour un set Techno de trois heures.

Il faut dire qu’une programmation aussi riche au cœur de la ville de Lille n’est pas monnaie courante, les lillois ayant pris l’habitude depuis une bonne trentaine d’années de se rendre chez leurs voisins belges (ou néerlandais) pour profiter de l’abondance d’évènements électroniques organisés chaque année.

Anais Bellanger

Le bilan de ce festival est très positif : la bonne ambiance était au rendez-vous, l’organisation était réussie, peu de problèmes de file d’attente (à l’exception de certains stands de nourriture à l’heure du dîner) ou d’accès aux toilettes et une sécurité plutôt sympathique (si si, c’est important !). Une seule conclusion possible : nous avons hâte de revenir sur les terres du Jardin l’année prochaine pour une dixième édition qui s’annonce encore plus grandiose et pleine de surprises !