Le deuxième album studio de Hardwell voit le jour, 7 ans après le premier

Le 7 Septembre 2018, Hardwell annonçait à travers un long post Facebook un break à durée indéterminée du touring et de toute la pression qui entoure sa vie d’artiste. Choqué par la mort de son ami Avicii, le hollandais a pris cette décision afin de se recentrer sur une vie plus simple, retrouver sa famille et ses amis et se reconcentrer sur la créativité. Pendant ces années d’absence, Hardwell n’a jamais cessé de produire et de sortir de titres comme son énorme titre ‘Retrogade‘, sorti en 2019 qui avait fait grand bruit à l’époque.

Mais Robbert van de Corput de son vrai nom n’en avait pas définitivement terminé avec la scène puisqu’il est finalement réapparu en closing de l’Ultra Music Festival de Miami en 2022, après 4 ans d’absence totale. Et il était de retour avec un vrai projet.

Et quel retour ! Le hollandais a surpris tout le monde en dévoilant un set rempli à 100% d’IDs, mais surtout dans un style très différent de ce qu’il a pu faire faire par le passé. On y retrouvait un set ‘Future Techno’ : une bonne grosse claque sur le moment ! A l’époque, ce nouveau terme / style musical avait fait rire certains, et hypé d’autres. Derrière ce nouveau style, Hardwell détruisait ce qui restait des vestiges de la Big Room.

Mais alors qu’est ce que la Future Techno ? Une fusion de la Future Rave de David Guetta & Morten avec la Techno organique de HI-LO et les kicks typés UMEK. Si nous pouvions vous citer des artistes qui sont sur le même style musical, Maddix et Will Sparks rentreraient bien dans les cases. Niveau sound design, on est sur un univers très numérique, extrêmement sec, avec des saw waves pures et du downsampling bien poussées. Le tout est très bien maîtrisé, évidemment, car quoiqu’on pense d’Hardwell, il a une très grande maîtrise technique de son son.

A la suite de ce set, Hardwell annonçait en grandes pompes la sortie d’un album « Rebels Never Die », et d’une tournée mondiale pour accompagner ce nouveau concept. A l’image de la Swedish House Mafia, le hollandais fera également de nombreux Zenith et Stadium en Amérique du Nord, en Europe mais aussi en Asie (malheureusement, aucune date française). On retrouvera parmi eux le Ziggo Dome d’Amstermdam en décembre ou encore l’immense Bill Graham Civic Auditorium de San Francisco à la fin septembre. Hardwell a également joué à Tomorrowland WE1 et 3 où encore à l’Ushuaïa cet été.

Bref, aujourd’hui 9 septembre 2022, Hardwell sort finalement ‘Rebels Never Die’, son deuxième album studio, 7 ans après ‘United We Are’. Et on vous le confirme : Hardwell a considérablement changé de style musical. Finis les sons Big Room, on s’attaque ici à son fameux nouveau style Future Techno. Rappelons tout de même que cet album sort aujourd’hui, mais que les 14 titres qui composent l’album sont sortis au fur et à mesure du temps depuis son set à l’Ultra Miami en mars dernier. Un titre tous les 15 jours.

Soutenu par les deux hits ‘Into The Unknown’ et ‘Fucking Society’, l’album est très qualitatif. On se prend de belles claques de puissance comme sur le titre ‘Godd’ avec ce drop Acid Techno. A noter une seule collaboration sur cet album, celle avec Lee Grant sur ‘Reminisce’. Le titre éponyme ‘Rebels Never Die’ est lui aussi une bonne grosse cartouche qui fait bien plaisir. La prise de risque est dans son ensemble validée.

Alors, est-ce un retour réussi ?

Oui et non ! Oui car le hollandais a su brillement se renouveler avec un style musical qui a interpellé, tout en restant dans de la production qualitative. Oui car Hardwell est arrivé tout de suite avec un concept, un album, une tournée, des sons disponibles tout de suite (chose que la SHM elle n’a pas su faire). Oui car le hollandais réussit brillamment à remplir ses dates, Zenith et Stadium à travers le monde (peut être aussi juste grâce à sa hype inébranlable). Mais cela ne suffit pas selon nous.

Malheureusement, ses titres et son album passent malgré tout au second plan et ne prennent pas forcément sur le grand public. Avec environ 15M de streams sur Spotify à date, les chiffres sont corrects mais pourraient être bien plus élevés. Disons que c’est un minimum pour Hardwell. Le style musical proposé est dans l’air du temps oui, mais des artistes comme HI-LO ont su le proposer bien en amont avec plus ou moins le même style musical. Il arrive selon nous un peu en retard sur ce créneau et il sera selon nous difficile pour Hardwell de percer dans les sphères underground avec ce type de sonorités et connaissant son passé.