Récap : Retour sur le gros show de Flume au Zénith de Paris

© Nicko Guihal

3 ans après avoir électrisé Paris pour la sortie de son désormais légendaire album « Skin« , Flume était de retour dans la capitale française avec un nouveau passage au Zénith Paris – La Villette dans le cadre de sa tournée européenne.

Toujours aussi coté et ceci notamment en France où il a toujours pu trouver un public particulièrement réceptif, le génie Australien était attendu de pied ferme pour ce nouveau live articulé autour de sa mixtape « Hi This Is Flume » qui a notamment fait grand bruit au Lollapalooza Chicago cet été.

La salle / la scène

C’est donc le célèbre Zénith qui a de nouveau accueilli Flume, une location prévisible dans le mesure où Flume ne pouvait logiquement pas viser plus petit que cette scène dont il s’était déjà emparé par le passé, mais l’étape supérieure (l’Accord Hotels Arena pour ne pas la nommer) semble cependant bien loin pour un artiste aussi expérimental et médiatiquement discret. On se satisfait néanmoins sans problème du Zénith, salle habituée aux shows Electro ces dernières années avec les passages entre autres de Tchami x Malaa, The Chainsmokers, Kygo ou Petit Biscuit.

Gros coup de cœur pour la nouvelle scénographie du show de l’Australien, avec un jeu pertinent entre les lights et les énormes miroirs rectangulaires suspendus placés de parts et d’autres de la scène. Ces derniers se rétractent d’ailleurs pour entourer de plus près Harley Streten lors de la dernière partie du show. On retient également la retransmission particulièrement réussie de Flume allongé sur le miroir situé au niveau du plafond.

L’autre aspect majeur de la prestation scénographique est évidemment la prestation théâtrale de l’artiste lui-même. Comment passer à côté? Sur scène, Flume peint à la bombe un « Hi This Is Flume » durant l’intro qu’il présente ensuite fièrement au public, avant de se livrer à d’autres activités que sont le jardinage, la sidérurgie ou encore la destruction au marteau de divers objets. Fini le Flume timide, le natif de Sydney explique ne plus vouloir s’ennuyer sur scène ou devoir faire semblant de jouer de morceaux live qui ne pourraient être performés que par une trentaine de musiciens.

Si cet aspect du show pouvait laisser dubitatif pour ceux (dont nous faisions partie) qui s’étaient informés sur ce dernier avant de venir, le résultat sur scène est très positif avec un vrai apport pour la prestation qui devient plus singulière, authentique et s’adapte bien à la tracklist plus expérimentale d’un Flume qui s’assume désormais pleinement et interagit idéalement avec son public.

Le public / L’ambiance

Un public qui nous aura agréablement surpris. Notamment renforcée par une communauté anglophone comme c’est souvent le cas lorsque des artistes internationaux se produisent à Paris, la foule massée en fosse s’est montrée enthousiaste et réceptive à une bonne partie du show, notamment aux extravagances de l’artiste sur scène, avec une réaction plutôt satisfaisante à la majorité des titres de l’Australien.

Les sets

Arrivés pour la fin de la première partie du trio Ross From Friends qui aura nous aura laissé entrevoir l’univers Lo-fi House que les londoniens performent brillamment sur scène, nous nous sommes évidemment concentré sur la prestation de la star du soir.

Avec un setup réinventé à l’image de l’ensemble de son live, Flume officie désormais avec une liberté grandissante, bondissant avec légèreté entre trois plateformes placées en triangles dont une console comprenant un synthétiseur modulaire Eurorack, des blocks Roli ainsi qu’une drum machine, console placée tout à l’avant de la scène et sur laquelle Flume passe une bonne partie du show agenouillé, développant une proximité maximale avec le public.

L’australien présente une setlist idéalement équilibrée entre l’ensemble de sa discographie et les nouveautés ajoutées depuis son come-back en 2019. On retrouve ainsi une ouverture sur « Sleepless« , une version orchestrale de « Insane » et un finish sur son remix de « You & Me » avant un encore qui semble moins cohérent que l’ensemble du show jusqu’à présent mais qui nous offre tout le même le plaisir d’entendre « Drop The Game » et « Tiny Cities« . Au milieu de tout cela, on retrouve les plus gros titres de la nouvelle mixtape à savoir « Amber« , « Is It Cold in the Water (Remix) » et « Jewel« .

Également attendus, les derniers singles n’ont eux aussi pas été négligés puisque outre « Let You Know », c’est le canadien Reo Cragun qui est venu interpréter « Friends » et « Quits » tandis que notre coup de cœur revient sans surprise à la divine Vera Blue qui aura conquis le Zénith en reprenant le vocal de « Never Be Like You » avant de s’illustrer pleinement sur « Rushing Back » qui restera le moment phare de ce nouveau show décidément très riche en contenu.

Conclusion

Pari réussi pour Flume qui aura rempli puis mis à ses pieds le Zénith avec un show prenant un tournant résolument expérimental dans tous ses aspects, de la prestation scénique à la setlist. Harley Streten est indiscutablement un artiste hors-pair qui marque son époque de son empreinte. Si sa réputation de producteur n’est déjà plus à faire malgré son jeune âge, celle de performeur Live est quant à elle en train de se construire progressivement avec ce nouveau show sur lequel l’Australien a affiché une aisance et un bonheur contagieux.

AGZ