Récap : Ultra Music Festival 2018 – Day 1

Vendredi 24 Mars, ça y est il est temps, c’est enfin le kick off des 20 ans de l’Ultra Music Festival ! Des mois de teasing autour de cette édition anniversaire, de rumeurs les plus folles autour des « surprises » et de ce fameux closing act qui vont enfin trouver une réponse. Mais aussi, comme chaque année, le vrai top départ de la saison 2018 des festivals qui vient clôturer la Miami Music Week. On y attend les nouveautés de l’ensemble des artistes, qui donneront le ton de l’exercice. Pour l’occasion, nous avions fait le déplacement jusqu’en Floride pour cette fois vous proposer un récap plus exhaustif, vécu de l’intérieur de l’événement. C’est parti !

Le lieu / les scènes

Comme depuis quelques années, le festival se tient dans l’enceinte de Bayfront Park dans le quartier d’affaires de Downtown Miami. Et autant le dire tout de suite, c’est LE point fort de l’événement qui lui permet de proposer un cadre unique, coincé entre la mer et les tours de plusieurs dizaines d’étages. Le festival prend réellement possession de la ville pendant quelques jours en s’installant littéralement sur la route ! Arriver en monorail au festival est déjà une première expérience puisque le transport survole presque une partie des lieux. Quand en plus le temps est aussi parfait qu’hier (et comme ça l’est souvent à Miami), toutes les conditions sont réunies pour une après-midi de feu si tant est que l’organisation du festival ait bien fait son travail avec les scènes.

Les scènes, venons y. 8 scènes au programme, certaines étant plutôt anecdotiques. Mais les principales ont forgé la légende de l’événement et il nous tardait de les découvrir enfin en vrai. Légère inquiétude en arrivant sur les lieux par les transports, certaines nous paraissent nettement moins grandes que l’impression qu’elles donnent sur le live stream, il va falloir qu’on juge ça rapidement de plus près… Le festival ouvrant légèrement plus tôt pour la presse, on peut juger de tout ça tranquillement en se baladant dans l’enceinte avant l’arrivée de la foule.

Première scène sur notre chemin, la fameuse Mainstage. Si la fosse peut paraître un peu petite par rapport à l’impression donnée au live stream, la scène elle est bel et bien massive ! Pour les partisans de la scène full LED, il n’y a probablement pas mieux aujourd’hui avec ses structures triangulaires sur les côtés et cette espèce de vortex en fond derrière le DJ en hauteur. De nuit c’est absolument splendide, on l’a constaté notamment sur le show d’Armin ça décolle la rétine ! Le show pyro est également massif, les flammes pourtant perchées à plusieurs dizaines de mètres de hauteur se ressentent nettement de la fosse.

Autre scène majeure, la Worldwide. On y reviendra plus tard, mais clairement la meilleure ambiance du festival. Niveau emplacement, la scène est littéralement posée sur un trottoir juste à côté de la route. Niveau matos, pas de surprise, c’est la même scène en arc de cercle que chaque année ! Posée juste derrière, on trouve la Megastructure, présentée par Carl Cox les deux premiers jours. C’est l’un des petites déceptions de la journée, elle parait nettement moins longue qu’en vidéo et surtout fait un peu pâle figure en terme de taille par rapport à la Steelyard de Creamfields pour parler d’une scène comparable qu’on a pu tester. Niveau équipement à l’intérieur par contre c’est lourd avec ces panneaux LED amovibles au plafond et cette structure circulaire en prolyte derrière le DJ supportant le show laser. On testera tout ça dimanche pour la scène ASOT !

Non loin on trouve la fameuse Live Stage et sa configuration atypique en amphithéâtre avec des sièges encore installés. Ils ne sont probablement pas amovibles mais il serait intéressant de les enlever le temps du festival pour un gain de place. Conforme aux attentes qu’on en a après avoir visionné le live stream, l’équipement y est assez léger mais on y vient de toute façon plus pour écouter des performances live que pour la claque visuelle même si on attend particulièrement la scénographie de Tchami et Malaa ce soir. Coincé derrière la live stage dans une impasse on trouve la UMF radio qui hébergeait Revealed pour la journée. Scène assez simple sans artifices, mais placée dans une légère pente pour une configuration pas évidente pour danser, ce qui est aussi le cas d’une partie de la Worldwide d’ailleurs.

Reste évidemment la fameuse scène Arcadia, absolument fascinante ! Posée devant la mer, cette scène vivante est splendide de nuit et envoie un show pyro saisissant. L’atmosphère y est délicieuse et dansante, probablement la meilleure ambiance du festival avec la Worldwide dans un autre style.

L’organisation

Sûrement le point le plus étonnant pour un festival avec cette expérience, l’Ultra peut encore faire plusieurs progrès de ce point de vue là. Si le check in à l’entrée principale semble rapide des retours qu’on a eu, la queue le premier jour est quand même relativement longue. Peut-être que enfin passer au bracelet et abandonner ce système de ticket obsolète fluidifierait un peu plus l’entrée ? Et que ça permettrait d’accélérer un peu plus les passages aux bars et stands nourriture dans l’enceinte du festival ? Rien de catastrophique sur ces points là mais pour l’image du festival c’est toujours plus sympa d’avoir un bracelet cashless.

Les bars et stands de nourriture et merch sont présent en nombre largement suffisant dans l’enceinte du festival. Il faut néanmoins savoir s’éloigner un peu des scènes principales pour éviter de faire des queues interminables. C’est également le cas pour les sanitaires, la queue pour les toilettes centrales étant interminable alors qu’à l’autre bout du festival il y a une énorme zone absolument vide. Les informations sur le festival (timetable et plan) sont pourtant clairement bien affichées à l’entrée sur un sympathique écran LED. Un plan distribué à l’entrée ne serait pas du luxe néanmoins.

Niveau tarifs, le festival est globalement assez cher. 10$ le demi de bière, 5$ la bouteille d’eau, une quinzaine selon le cocktail, accrochez vous à votre portefeuille… Tout cela sans compter évidemment les fameux « tips », quasi obilgatoires aux US.

La programmation

Pas le temps de niaiser à l’Ultra, ça commence fort dès le début du festival. Chauvinisme oblige, on va commencer avec les français qui représentaient bien le pays sur la Mainstage avec Kungs programmé assez tôt avant la performance de DJ Snake dans la soirée. Niveau Mainstage pour le reste c’est du classique avec Armin, Hardwell, Oliver Heldens, ou encore Steve Aoki et Axwell Λ Ingrosso en closing.

Les performances les plus intéressantes étaient sur les autres scènes avec notamment la Worldwide. L’excellent et explosif Joyryde, la talentueuse REZZ et surtout cet énorme back 2 back Slander / NGHTMRE. Sur la Live Stage aussi avec l’un des premiers sets en festival de Porter Robinson sous Virtual Self. Énorme programmation Techno dès le Day également avec déjà des pointures comme Joseph Capriati, Adam Beyer ou l’inévitable Carl Cox. Pour les amateurs de sons plus « EDM », ça se passait sur la scène UMF Radio avec une scène entièrement dédiée aux talents du label Revealed.

Le public / l’ambiance

Autre gros point fort du festival, son public et son ambiance ! Le cadre aidant (la mer, le soleil et les températures parfaitement douces), l’ambiance est clairement festive et bouillante dans la majeure partie du festival. Si la Mainstage semble obéir à la fameuse règle universelle des Mainstage qui veut le public ne soit réellement bouillant que sur les gros hits les plus mainstream, le reste est incroyable d’énergie, de la petite scène The Arrival cachée dans un coin à la Worldwide stage, constamment bondée et en feu. Avec même une belle ambiance groovy et une vibe très Ibiza sur la scène Arcadia. Vraiment très bon point de ce côté là !

Côté typologie de public, c’est très international tout en restant à grande majorité américain. Un public américain d’ailleurs facilement reconnaissable aux muscles saillants et body très très échancrés ! Nous avons pu également croiser une bonne partie de français ce qui est toujours sympa aussi loin de la maison (big up au passage à Corentin !).

Les sets

Venons en au cœur du sujet, la musique ! N’ayant pas encore trouvé de solution miracle pour être à deux endroits en même temps, on ne pourra évidemment vous parler que des sets auxquels on a assisté, ce qui peut largement différer du programme du live stream notamment.

Kungs

Deuxième Ultra, première Mainstage pour Kungs, qui est donc le premier français à représenter cette année au festival américain. Et il a plutôt bien fait le taffe à un horaire pas évident, le public semblant conquis sur son set. Avec une alternance de titres tantôt Future House (‘Momentum’ de Don Diablo), Tech House (le remix de CamelPhat sur Fatboy Slim), Electro et Bass House, le français a jonglé entre les styles de façon efficace tout en distillant quelques nouveautés et ses propres tubes.

JOYRYDE

Première énorme claque de la journée ! On avait découvert l’américain en live l’été dernier à Paris pour Lollapalooza et on savait ce dont il était capable. C’était l’occasion de découvrir l’ambiance de feu de la Worldwide Stage avec, dès l’entame, une explosion sur la collab’ avec Skrillex que JOYRYDE a balancé en intro. De grosses influences Trap, Dubstep et Bass House, parfaitement entre coupées de passage Hip Hop dont sont particulièrement friands les américains, le set a été d’une énergie absolument folle tout le long, l’un des meilleurs sets de la journée sans aucun problème !

Oliver Heldens

Rapide détour ensuite par la Mainstage pour voir Oliver Heldens. On l’a vu il y a deux jours pour la soirée Heldeep VS Monstercat donc pas de grosse surprise. Un public qui réagit toujours sur ses plus gros hits (‘Gecko’, ‘Koala’) et ses méga mashup mais qui reste franchement terne le reste du temps. A noter des problèmes de sons assez longs sur la fin malheureusement.

Slander b2b NGHTMRE

Le fameux show Gud Vibrations du trio américain ! Avec une Worldwide stage pleine à craquer pour l’occasion, l’ambiance a été absolument sensationnelle tout du long, on avait franchement rarement vu ça même en une dizaine d’année de festivals et events à travers le monde. Headbang non stop du premier au dernier rang de la fosse ! Un véritable hommage à la Bass Music avec une tracklist mettant à l’honneur ses plus fiers représentants : du Zomboy, du Skrillex, du Dillon, du Dyro, du Virtual Riot, du Excision… Avec les inévitables passages Hip Hop (le public américain raffole toujours autant de Gucci Gang d’ailleurs), 2h de folie pure, tout simplement !

Armin Van Buuren

Le show le plus impressionnant visuellement que l’on a pu voir hier soir. Comme d’habitude, les équipes techniques de la team Armin ont bossé d’arrache pieds pour exploiter au maximum le potentiel démentiel de la Mainstage de l’Ultra. Entre deux décollages de rétine, le néerlandais a tapé très fort en dévoilant une quantité impressionnante de nouveautés de sa part ainsi que de la maison Armada plus globalement. Avec quelques invités sur scène (Conrad Sewell au chant, Shapov pour ‘The Last Dancer’), Armin aura fait chavirer la foule sur la fin avec un mashup Chakra / Great Spirit. Déception sur la fin néanmoins où il dévoile son prochain single pas franchement dément.

Hot Since 82

Petit détour par l’ambiance très Ibiza de la scène Arcadia. Bien remplie sans être trop bondée, ça danse non stop dans tous les coins sur l’ambiance Tech House proposée par Hot Since 82. Délicieux et l’une des meilleures ambiance de l’Ultra sans aucun doute.

REZZ

La canadienne commence à avoir une sacré fan base et ça se voit avec une Worldwide Stage encore pleine. Le style de REZZ étant assez lent et plutôt hypnotique, l’ambiance était moins explosive mais elle a tout de même su emporter son public à travers les plus gros titres de son album ‘Mass Manipulation’, quelques nouvelles IDs, et surtout l’excellente ‘Stuuupid’ de Madeon !

Virtual Self

Léger dilemme en closing, mais on rapidement décidé de s’orienter vers le show tout neuf de Virtual Self, aka Porter Robinson. Un show aussi difficile d’accès pour le public qui a eu du mal à le comprendre (on a quand même entendu une demoiselle réclamer ‘Shelter’…) que fascinant à écouter. Porter arrive à mixer pendant une heure une quantité incroyable d’influences différentes, de la Trance au Happy Hardcore, en passant par la Drum’N’Bass, en variant les BPM de 100 à 180, avec une fluidité et une cohérence absolument splendide. Beaucoup d’artistes devraient prendre des cours de la part de l’américain qui a délivré ni plus ni moins qu’un cours sur l’histoire de la musique électronique (il a quand même ressorti le tube ‘Castles In The Sky’ de Ian Van Dahl notamment) !

On ne pouvait pas finir l’article néanmoins sans un petit mot sur DJ Snake et Axwell ∧ Ingrosso. Le français a ramené quelques guests surprenants sur scène avec le crew PMF au grand complet au moment de balancer sa future collab’ avec Mercer ainsi que J.Balvin pour ‘Mi Gente’. Les deux suédois eux ont continué d’alimenter la rumeur du closing par la Swedish House Mafia avec en intro une nouvelle track aux influences très SHM et surtout ces fameux trois points en visuel… Réponse demain soir !

Bulbi