TroyBoi a eu une carrière difficile. Lorsqu’il est arrivé il y a 4 ans avec son style si unique et impressionnant, le public s’est très vite intéressé à sa musique. Cela lui a permis de rapidement rassembler une grosse communauté grâce à un rythme de sorties effréné et une polyvalence incroyable lui permettant de surprendre à tous les coups. Il atteint son point d’apogée en enchaînant le classique « Soundclash » avec Flosstradamus puis « Afterhours » avec Diplo. Par la suite, ses sorties trouveront de moins en moins leur public, jusqu’à parfois presque passer inaperçues. Peut-être est-ce parce que l’Anglais n’a pas réussi à donner un follow-up à ses deux hits susmentionnés, peut-être est-ce parce que son style trop bien défini aura fini par devenir redondant, peut-être est-ce à cause de son irrégularité de publication, peut-être tout ça à la fois.
En effet, bien moins présent en 2016, l’Anglais préparait son album ! Il vient de sortir et il nous permet d’avoir un avant-goût de la suite pour le Londonien, car son style devra bien subir une évolution.
Avant de parler de l’album, parlons de la tracklist. Le Londonien nous a fait une épaisse sélection de 20 titres, mais on ne peut s’empêcher de froncer des sourcils en voyant « O.G. », « ili », « Mantra », « Grimey », « Sensei », tous déjà très datés et certains disponibles en téléchargement gratuit à l’origine.
Mais le reste de l’album est excellent. Le producteur nous a enfin donné ce que nous demandions; de l’innovation et de la prise de risques. On retrouve des vrais bangers comme « Dark Lawd », « Look At Me » avec ni plus ni moins qu’Ice Cube ou « Back To The Wall », du chill avec « Her », « KinjaBang » ou « Wavey », tout comme une friandise house sur « Kurta Kente » et une inévitable collaboration avec son partenaire de crime, icekream, avec lequel il forme le groupe Soundsnobz.
L’album est plus un éventail de compétences qu’une réelle oeuvre à part entière. Bien qu’il regorge de pépites, il manque de cohérence et on ne sent pas réellement de continuité ni de fil rouge. Ils auraient tout aussi bien pu sortir séparément. Mais on sent que l’Anglais avait cruellement besoin de rappeler au monde de la trap qu’il y a toujours une place.
Pitt