Récap : Summer Sound Festival 2017

Ce week-end était synonyme de fête à Rochefort, ville de Charente Maritime plutôt calme le restant de l’année. En effet, le Summer Sound Festival a de nouveau posé ses valises à la Corderie Royale, un lieu au patrimoine historique important pour la ville. Il s’agissait cette année de la troisième édition de ce jeune festival et la deuxième à être entièrement consacrée à la musique électronique. Nous étions sur place, décryptage complet.

Le Line-Up

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Le premier point, qui n’est pas des moindres, la programmation du festival. On peut sans aucun doute constater une amélioration assez flagrante par rapport à l’année précédente, quelques headliners supplémentaires et une variété assez surprenante pour un festival de province. La présence d’artistes comme Dillon Francis ou encore Valentino Khan pourrait faire rougir quelques festivals d’un calibre supérieur. L’annonce de cette programmation fût donc une bonne surprise.

Le lieu / La scène

Toujours basé dans les jardins de la Corderie Royale de Rochefort, le festival est donc resté situé au même endroit et disposé de la même manière, un choix facilement compréhensible puisque cette disposition semble bien être la plus optimale et la plus efficace. Quant à la scène, sur ce point aussi nous avons pu constater un progrès d’une année à l’autre, bien qu’elle soit restée sensiblement dans le même style, il y a eu des rajouts, notamment d’écrans ainsi que de jeux de lumière et une disposition des LEDs assez efficace. On regrette cependant l’absence de lasers, mais il faut laisser le temps au festival de grandir, affaire à suivre.

Ceci-dit, de jour, la scène était très agréable et faisait parfaitement le boulot, de nuit elle était vraiment efficace, bien gérée par une régie compétente, le tout rendait vraiment bien, on a pu voir de beaux visuels et prendre de bonnes claques grâce aux différents jeux de lumières. Le progrès constant est vraiment plaisant.

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L’organisation

C’était l’un des points forts de l’édition 2016 du festival, et cette année elle n’a pas dérogé à la règle, l’organisation du festival était irréprochable. Que ce soit au niveau de l’entrée pour le festival qui était très fluide ou bien une fois à l’intérieur, les choses étaient très bien faites. Les différents stands étaient très bien gérés par une équipe souriante et agréable tout en étant d’une efficacité redoutable.

Au niveau de la sortie après le festival, tout était là aussi, bien mis en oeuvre pour limiter l’attente des festivaliers, notamment avec les navettes en direction du camping. L’organisation générale du festival était une nouvelle fois une franche réussite, et c’est un point souvent boudé par les festivals français, un grand bravo à l’équipe du Summer Sound Festival.

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Le public / L’ambiance

Les points forts du festival sont restés identiques d’une année à l’autre, mais malheureusement, le gros point noir du festival est lui aussi, resté le même, et il s’agit du public. Bien qu’il y ait plus de monde que l’an passé (22 500 entrées vendues sur le weekend), on peut facilement se rendre compte qu’une assez bonne partie du public n’est pas présent pour l’amour de la musique électronique. Un public très amateur sur le sujet et qui n’est attiré que par certains headliners qui passent en radio et l’occasion de se changer en épave le temps d’un week-end. C’est très dommage car ce festival mérite mieux, les organisateurs se donnent du mal et devraient avoir un public à la hauteur. En espérant que les choses bougent d’année en année, car voir un bon tiers du public partir avant l’arrivée d’un artiste comme Dillon Francis, ça fait clairement froid dans le dos.

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Les sets

Dillon Francis

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L’américain le plus barré de la planète a fait le déplacement jusqu’au Summer Sound. En véritable headliner, c’est d’un set très similaire à ce que l’on peut entendre de lui depuis le début de l’année mais d’une INCROYABLE efficacité qu’il nous a époustouflé une fois de plus. Son style totalement décalé et très qualitatif aura largement fait le travail et c’est en grand favori du weekend que Dillon s’impose. C’est ce type d’artiste que l’on aimerait clairement croiser plus souvent en France.

Madeon

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Ex-aequo avec Dillon, le jeune nantais se place également en grand favori du weekend. En effet, c’est via un set techniquement parfait et à la sélection musicale de qualité qu’il s’impose lui aussi maître dans son registre. D’une vibe french electro aux grands classiques bass, il a balayé tous les horizons de son plus beau répertoire et aura clairement enchanté une foule venue en masse.

Valentino Khan

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Peu avantagé par son passage devant une foule clairsemée le jeudi, Valentino Khan a néanmoins envoyé parpaing sur parpaing au profit d’un public qui a favorablement réagi face à l’un des sets les plus gras qu’on puisse trouver dans un festival généraliste en France cet été. Excellent passage de la part du moustachu Américain qu’on espère revoir en France avec cette fois-ci un statut d’headliner.

Don Diablo

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Pour certains de la Team, ce n’est « que » la 4ème fois que le dutch passe devant nous en 3 semaines seulement. Et malgré un set terriblement similaire de dates en dates, c’est tout de même avec classe que le Don arrive à capter son public et à l’emporter dans un très bon voyage. Cela reste un véritable plaisir de le voir et revoir en live. Mention spéciale à son équipe technique avec qui il aura créé un show millimétré et visuellement fascinant.

Afrojack

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Dans la même dynamique que le Don, Afrojack sera passé plus de 6 fois devant nous en 3 semaines. Pour ceux qui ont eu la chance de le croiser à l’Electrobeach, c’est ce même set très puissant et efficace auquel nous avons eu droit. Sans grande surprise, sa bonne vibe dirty dutch à l’ancienne, mêlée à de la trap et à ses plus grands tubes auront largement fait le boulot sur un public conquis.

Martin Solveig

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Toujours vu comme l’un des Français les plus respectés et nous n’en doutions pas, c’est dorénavant un peu compromis. En effet, après une légère déception à l’Electrobeach, Martin a enfoncé le clou et nous a proposé un set toujours plus décousu et difficilement captivant. C’est désormais un Solveig showman et non plus DJ de talent que l’on découvre sur stage. On a beau faire preuve d’un éclectisme à toute épreuve, il faut définitivement abandonner le MHD sur les sets d’un si grand artiste.

KSHMR

L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes debout, ciel, nuage et plein air

Enfin, dernière tête d’affiche de ce Summer Sound 2017 (la première à l’oeuvre), KSHMR et son show unique. Très en vue cette année, la performance réalisée par l’américain et son équipe relègue au second plan les sets Big Room lambda comme celui de son camarade Bassjackers juste avant lui. Malgré l’absence de transitions entre les tracks qui est toujours perturbante, l’histoire du Kashmir (traduite dans toutes les langues où l’américain se produit) apporte une vraie identité à un set intense, qui comme souvent pour les lives, comporte le bémol d’être impossible à changer au fil des prestations.

Conclusion

 Pour la troisième édition d’un tout jeune festival, certains devraient prendre des leçons. En effet, c’est via une organisation millimétrée et parfaitement professionnelle que nous avons été reçus dans un cadre historique et pour un weekend qui, dès les premières minutes, s’est vite annoncé comme très agréable. Il y a fort à parier que leurs grosses ambitions les mènent très loin. Chapeau à toutes et tous !

La Team Guettapen

Sabotage
Tiraillé entre un gout prononcé pour le Hardstyle et un amour pour la pop adolescente.