Récap : Kygo @ Zénith de Paris

Le norvégien Kyrre Gørvell-Dahll, plus connu sous le nom de Kygo, est le dernier phénomène mondial de la musique électronique, et même de la musique dans sa globalité. Son année 2015 exceptionnelle l’a notamment vu atteindre le chiffre démentiel de 1 milliard d’écoutes en streaming sur la plateforme Spotify, ce qui constitue un record sur une aussi courte durée. Le succès de sa Tropical House n’est plus à démontrer et c’est donc tout naturellement qu’il s’est orienté vers la production d’un album pour 2016. Afin de le promouvoir avant sa sortie, Kygo s’est lancé dans une tournée européenne. Alors que le tout premier show de sa carrière s’était déroulé dans la capitale française, il était donc naturel qu’il repasse par chez nous pour cette tournée. Nous y étions.

La salle / la scène

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Crédit Photo 📷 On The Move @OTMfr

D’une capacité d’environ 6000 spectateurs, le Zénith de Paris, bien qu’étant l’un des plus petits Zénith de France, est une salle importante et reconnue de la scène parisienne. De nombreux artistes internationaux s’y sont produits mais elle reste relativement peu habituée à la musique électronique, en dehors des récentes soirées Electroshock de Virgin Radio. Le choix de cette salle pouvait donc paraître étonnant au premier abord. Son envergure en fait néanmoins un choix judicieux pour cette tournée européenne de Kygo : une salle importante, sans forcément atteindre la démesure de l’AccorHotels Arena, que le nordique n’est peut-être pas encore capable de remplir.

Pour cette date, on tient vraiment à souligner le travail époustouflant des équipes techniques sur la scènographie. Si les dimensions du Zénith ne permettent pas le gigantisme propre à certaines scènes de festival, Kygo a su nous proposer une scène à la fois belle et atypique avec cette structure triangulaire formée par 6 carrés d’écran LED, le tout entouré d’une trentaine de MAC pour un jeu de lumières tout au long du show vraiment dément. On aura un mini-regret sur les visuels qui auraient mérité un peu plus de folie. Quand il y en avait, car la plupart du temps les écrans diffusaient des images de Kygo en action. Les différents canons à CO2 disposés devant la scène n’étaient en revanche pas nécessaires. La musique de Kygo n’est pas une musique comprenant ce qu’on peut réellement appeler des ‘drops’ et les canons donnaient plutôt souvent l’impression de cacher le son à chaque déflagration.

Mais le petit plus indéniable de la soirée, c’était clairement ces bracelets lumineux blanc et bleu distribués à l’entrée du concert. Ces bracelets étaient contrôlés à distance et s’allumaient régulièrement pendant l’évènement au rythme de la musique, pour un effet saisissant renforçant l’immersion. L’impression visuelle depuis le haut des gradins était vraiment magnifique.

Le public / l’ambiance

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Un peu à la manière de Robin Schulz au Trianon, on s’attendait à trouver un public très diversifié, des jeunes au familial, vu le succès commercial important de la musique de Kygo. Le public était au final principalement composé de jeunes, avec un léger côté international. Peut-être était-ce le fait d’être placé en haut des gradins, mais on n’a pas senti une ferveur très régulière tout au long de l’évènement, le public étant principalement bouillant sur les plus gros tubes de Kygo, ‘Stole The Show’ et ‘Firestone’. L’impression était sûrement différente au sein de la fosse.

L’ambiance était en tout cas clairement à la joie. La musique de Kygo est faite pour apporter le bonheur et la bonne humeur et le public communiait volontiers au son des mélodies tropicales de l’artiste nordique. Les bracelets lumineux étaient pour le coup une idée de génie et renforçaient cette impression d’unité du public quand tout le monde levait le bras en l’air avec son bracelet allumé. Une ambiance loin donc d’être aussi survoltée que dans un festival EDM, mais terriblement agréable et apaisante.

Le set

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Crédit Photo 📷 Thomas Granger @thgranger

Pour sa tournée, il est important de la souligner, Kygo est en configuration live, pas DJ set. Aucune platine donc dans sa régie, composée de synthétiseurs et de batterie électronique. L’occasion pour lui de démontrer son impressionnante dextérité sur les touches de ses claviers via les visuels sur les écrans. On a pu également le voir à l’œuvre au piano à queue en introduction et en clôture de sa prestation. Prestation qui a fait suite à une première partie bien choisie avec la chanteuse pop norvégienne Anna Of The North.

La tracklist proposée a été habilement établie. En effet, alors que la tournée est censée présenter l’album, Kygo a su proposer une alternance parfaite entre nouveaux titres de son album et ses anciens titres et remixes qui ont fait son succès. Il est même allé chercher très loin dans ses remixes en proposant notamment ses réinterprétations de ‘Midnight’ de Coldplay ou son ‘No Diggity VS Thrift Shop’. On a bien évidemment eu droit à ses plus grands succès tels que ‘Sexual Healing’, ‘I See Fire’ ou ‘Stole The Show’. Mais l’apothéose de la soirée a été atteinte en fin de show avec un ‘Firestone’ mémorable. Pour l’occasion, Kygo s’est installé au piano à queue pour interpréter son plus grand succès en compagnie d’un orchestre de violons et d’une chanteuse au micro. Rarement on aura eu autant de frissons devant une performance musicale, des pieds à la tête. Ce final restera gravé pour longtemps.

Que de chemin parcouru par Kygo depuis son show à Paris au Showcase fin 2014… Il nous avait à l’époque vraiment peu emballé par sa prestation, on sentait bien que c’était encore un de ses premiers shows. 1 an et demi plus tard, le voilà sur le point de sortir un album et en train de tourner à travers l’Europe pour présenter une prestation live de toute beauté. Ses détracteurs pourront toujours penser qu’il produit de la musique d’ascenceur, mais personne ne pourra nier l’immense talent du bonhomme. La musique est faite pour ressentir des émotions, et on peut dire qu’on aura plus que pris notre dose ce soir. Merci Kygo.

Bulbi