Récap : A State Of Trance 750 – Utrecht

L’ASOT Festival est l’event indoor qui célèbre chaque année le radio show d’Armin Van Buuren. Il soufflait cette année ses 15 bougies ! L’édition hollandaise de cette tournée mondiale représente, on peut le dire, LA date majeure pour tous les fans. Depuis quelques années, l’événement se déroule à Utrecht dans la mythique salle du Jaarbeurs, que l’on pourrait comparer au Parc des Expositions de Paris. Cette année, plus de 30000 billets avaient été vendus, un record pour l’évènement. Un moment important dans le monde de la musique électronique, et la réunion de l’année pour tous les amateurs de Trance, de tous styles et de tous horizons, on se devait donc d’y être également !

Cette édition 2016 restera malheureusement marquée évidemment par l’accident de Paul Van Dyk. La légende allemande, ancien double numéro 1 du classement DJ Mag à une époque où cela signifiait encore quelque chose, a fait une chute de près de 6m depuis la scène où il mixait. Nous sommes toujours en attente d’informations rassurantes officielles sur son état de santé. Mais avant ce malheureux évènement, la soirée était plus que belle et c’est ce que nous allons essayer de partager avec vous.

Line Up

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Comme les autres années, on retrouvait 4 scènes et avec encore du très lourd. Si certains habitués comme Aly & Fila ou des têtes d’affiche d’Armada comme Ørjan Nilsen et Andrew Rayel étaient étonnamment absentes, on n’était clairement pas à plaindre avec cette line up. Le vrai évènement était bien sûr la venue pour la première fois à l’ASOT Utrecht de la légende Paul Van Dyk, mais la Mainstage promettait également beaucoup avec le jeune talent KhoMha et un set vinyl d’Armin Van Buuren très attendu. Pour célébrer les 15 ans, Armin avait invité également quelques anciennes gloires de la scène Trance, quoique toujours actifs, comme les Cosmic Gate, Rank1 ou encore Mike P.U.S.H. Les amateurs de Psy Trance n’étaient pas en reste avec une scène accueillant Astrix, Vini Vici ou encore Bryan Kearney. Moins de DJs que les autres années mais du très bon encore cette année. On aurait seulement apprécié voir quelques artistes Anjunabeats comme on a pu en voir les années précédentes (Arty, Audien, Andrew Bayer, Ilan Bluestone…). A noter également le manque d’artistes féminins.

Une surprise de taille attendait également les fans, avec la venue, depuis les Etats-Unis, de Jack, la voix de A State Of Trance ! Ce fut l’occasion de découvrir l’homme derrière cette voix si mythique durant le Celebration Moment qui venait résumer en 15 minutes, 15 ans de titres mythiques.

Scènes

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Le festival a les moyens et ça se voit. La Mainstage était tout simplement bluffante. Toujours aussi gigantesque, elle donnait l’impression d’une bouche géante avec ses panneaux à LED installés dans le sens de la longeur de la salle. Le jeu de lasers dévoilé pendant le Celebration Moment était également impressionnant. La scène ’15 Years And Couting’ hébergeant pour la soirée les vieux briscards de la scène était la deuxième plus grande et tout aussi bien équipée en écrans à LED géants. L’organisation a d’ailleurs rectifié le tir d’une Mainstage 2 clairement surdimensionnée l’année dernière. Les deux autres scènes étaient fatalement plus modestes en espace et en équipements mais on y cherchait pas le même genre d’ambiance propres au gigantisme de la Mainstage, donc rien à dire de ce côté là. La scène ‘Who’s Afraid of 138?’ a tout de même été un peu victime de son succès, surtout en fin de soirée, et mériterait d’être agrandie pour les prochaines éditions au vue de la qualité et de la réputation de ses artistes, dans un style qui plait de plus en plus.

Niveau son, quasi parfait de ce point de vue là aussi quelle que soit la scène. Un son clair et puissant, des basses bien rondes, un niveau sonore progressif tout au long de la soirée sans que ce soit jamais trop fort. Un régal pour les oreilles et pour les yeux donc !

Public – Ambiance

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On vous l’a déjà maintes fois répété, le public de la scène Trance a une moyenne d’âge sensiblement plus élevée que les autres scènes. Même si cela s’est encore vérifié lors de cette édition, Armin a tout de même annoncé que près de la moitié des festivaliers avaient entre 18 et 24 ans. Ce qui annonce un intérêt nouveau pour la Trance et son retour sur le devant de la scène de la musique électronique ? On l’espère et un tel festival en est un magnifique ambassadeur.

Un public qui venait réellement des quatre coins du monde puisque l’on a pu croiser notamment des américains, des japonais, des argentins ou encore des tunisiens. Les européens étaient toujours largement majoritaires et cela faisait plaisir de voir beaucoup de français se rendre à Utrecht, démontrant l’intérêt certain pour la Trance dans notre pays. Sur toutes les scènes, l’ambiance était survoltée et faisait honneur aux performances des artistes. Pas de « heyyy hoooo » intempestifs, de pogo, de jets de bières ou autres joyeusetés si insupportables dans les festivals plus « mainstreams ». Le public est là pour vivre la musique dans une ambiance de convivialité et de partage entre les festivaliers.

Organisation

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Le festival est plus que rodé de ce point de vue là. Très peu d’attente à l’entrée du festival avec un grand nombre de files pour pénétrer l’enceinte. Le système de token a fait ses preuves dans plus d’un festival depuis longtemps et il était également très simple d’obtenir un casier pour laisser ses affaires. Les bars et points de ravitaillement en nourriture étaient également présents en quantité très largement suffisantes pour des prix qui restent dans l’habituel de ce qu’on peut voir en festival, rien de scandaleux de ce point de vue là donc. La circulation dans le festival est également très bien gérée avec notamment des points d’entrée et de sortie en sens unique pour la Mainstage permettant de fluidifier et pacifier la circulation.
Autre fait unique de ce festival, la présence du « Radio Dome », accessible au public, où l’on peut voir Armin et son équipe animer la retransmission live du show sur Youtube, réaliser des courtes interviews d’artistes. Avec un peu de chance on peut même y croiser les nombreux DJs et discuter avec eux un moment ou prendre des photos.

Pour qu’il y ait un petit bémol à apporter à l’organisation, il fallait donc de l’imprévu. Et c’est malheureusement ce que la chute de Paul Van Dyk en plein set est venue apporter. Seuls les gens des premiers rangs ayant pu apercevoir la chute ont pu comprendre ce qu’il se passait laissant l’immense majorité de la salle dans l’inconnu et la spéculation. Pensant à un problème technique avec le son, nous sommes restés de très longues minutes avec du son à faible volume sans comprendre ce qu’il se passait réellement tout en attendant de voir si Armin Van Buuren allait assurer son set vinyl. Armin a fini par annoncer la nouvelle officiellement et la fermeture de la Mainstage au bout de presque 45 minutes. Même si cette décision a été accueillie par des applaudissements par toute la salle, et à juste titre, on aurait apprécié une communication plus rapide.

Meilleurs sets

Bulbi

1.Protoculture

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Il y a des signes qui ne trompent pas. Quand vous arrivez sur une scène en début de set et qu’elle est à peine remplie au 1/3 et qu’elle est pleine quand vous repartez, c’est que le DJ a plutôt bien fait son boulot. C’était le cas pour Protoculture sur la scène ‘I’m in A State Of Trance’. Une performance de très très haute volée pour l’artiste Sud-Africain. C’était une première pour nous, on n’hésitera pas à retourner le voir dès qu’on apercevra son nom sur un line up à l’avenir !

Tracklist

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2. KhoMha

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Après une entrée en matière avec le frenchy Ferry Tayle tout de suite très haut dans les BPM, on est allé voir l’un des artistes qu’on attendait le plus avec KhoMha. Le colombien nous a magnifiquement fait découvrir la Mainstage avec un set tout simplement explosif, blindé en mashup tous plus fous les uns que les autres. On a eu le droit évidemment à ses meilleurs morceaux, comme l’excellente ‘Asylum’, mais aussi à du Eric Prydz et un final mémorable sur le dernier remix de Vini Vici. Petit moment très sympa également quand Ørjan Nilsen est venu le rejoindre sur scène pour présenter leur très bonne nouvelle collaboration.

Tracklist

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3. MaRLo

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MaRLo avait probablement réalisé la meilleure performance à l’édition 2015 du festival avec un set Tech-Trance en closing de la Mainstage 2 qui nous avait fait tenir jusqu’à 7h du matin. Sa performance de cette année marquera moins les esprits mais n’en reste pas moins très bonne. Moins Tech que d’habitude, il nous a délivré un set explosif qui a su nous tenir en haleine dans la lignée du set de KhoMha. Son classique ‘Visions’ et son remix de ‘Advanced’ sont toujours des morceaux incroyablement fédérateurs et démontrent tout leur potentiel sur une scène aussi belle et aussi grande.

Tracklist

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Wackii

1.Andy Moor

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L’anglais Andy Moor, que l’on n’avait pas vu sur une grosse line up depuis longtemps, peut-être 3 ans sur un ASOT, mérite de ne pas être oublié ! Bien que programmé en deuxième dans la soirée, sur la ’15 years and Coming’, son set restera gravé ! Un set rempli d’ondes positives, de rythmes entrainants et de rappels à certains anciens hymnes comme ‘Lizard’, ‘Take Me Away’, ‘Till The Sky Falls Down’, ‘Communication’ ou encore ‘Lost Connection’. Peut-être pas le son le plus actuel et « in » du moment mais ça fait du bien ! Il y avait dans l’air comme un parfum de nostalgie et d’euphorie collective.

Tracklist

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2.David Gravell

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La jeune pousse d’Armada et représentante majeure du sous-label Captivating continue son ascension avec son son distinctif. Bien qu’éloigné du style Trance mélodique traditionnel (si ça veut encore dire quelque chose) avec quelques emprunts aux sonorités et rythmes Big Room, on ne peut s’empêcher d’admettre que ce que le jeune hollandais est terriblement efficace sur le dancefloor ! Programmé en dernier, avec une rallonge de 30 minutes, il nous a montré l’étendue de son talent et une culture musicale surprenante, en jouant notamment ‘The Thrill’, célèbre hymne de la Trance Energy 2008. On espère retrouver David Gravell sur la mainstage d’Utrecht dans pas très longtemps !

Tracklist

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3.Rodg

rodg

Que serait une bonne soirée, sans un bon warm-up ? Si nos amis de la 138 préfèrent attaquer directement dans le vif du sujet, ce qu’on leur accorde volontiers (on a quand même pas attendu tout ce temps pour rester calme !), un peu de douceur et de légèreté en entrée ne font pas de mal, surtout à 21h. C’est comme une raclette entre potes sans l’apéro avant ! Rodg, made in Armada, est un jeune producteur orienté progressive house principalement. Avec sa signature distinctive, il a embarqué le public dans un warm-up élégant, original et mélodique sans artifices ni la tentation d’en faire trop parce que l’on joue à l’ASOT et que c’est là qu’il faut envoyer du bois. Être mémorable c’est aussi ça !

Tracklist

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Conclusion

Sans le regrettable accident de Paul Van Dyk, qui était en plus très bien parti pour nous pondre le meilleur set de la soirée, cette édition 2016 du plus important event Trance au monde aurait été un sans faute du début à la fin et un souvenir encore plus inoubliable. L’ASOT est un festival expérimenté et ça se sent : l’organisation est quasi sans faille, les scènes sont à la hauteur de l’évènement, le public amical vient des quatre coins de la planète et les artistes y délivrent d’excellentes performances. On attend qu’une seule chose en fait pour rattraper tout ça… l’ASOT 800 !

Bulbi & Wackii