Découvrez notre avis sur ‘Chronicles Of Chaos’, le nouvel album de Radical Redemption

En 2018, ce qui semble être une éternité, sortait en grande pompe « Command & Conquer » un album de 30 titres, rempli de missiles et de collabs qui ont marqué les sets Hardstyle. On pense à « Brutal 7.0 » « Kingpin » ou encore « Testarossa ».

Il y a quelques mois, Radical confessait que cet opus n’était pas son favori, sentant que certains titres étaient un peu « forcés », pas au niveau et que « Chronicles of Chaos », son 6ème album, serait le meilleur album de sa carrière. Voulant privilegier la qualité plutôt que la quantité, le hollandais a donc vu sa tracklist à la baisse avec cette fois « seulement » 19 titres.



« Chronicles of Chaos » est un opus essentiellement solo, hormis de brèves apparitions de ses compères Crypsis & Nolz. On retrouve les nombreux titres sortis au cours de l’année, mais aussi un myriade de titres inédits. On se refait avec plaisir « Reincarnation » ou « Stronger & Better », mais on se délecte de petites perles comme « Story of Origin » et son synthé monotone grinçant, ou de « The Last Bass », qui porte bien son nom. Moment émotion avec « D.A.D. », le titre dédié à son Père, luttant contre le cancer et sur la nouvelle salve de kicks de « Dirty Politics », autre collab avec Crypsis. Alors que s’approche la fin de cet album, on accueille avec grand plaisir le monstrueux Qlimax edit de « Brutal 6.0 », une vraie cartouche.

Avec une armée de fans dévoués, toujours présents, dépensant fortunes en merch et billets, on pensait que Radical ferait un investissement supplémentaire dans la production de ses titres, ce n’est malheureusement pas le cas.

L’intégralité de l’album tombe dans une redondance presque comique; les synthés sont absolument toujours les mêmes, pareil pour les gimmicks de percussions. Si Joel peut défendre ce choix en utilisant l’excuse d’un sound-design « signature », il est difficile de trouver un justificatif concernant le mix & master quasi-catastrophique de ses titres.

Alors que l’essentiel des morceaux se défendent plutôt bien dans les passages plus calmes, dès qu’arrivent les drops tout est écrasé. Résultat: des drops oû les kicks perdent leurs punch, tout semble noyé dans une épaisse mélasse, on croirait presque entendre un énième rip sorti des tréfonds de Youtube.

C’est d’autant plus frustrant dans un genre comme le Hard où la puissance du drop et son « Wow-factor » est essentiel. Le problème n’est pas nouveau chez Radical, on ésperait justement une amélioration au fil des années, comme le bon vin, mais pour l’instant, il faudra se contenter de ça.

Qu’on s’entende, ceci est une critique purement technique et non artistique. L’écoute s’est faite sur des moniteurs pro, plus à même de déceler ce genre d’erreurs, mais le problème est si flagrant que même le plus bas de gamme des Wiko devrait le faire ressortir.

En conclusion, Radical sert ici un album cohérent, violent et toujours plus aggressif. Si le hollandais a parfois mis de côté l’originalité et la qualité de production, il livre exactement ce que son public attend de lui. Après une telle année, on va certainement pas lui reprocher!

Sabotage
Tiraillé entre un gout prononcé pour le Hardstyle et un amour pour la pop adolescente.