Récap : Retour sur les 10 ans de l’Elektric Park à Chatou

Date symbolique ce WE, l’Elektric Park, ex Inox Park, fêtait ses 10 ans ! Toujours sur l’Île des Impressionnistes à Chatou, toujours avec monsieur Joachim Garraud aux manettes, ce festival nous tient particulièrement à coeur car il a accompagné les débuts en festival de nombre d’entre nous dans l’équipe. On n’oubliera jamais les artistes incroyables que l’on a pu y voir, de Avicii à Skrillex, en passant par Armin Van Buuren, Hardwell, Tiësto, Axwell, Steve Angello ou tellement d’autres. Pour tout ce que ce festival a pu nous apporter, on se devait d’être là pour participer à cette fête anniversaire !

La programmation

Belle évolution cette année dans la programmation avec l’annonce de noms comme What So Not et Noisia. Des noms nettement plus « pointus » que ce que l’on a l’habitude de trouver sur la Yellow Stage et ça fait du bien, tout comme ce closing avec une performance live des Dirtyphonics ! La Green Stage, qui propose chaque année quelques grosses têtes d’affiches de la scène Techno (Sven Vath l’an dernier par exemple), a également fait fort cette année avec l’un des artistes qui buzz beaucoup en ce moment (et c’est largement mérité), Boris Brejcha, avec un closing sur Dima, le projet Techno de Vitalic. Quel plaisir également de retrouver le groupe Hilight Tribe pour une performance qui sort vraiment de l’ordinaire, eux qui se sont fait connaitre du grand public en assurant le vocal sur des titres comme le fameux ‘Great Spirit’ de Armin & Vini Vici. La Red Stage, habituel théâtre d’une programmation Trance / Hard, n’est pas en reste avec Angerfist, l’habitué des lieux Mandragora, Blastoyz ou Damien RK. La Black Stage accueillait elle notamment Herve Pagez, artiste qui buzz ces dernières semaines avec sa reprise des Spice Girls en compagnie de Diplo, venant clôturer une scène avec des talents proposés par Pioneer & Tribu De Nuit.

Seul regret ? Toujours pas de retour de la fameuse Blue Stage, qui proposait chaque année une très belle programmation Bass Music, ce qui pouvait manquer cette année malgré les Dirtyphonics venus représentés le genre en closing de la scène principale du festival. Quelques dilemmes aussi dans la programmation, comme Dima en même temps que les Dirtyphonics, Noisia et What So Not en même temps que Oxia et Boris Brejcha. C’est aussi la marque que la programmation était intéressante !

Le lieu / les scènes

Toujours situé sur l’Île des Impressionnistes entre Chatou et Rueil-Malmaison, à l’Ouest de Paris, le festival est un habitué des lieux, la cadre donnant toujours un cachet au festival avec cette verdure entourée de la Seine. La configuration du festival a pu évoluer ces dernières éditions, apportant des petits ajustement là où ça pouvait être nécessaire, avec par exemple l’instauration d’une zone chill en face de la Green Stage. Autre nouveauté de l’année d’ailleurs, la possibilité d’arriver au festival en bateau avec une petite croisière sur la Seine en guise de before !

Crédit 📷 : Soonnight

En termes de scène, peu de surprise cette année, c’est l’un des reproches que l’on pourra faire à cette édition 2019. La Yellow Stage notamment, identique à l’année dernière avec ces écrans LEDs verticaux sur une structure à échafaudage, pas franchement sexy de jour. De beaux lance flammes néanmoins toujours là, lasers et jeux de CO2, donc de nuit ça faisait le boulot, mais au final la seule « nouveauté » de la scène, c’était ces deux espaces VIP en hauteur sur les côtés du DJ booth. Un peu maigre et surtout ça ne profite qu’à une infime partie des festivaliers.

Pas de changement non plus du côté de la Green Stage, toujours au fond du festival au milieu des arbres, de taille moyenne et structure assez basique et passe-partout. Pas grave, la programmation de la scène n’a pas besoin d’un show grandiloquent mais plus d’une ambiance sobre au milieu des arbres.

Côté Red Stage, le succès des années précédentes n’a pas baissé et elle était la plupart du temps bien remplie. Traditionnellement la seule scène un peu décorée du festival, elle offrait cette année une structure en arc supportant une bâche présentant une jolie fresque.

La Black Stage, d’habitude à l’entrée du festival s’est retrouvée cette année plus au centre. De taille réduite, elle se constituait principalement de palettes en bois. Pourquoi pas !

L’organisation

Crédit 📷 : Soonnight

Avec 10 ans d’expérience, il n’y a plus grand chose à dire sur l’organisation du festival. C’est plutôt fluide à l’entrée et sur les lieux, et nous n’avons pas observé de longues files d’attentes aux différents points de ravitaillement, cashless ou sanitaires du festival. La possibilité de recharger son pass avant le jour J étant un plus appréciable.  Après évidemment aux heures de pointes du dîner, certains stands pouvaient être pris d’assaut, mais ça c’est universel. Les prix des consommations étaient toujours dans la norme des festivals français (7€ ou 9€ la pinte de bière selon la marque, 5€ les sodas / boissons énergisantes). Non décidément le principal point à améliorer reste toujours ce revêtement au sol, point noir de nombreux festivals en France (EMF, Lollapalooza), la fosse de la Yellow Stage était une nouvelle fois difficilement respirable par moments.

Le public / l’ambiance

Crédit 📷 : Florian Schmitt l Flocreates

Un peu le point qui nous fait « peur » chaque année en arrivant sur les lieux du festival. De part et d’autre de l’allée, un public jeune, très jeune, pour beaucoup à un stade déjà très avancé de l’apéro. Sans vouloir faire les « vieux cons », après plus d’une dizaine d’années de festivals, on peut avoir du mal à se reconnaître dans ce public. Mais au final on a moins été marqué que les autres années par cet aspect « cour de récrée », notamment sur la Yellow Stage, avec une ambiance plutôt bon enfant et de nombreux festivaliers avec des déguisements assez travaillés.

Chaque scène au final avait son public bien particulier : le fêtard jeune et sans prise de tête sur la Yellow, les adeptes de violence sur la Red Stage (probablement l’ambiance la plus intense du festival), les adeptes du pur son préférant s’immerger dans des notes Techno et se laisser porter sur la Green Stage.

   

Crédit 📷 : Soonnight

Les sets

Arno Cost & Norman Doray

Premier set de la journée pour nous, on arrive à peu près à la moitié du set de Arno Cost & Norman Doray, le duo qui a fait un retour fracassant cette année en enchainant les releases de qualité entre Progressive et House. Dommage qu’ils aient été programmés si tôt, le nombre de personnes présentes n’ayant pas fait honneur à la qualité de leur set. Un excellent moment de pure House, ponctué sur un mashup entre leur track ‘Together’, ‘Music Sounds Better With You’ et ‘One More Time’. Parfaite entrée en matière dans le festival.

Hilight Tribe

Crédit 📷 : Soonnight

On était vraiment très curieux et impatients de découvrir Hilight Tribe. Plutôt habitué des festivals et scènes psy-trance, le groupe francilien parcourt la France et le monde avec leur musique électro-instrumentale et leur style unique, la « Natural Trance ». On était donc surpris de les retrouver à l’EPK, où il se produisait sur la Green Stage tôt dans la journée (14h15 – 15h30). Pari toutefois gagnant pour Joachim et l’EPK, la scène était remplie pour voir le phénomène à l’œuvre ! Et quelle énergie. 1h15 de good vibes, de percussions, de didjeridoo, guitares et de chants tribaux (quel bonheur d’écouter une version live acoustique de « Great Spirit » ! Avec leur présence scénique folle et leur bonne humeur, le public était en ébullition et on s’est vraiment pris une claque. Le groupe s’est même permis de lâcher les instruments pour envoyer, en finish, le remix de Vini Vici de Free Tibet. On vous laisse imaginer l’ambiance !

Damien N’Drix

Crédit 📷 : Jordan Marchand

Les sets de Damien N’Drix sont toujours l’occasion d’entendre un grand nombre de titres dans des styles assez variés, du plus gros tube mainstream du moment comme ‘Old Town Road’ à la Bass House survitaminée de Habstrakt avec ‘Vibin’, en passant les envolées Progressive du classique ‘Opus’ ou une pointe de Techno avec Adam Beyer. Un set bien festif du français qui a enchanté le public de la Yellow Stage, et notre seul ‘Losing It’ du festival ! A noter qu’il en également profité pour dévoiler en exclusivité une toute nouvelle ID.

Sam Feldt

Crédit 📷 : Soonnight

Le sympathique hollandais avait ramené avec lui son show « Sam Feldt Live », à savoir lui accompagné de deux musiciens sur scène venus jouer de divers instruments, du clavier à la trompette. Un show assez classique pour Sam Feldt, entamant sur son dernier titre ‘Post Malone’ et finissant sur son tube ‘Show Me Love’. Musicalement pas ce qu’on a préféré avec peut-être un peu trop de facilités dans la tracklist, mais ce genre de sets ramène indéniablement de la bonne humeur et a plutôt bien pris sur le public de la Yellow Stage.

Joachim Garraud

Crédit 📷 : Soonnight

En maître des lieux, Joachim Garraud était évidemment toujours présent sur la Yellow Stage, armé de son fidèle Keytar. Toujours aussi jovial derrière les platines, il nous a gratifiés de versions live de quelques gros classiques EDM comme l’inévitable ‘One’ de la SHM, agrémenté de quelques belles tracks Tech. Nous n’avons pas assisté à son set en entier, mais à noter tout de même cet hommage poignant à son ami Fred Rister.

Oxia

Nous attendions ce set d’Olivier Raymond, aka Oxia avec impatience, tant nous aimons l’artiste et respectons sa carrière qui s’étale sur désormais plus de 90 productions tous labels confondus. Programmé assez tôt dans la soirée, il a donné le coup d’envoi de cette dernière au travers d’un set tech house / techno des plus agréables. Simple, efficace, Oxia a fait danser la Green Stage en communion : il régnait une belle ambiance dans le bois ! Mention spéciale à l’attendue mais nécessaire conclusion sur Domino, prélude parfait pour le set High Tech Minimal de Boris Brejcha !

Antonin

Programmé sur la Black Stage, Antonin, une des figures incontournables de Pioneer Dj, nous a régalés par sa sélection progressive house et mélodic-techno bien planante et percutante (notamment un petit Jerome Isma-Ae – Speed). Ce technicien hors pair des platines nous a évidemment encore impressionnés par ses nombreux tricks et ses mashups réalisés en live ! Une performance rare qui mérite d’être soulignée !

Boris Brejcha

Crédit 📷 : Florian Schmitt l Flocreates

Boris Brejcha, le DJ/Producteur allemand au masque de Venise, était sans aucun doute l’un des artistes les plus attendus de cette édition. Le DJ a ainsi déversé sa « High Tech Minimal » pendant près d’une heure et demie devant une scène pleine à craquer. C’est avec la version intro de Redemption que Boris a démarré son set avant d’enchainer sur tous les titres qu’il a pu produire cette année. Ses derniers morceaux tels que Hapinnezz, Butterflies ou encore Gravity y sont passés pour le plus grand bonheur des fans. Certains portaient d’ailleurs le fameux masque que Boris met au début de ses shows tandis que d’autres levaient au ciel le drapeau du DJ. Le set, aussi énergique que mélodieux, tombait à pic pour profiter du coucher de soleil sur l’Elektric Park. Merci Boris !

Vini Vici

Comme 90% de leurs shows, c’est en solo que s’est présenté Vini Vici sur la Yellow Stage pour l’avant-dernier slot de la jounée, et c’est Matan qui s’y est collé pour venir jouer à Chatou. Devant une fosse pleine à craquer d’ailleurs, on sentait que Vini Vici était le set le plus attendu de la journée par la majeure partie des festivaliers. Une fosse qui aura bien tapé du pied au rythme des grosses productions Psy Trance du duo telles les inévitables ‘Chakra’ ou ‘Great Spirit’ avec toujours quelques mashups improbables pour saupoudrer tout ça. C’est un peu toujours la même chose un set de Vini Vici mais ça fait le taffe sur une mainstage, c’est indéniable.

Dirtyphonics

Le closing était pour nous l’occasion de découvrir les Dirtyphonics après un petit change over d’une quinzaine de minutes pour installer le matériel des français. Une performance inédite pour un closing, plutôt osée, et qui nous a conquis. Une vraie déferlante de Bass et de Drum’N’Bass, soutenue par un mapping vidéo avec de superbes visuels. Le genre de sets que l’on adore car c’était une découverte intégrale pour nous, et une nouvelle ambiance pour le festival qui manquait un peu de Bass dans la programmation. Les headbangers n’attendaient que ça et se sont donnés à cœur joie.

Conclusion

Crédit 📷 : Soonnight

Pour ses 10 ans, l’Elektric Park a su prendre quelques risques dans sa programmation, comme proposer sur sa scène principale des artistes pointus et rares en France comme What So Not ou Noisia, et même carrément laisser le slot du closing à un live act inédit des Dirtyphonics. Une manière intelligente de proposer une programmation alléchante à moindre coût là où les dernières années on avait pu être un peu déçus de la programmation de notre côté. Bien sûr qu’on n’est plus dans la dimension des line up légendaires de l’Inox Park, mais on parle là d’une autre époque, et il serait dommage d’éternellement comparer le festival à son passé. Il ne s’adresse peut être plus au même public, mais il reste un event important de la scène hexagonale. Il évolue en tout cas de nouveau dans la bonne direction et tant mieux ! On espère pour les prochaines années plus de nouveauté dans la production pour renouveler les scènes, l’organisation du festival a su proposer une programmation intéressante avec des moyens limités on leur fait confiance pour améliorer ce point également. Merci pour ces 10 années de fête Elektric Park, et bon anniversaire !

La Team Guettapen