Album Release : Zeds Dead – Northern Lights [Deadbeats]

Les Zeds Dead font partie de ces artistes mythiques de la scène bass music, forts d’une discographie aussi impressionnante que variée. Principalement axée dubstep et melodic dubstep, elle s’est enrichie au fil du temps de drum’n’bass, rap, trap, electro, twerk, pop, deep house, future house, etc, tout en gardant un concept récurrent touchant l’ambiance, assez mélancolique. Les Zeds Dead sont des artistes complets et ils veulent nous le rappeler dans ce premier album.

Stardust (ft. Twin Shadow)

Parfaite ouverture à cet album, ce titre nous plonge doucement dans l’univers qui sera développé tout au long de l’album. Magnifique mélange de rock, downtempo et de la voix de Twin Shadow qui prend aux tripes, c’est un vrai sans fautes. Retrouvez notre avis plus détaillé dans l’article que nous lui avons consacré.

Blame X Diplo (ft. Elliphant)

Le morceau dont la sortie a servi à annoncer l’album et lancer son teasing, est une superbe remise à jour du style qui a fait le succès du duo. En effet, le groupe s’est construit sur son style melodic dubstep puisant dans des sons hybrides assez violents dont les mélodies et l’arrangement font le charme. Retrouver ce style mêlé à des influences future bass très 2016 est une excellente surprise. Mais, comme nous l’avions développé dans l’article dédié, Diplo est totalement absent du titre.

Lights Out (ft. Atlas)

Les Canadiens axent beaucoup leur album sur les émotions, comme beaucoup d’artistes voulant que leur album marque les esprits le font, et ils nous le démontrent sur cette « Lights Out », superbe oeuvre electronica à la rythmique breakbeat. Les gimmicks dubstep et future house donnent un cachet très original et prenant au morceau.

Too Young (ft. Rivers Cuomo, Pusha T)

Lorsque Zeds Dead annoncé une collaboration avec ni plus ni moins que Pusha T, tous les fans du groupe se sont fait une idée mentale du morceau en imaginant la voix du très célèbre rappeur US sur les instrus agrémentées d’éléments dubstep que le duo a pu utiliser sur ses titres avec Omar Linx ou plus récemment Freddie Gibbs. Et lorsque leur communauté a découvert le résultat, les réactions ont été pour le moins partagées. En effet, nous découvrons une balade presque disco dans l’âme, qui parvient à toujours nous rappeler que même un titre aussi éloigné de leur discographie a bien été produit par les Zeds Dead. Ainsi, certains fans crachent ouvertement sur le titre à tort, disant que le duo s’est désavoué et que « c’était mieux avant ». Il est très dansant, le rap de Pusha T se colle parfaitement dessus et les paroles du refrain s’impriment facilement en tête. Certes, ce titre est plus axé grand public, mais il est loin d’être mauvais pour autant.

DNA (ft. Jadakiss & Styles P)

Premier banger de l’album, cette « DNA » est un énorme banger survolté, sorte de mélange entre twerk et drumstep. Rien à dire, les fameuses basses du duo, reconnaissables entre mille, s’allient parfaitement aux différents sons provenant de toutes les influences de ce qui se fait de violent.

Me No Care

Cela faisait des années que le groupe de Toronto ne nous avait pas gratifiés d’un titre drum’n’bass, et celui-ci est un vrai exemple du genre ! On retrouve des variantes des sons habituels de leurs bangers, aidés par un vocal agressif à l’accent Jamaïcain qui donne un sacré cachet au titre.

Loneliness (ft. Twin Shadow)

La deuxième collaboration avec l’auteur-interprète dominicain fait elle aussi mouche, nous transportant au fil des de sa progression, passant de passages vraiment épiques à une deep house très calme. Un titre peu fait pour les sets, mais qui fait véritablement voyager émotionnellement.

Frontlines X NGHTMRE (ft. GG Magree)

Comme nous l’avions dit, la collaboration avec la star montante NGHTMRE fait tout à fait son travail, étant du future bass comme on l’aime en 2016. Mais, on est légèrement déçus que le Californien se soit autant approprié la track, étant totalement orientée dans son style. Mention spéciale aux breaks et surtout au vocal de GG Magree, qui atteint une qualité rare en musique électronique.

Already Gone (ft. Ghetts)

Si les Zeds Dead sont excellents pour créer l’émotion à travers de grosses mélodies et de synthés planants, on oublie parfois qu’ils aiment aussi être froids et assez minimalistes. Ainsi, cette « Already Gone » se démarque des deux bangers déjà vus en proposant une ambiance dark et maîtrisée, dans un titre dubstep qui nous ramène en 2011. Le duo nous rappelle qu’ils n’ont pas oublié d’où ils viennent et ce qui les a amenés là où ils en sont, et répondent pleinement à la demande de leurs fans de la première heure.

Dimemories

Ce titre est le Graal des interludes d’album ! Long de plus de 4 minutes, nous découvrons un dubstep très minimaliste et magnifique, complété d’éléments blues. Le morceau prend tout son temps pour développer son ambiance avant d’exciter un peu ses percussions sur la fin. C’est sur ce genre de titres que l’on se rend compte du potentiel réel d’un artiste, et Zeds Dead nous livre un résultat bluffant très impressionnant !

Where Did That Go

Les Canadiens font un retour à la deep house sur ce titre, et on retrouve l’ambiance générale de l’album, posée sur des synthés à mi-chemin entre future house et bass house, entraînés par une rythmique deep house. Un très bon titre, qui rappelle certaines perles du duo comme leur auto-remix de « Collapse » ou encore la fameuse « Lost You ».

Neck And Neck (ft. Dragonette)

Les Zeds Dead retournent puiser dans un autre style qui leur a réussi, c’est-à-dire cette sorte de « light dubstep » qu’ils ont mis en avant sur certains de leurs plus gros succès, comme « Where Are You Now » ou leur énorme remix de « Lies » de Marina And The Diamond. Rien à dire, le titre est très bon et passera autant bien pour une écoute au calme chez soi qu’en festival.

This Is Me (ft. Lips)

Cette deuxième partie d’album semble très tournée vers les attentes des fans. On retrouve ici ce concept de morceau dubstep porté par uniquement une seule longue basse et son arrangement. Un bon morceau, mais qui risque de peiner à trouver sa place de nos jours.

Symphony (ft. Charlotte OC)

C’est en avant-dernière place de l’album que nous découvrons l’une des plus grosses claques de l’album, avec  « Stardust », « Blame » et « Dimemories ». Pur chef-d’oeuvre d’adaptation aux normes du jour, le duo remanie son style dans un future bass hyper-jouissif et bondissant comme on en trouve au maximum un par mois, qui est encore sublimé par le superbe vocal énergique de Charlotte OC. Chapeau !

Slow Down (ft. Jenna Pemkowski)

On termine cet album par « Slow Down » qui ferme symboliquement la boucle de l’album en étant dans le même style que son ouverture, « Stardust ». Sans être aussi prenante, elle fait néanmoins parfaitement son travail, le groupe posant la voix de Jenna Pemkowski sur une instru à leur sauce, triste et planante.

Pour leur premier essai à l’exercice de l’album, les poids lourds de la scène bass music nous livrent une oeuvre complète et parfaitement gérée. Si le problème de la plupart des albums est d’être composé parfois de morceaux trop proches musicalement, le duo a ici eu l’intelligence de garder un concept vague et léger à la base, puis de le décliner de différentes façons au travers de leur album. Ainsi, les 12 tracks sont toutes uniques et ont toutes leurs qualités propres. Un grand bravo aux Canadiens !

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