Moment émotion dans la sphère Anjunadeep. Les Leaving Laurel, duo composé de Gordon Huntley (moitié de Botnek) et Pierce Fulton, avaient fignolé leur debut album afin que celui-ci sorte cette année. Ils s’étaient rencontrés en ligne, avant de s’installer en coloc en Californie, à Laurel Canyon. Jusque-là, tout va bien, les deux compères explorent alors les créations musicales de l’un et l’autre, et confrontent leurs idées dans la joie et la bonne humeur.
Cependant, c’était sans compter sur la disparition tragique, à 28 ans, de Pierce, que beaucoup connaissent ici comme l’auteur du légendaire Kuaga. Un décès qui aura laissé pantois le monde de l’EDM, et brisé le coeur de la Anjunafamily. En effet, au-delà de ses membres, le projet Leaving Laurel se caractérise par des compositions hautement mélodiques et très émotionnelles. Celles-ci reflètent les pensées de ses producteurs et communiquent leurs émotions, ce qui permet aux fans de les partager, ou à minima de les recevoir au travers d’une Melodic/Deep House flirtant par instants avec la Trance.

Une fois passé le choc de l’annonce de la mort de Pierce Fulton, Gordon Huntley et Anjunadeep ont décidé de sortir, tout de même, cet album. Nous découvrons donc 11 titres, 1h et 4 minutes de musique sur laquelle plane l’ombre de Pierce Fulton. L’introduction, ‘Rosaro‘ place la barre haut, très haut, et donne le ton du projet : les émotions et les frissons seront au rendez-vous. Cela tombe bien, car ‘sometimes it’s scary but it’s still just you and me‘ prend la suite. Ce morceau, playlisté moult fois par les membres d’Anjunadeep (au premier rang desquels les Tinlicker) fait partie de ces compositions qui n’ont pas besoin de drop ou de rythme pour vous faire danser. Le morceau utilise seulement sa mélodie pour nous refiler des frissons et faire picoter nos sinus.
Leaving Laurel nous invite en réalité à un voyage, une introspection dans les têtes de ses membres.
Il en ressort pas mal d’émotions positives, beaucoup de mélancolie. C’est ce qu’on ressent à l’écoute de ‘A Secret Place’, le vocaliste laissant échapper une délicatesse à fleur de peau.
Suit ‘It’s Never The Last (Things Never Last)‘, qui semble introduire un coup de peps dans l’album avec une production plus rythmée, avant que ‘Guardian Angels Watch Down On You‘ ne prenne le relais, avec sa composition ultra-symphonique. Leaving Laurel s’essaie ensuite au breakbeat mélodieux avec ‘Falling Apart‘, voire au chill-hop (‘maybe we’re different and everything is still the same’) . La suite de l’album reprend néanmoins, après ces explorations musicales, un pattern Melodic House plus classique. L’ensemble s’achève sur la désormais connue ‘Winter in The Woods‘, qui vous soulèvera le coeur et apportera, à coup sûr, des frissons si vous l’écoutez pour la première fois.
Si l’on devait résumer cette expérience d’une heure aux côtés de Leaving Laurel, nous utiliserions le mot introspection. On se sent comme accueilli dans un monde de bienveillance musicale, qui traduit l’état d’esprit qui caractérisait Pierce, et anime toujours Gordon. Le premier nous a fait un très beau cadeau d’adieu, tandis que le second perpétue sa mémoire en offrant au monde ce LP 11-tracks. C’est une chance de pouvoir poser les oreilles sur ce projet. Par conséquent, n’hésitez surtout pas à prévoir une heure de votre temps pour le découvrir, vous en ressortirez grandis.
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