Récap : Le Hope effectue un retour magistral après deux ans de pause forcée

INTRODUCTION

Crédits : Aurore Gaertner

Guettapen et Toulouse, c’est une histoire d’amour. Nous ne vous cacherons pas que beaucoup de membres de notre équipe s’y rendent régulièrement pour profiter de l’ambiance de la Ville Rose et des manifestations Dance Music que celle-ci offre. C’est dans ce cadre que les tenants de l’Opium Club ont fondé le Hope Festival, un festival Dance/EDM à visée caritative. Si nous avions travaillé main dans la main en 2019 pour concocter une programmation de scène avec eux, cette année, c’est en tant que simples reporters que nous avons pu profiter du festival qui se tenait à l’Hippodrome de Toulouse. Après 2 ans de hiatus, nous revenions donc en terre connue. Après 4 jours de festival, il est désormais l’heure de vous résumer notre ressenti. Spoiler alert : c’était dingue. 

LA PROGRAMMATION

La programmation, cette année encore, a été très qualitative et surtout cohérente. En effet, chaque jour a bénéficié d’un genre spécifique. Le jeudi a été dominé par la Bass House avant de clôturer sur un Oliver Heldens remonté comme un coucou en jouant un set à 80% HI-LO avec ses tracks Techno. Le vendredi a fait la part belle à la Progressive House qu’on adore, avec Third Party, Magnificence et un closing de Nicky Romero. Le samedi fut réellement la journée la plus énergique : Morten, NERVO, Tom Staar B2B Kryder, et un closing signé Brennan Heart qui fut très doux et très calme (non). Enfin, la redescente fût en douceur avec un dimanche full House : Mercer, Arno Cost & Norman Doray, et un closing signé Tchami, qui mélangea ses sonorités Future et Bass House. On peut donc dire que chaque journée a eu son style de façon continue et c’est un des gros points forts de la programmation de cette année. Chaque festivalier pouvait alors choisir son jour préféré en fonction de ces goûts musicaux afin d’être servi au mieux.

LE LIEU/LES SCENES 

Crédits : Aurore Gaertner

Le Hope Festival faisait son retour à l’Hippodrome des Cépières, situé Chemin des Courses à Toulouse. Il y a deux ans, deux scènes étaient proposées (La Hexis Stage, sur laquelle nous avions assemblé un line-up en compagnie de ClubbingHouse; ainsi que la Mainstage avec vue sur l’Hippodrome). 

Cette année, le lieu était le même, mais dans une configuration différente, car les organisateurs ont repris le format du désormais connu Poney Club. Un cadre plus petit, certes, mais plus intimiste également ! Côté scènes, si 3 scènes étaient prévues, la Hard et la Bass Stage ont malheureusement dû être annulées, laissant le Poney Club comme seule stage. Cela a beaucoup recentré le festival sur l’EDM, bien que tous les styles aient été représentés durant ces 4 jours réorganisés en vue de combler les annulations en cascade de la Bass et de la Hard. Ainsi, les NERVO ont côtoyé la House Tribale des Sunnery James et Ryan Marciano, là où Brennan Heart et Tchami étaient chargés de clôturer le festival (samedi et dimanche respectivement). Les festivaliers étaient donc servis en termes de diversité musicale. 

Précisons que la configuration du Hope en mode Poney Club offre l’avantage d’avoir une foule peut-être moins nombreuse qu’à l’édition pré-COVID de 2019, mais tout aussi enjouée et dans un cadre bucolique. Comme quoi, le cadre a autant d’influence que la musique qui y est passée. 

L’ORGANISATION

Nous n’apprendrons pas aux initiés comment faire pour organiser un festival. Il est tout à fait remarquable de constater que les organisateurs jonglent allègrement entre les configurations durant l’année. Entre Opium Club (malheureusement fermé et privé de ses afters cette année), Poney Club, et Hope Festival, les équipes d’Amine Britel mettent un point d’honneur à assurer le confort des festivaliers une fois sur place, indépendamment du format proposé. 
Cela s’est vu sur cette édition du Hope. L’attente au bar était tout à fait correcte, là où le fooding reposait sur des propositions classiques mais avec valeur ajoutée. Les bars étaient par ailleurs variés. En effet, nous pouvions nous servir nos classiques, ou alors nous abreuver au beer garden, ainsi qu’au bar à cocktails, où le staff proposait des recettes qui n’ont rien à envier aux meilleurs mixologues en termes de création. 

L’AMBIANCE

Crédits : Aurore Gaertner

Le public du Hope est d’abord et avant tout un public toulousain. Il est par la suite un public d’habitués de l’Opium Club et du Poney Club. Il est enfin un public éduqué en termes de Dance Music. Il n’était pas rare de croiser des fans avec les accoutrements de leur label fétiche, et de les voir fredonner les airs de leurs morceaux préférés. Si certains artistes ont bénéficié d’un accueil plus chaleureux (Mercer, Tchami, Morten….), le public n’a jamais laissé tomber aucun DJ en termes de soutien. Du warmup au headliner final, en passant par les supports et autres gros headliners, la scène du Poney Club s’est remplie au fur et à mesure des journées de façon régulière. On aura également noté une affluence plus développée durant le week-end, malgré un samedi qui a obligé les fêtards à troquer leurs tenues et déguisements pour les coupe-vents et k-ways nécessaires. Rien de bien grave : cela n’aura sûrement pas entamé les Occitans, prêts à en découdre avec Brennan Heart, NERVO ou encore Kryder et Tom Staar ce jour-là. 

Mention spéciale à MC Haits, l’une des voix des Spinnin’ Sessions, qui a régulièrement pris son micro pour haranguer la foule et célébrer les performances des DJs présents. Si l’ambiance était belle, c’est également grâce à lui. 

DJ SETS 

Crédits : Aurore Gaertner

Mentions spéciales

Parmi les « prix d’honneur » à noter, les mentions spéciales vont à Bovalon, Gaba, Pokeyz et Loopers. Ces derniers ont vraiment posé les bases musicales du festival et de la ville, avec cette cohérence House / Bass House. Jouant leurs musiques respectives avec quelques classiques, les résidents toulousains du line-up ont défini le style de base du festival, ainsi que dans les bars d’after auquel nous nous sommes invités par la suite (petit s/o à « La Couleur de la Culotte »). La House est LE genre de Toulouse.

Third Party

Les maîtres actuels de la Progressive House Third Party ont fait vibrer le Poney Club avec un set très équilibré entre leurs sonorités mainstream et uplifting d’un côté, et les tracks bien agressives comme leurs sonorités d’antan type « Arrival ». Combinant ambiance dark et vocal de mainstage, le duo britannique est de nouveau dans la place, paré pour leur tournée internationale, dont le Hope fût la première date hors-UK depuis la pandémie. Les fans ont alors été en extase au moment de « Everyday » ou autre « Free ». On a hâte d’entendre la suite de leurs aventures et de leur évolution musicale.

Crédits : Aurore Gaertner

Damien N-Drix

Notre effigie Musical Freedom et SPRS a livré un des sets les plus divertissants du festival. En effet, Damien N-Drix nous a fait passer un bon moment avec une sélection musicale reprenant l’intégralité des hits du moment et en leur appliquant comme à son habitude un drop inattendu. Nous avons donc assisté à des Shouse X Malaa, des Avicii X Romera et autres moments tous plus surprenants les uns que les autres. On en retiendra ainsi un moment plutôt fun à écouter, qui a totalement su emmener le public avec lui.

Morten

Le désormais inséparable collaborateur de David Guetta fut seul ce soir là sur scène, et quelle prestation ! Au milieu des remixes Future Rave de Titanium et autre vocaux classiques par dessus les releases du duo, Morten en a profité pour jouer des IDs exclusives. On a retrouvé évidemment les sonorités du genre mais aussi de très agréables surprises minimales limite Techno avec des combos kick / sub sur certains drops, preuve de l’ouverture du genre à des sonorités plus underground. Le public fût réellement soulevé par l’énergie que dégageait l’artiste sur scène. Basslines et générosité !

Crédits : Aurore Gaertner

Tchami

Le sermon du Français constituait le set final du festival. Arrivé sur scène et acclamé par la foule, Martin Bresso a délivré un set simple mais terriblement efficace. Oscillant entre Bass House, House et Tech house, le prêtre de la Dance Music a tout simplement retourné le Hope pour son finish. Il était remarquable de constater que chaque morceau de sa composition était entonné par les fans et festivaliers dès les premières notes. Enfin, quel plaisir que de conclure un festival par Adieu. La recette est connue mais procure toujours le même plaisir. Elle provoque également une scène de liesse dont beaucoup se souviendront pendant un bout de temps. Nous avons régulièrement vu Tchami mixer, au sein de l’équipe, et constatons le beau bout de chemin qu’a accompli le français depuis ses premières sorties. Quelle fierté de compter un tel talent parmi les effectifs de DJ nationaux !

Magnificence

Maintenant seul à diriger le projet, Robin de Magnificence nous a servi un des meilleurs sets de la journée. Et pour cause ! Le producteur a principalement axé sa tracklistsur ses IDs. Aavec 9 morceaux inédits, le set était Electro et Tribal à l’image des morceaux déjà existants sur Axtone, avec « Control » et « Cobra ». La plupart des IDs jouées reprennent les structures et sonorités de ces morceaux, axant alors sur un set hautement agressif et percussif. On a hâte de voir ce que donnera désormais le projet de Robin. Enorme set aux musiques prometteuses.

Oliver Heldens

Ce jeudi soir, le ciel s’est assombri sur la scène du Poney Club. En effet, après avoir évacué ses principaux titres sous Oliver Heldens, muni de son setup signé Denon, le DJ a dégainé ses meilleures lunettes et s’est fait envahir par son double devenu maléfique, HI-LO. Poney Club devint alors Dark Horse Club, avec un set bien Techno, telle est la nouvelle direction du projet. Malgré l’absence de « Hades », Oliver a passé l’incroyable « Kronos » et ses sorties récentes sur le label du moment « Filth On Acid ». Ce fut le seul gros set Techno du festival, d’où son originalité.

NERVO

Nous ajoutons le set des NERVO car Mim & Liv ont livré un set très énergique, bien qu’assez variable dans les styles (house, big room, psy-trance, progressive big room). Leur joie à l’idée de retrouver des terres connues les a galvanisées, et les a conduites à jouer ce set qui a fait danser tout le monde. Elles représentent parfaitement l’ambiance qui animait la journée du samedi : légère et à fond les ballons. Mention spéciale à leurs visuels, hilarants au possible, lesquels ont contribué à l’heure de bonheur qu’elles nous ont offerte. Thank you girls !

Brennan Heart 

Comment expliquer ce set avec des mots simples ? Le néerlandais a fait honneur à sa réputation et à sa centaine d’EPs avec un set démarré sur les chapeaux de roues, et dont l’intensité n’a fait qu’augmenter, au même titre que les BPM des morceaux qu’il a joués. Le spectre quasi-intégral du Hardstyle a été passé par Brennan, avec un finish que n’aurait sûrement pas renié GPF. Nous avons assisté à une masterclass de closing de festival de la part du Dutch, qui a puisé jusque dans nos dernières ressources le Samedi pour nous faire danser avec lui. Un régal ! 

Arno Cost & Norman Doray

Le duo français, étoiles de la House française, a proposé un excellent set House / Disco House. Muni de leurs tubes dans le genre, avec « Travolta » et « Show Luv », on a eu droit à des écarts Tech House bienvenus, jonglant avec la joie de la House et la noirceur de la Techno. Le closing sur « 2nite » de Eric Prydz finit de clôturer un set riche en groove et assez varié.

CONCLUSION

Crédits : Aurore Gaertner

Une programmation intelligente, associée à un cadre unique ainsi qu’une organisation millimétrée sont autant de facteurs de développement que de raisons de réussir. Néanmoins, la pandémie aura obligé le Hope Festival à décaler le line-up d’une année, ainsi qu’à subir les annulations de deux stages. Ce qui aurait pu porter préjudice à un festival lambda. Cela n’a cependant affecté ni les troupes du Hope, ni les festivaliers. L’édition 2021 du Hope Festival a donc réuni les fidèles de la première heure, des néophytes, des fêtards, et beaucoup de très beaux noms de la scène. Une fête sur 4 jours réussie, à n’en pas douter. Et le mieux dans tout cela : c’est que faire la fête a servi à faire une bonne action ce week-end, en aidant les associations choisies par les organisateurs. Comme toujours, nous avons pris un malin plaisir à venir à Toulouse, et nous reviendrons avec joie dès l’année prochaine !

Les photos sont signées Sam et Aurore. Les visuels du festival sont signées Visionz.