Récap : Nous étions au concert de Porter Robinson au Bataclan

Le 14 avril 2022 était une date à marquer au fer rouge. Trop peu présent en France, Porter Robinson donnait un concert au mythique Bataclan, 5 ans et quelques après sa dernière vue en compagnie de Madeon pour le Shelter Tour. L’excitation et la hâte étaient à leur comble, spécialement pour la communauté de Porter Robinson, qu’on évoquera au fil de ce récapitulatif. Porter défendait donc son dernier album, acclamé par la critique, Nurture. Ce projet succédait à Worlds, sorti en 2014 (!), et emplissait déjà nos coeurs d’un baume apaisant, empli d’une nostalgie certaine. Il avait par ailleurs disséqué la conception de l’album lors de notre Grand Angle lui étant consacré. Un retour triomphal, qu’il fallait impérativement consacrer. Ce qui a été fait avec ce Nurture Tour.

Crédits : S.Camelot pour Guettapen

Un tracklisting attendu mais scotchant

Après une première partie sympathique mais qui ne nous aura pas marqués, le main act se présente. Dites-vous que, même en possession de la tracklist, nous avons été surpris et scotchés ! Le combo inaugural Something Comforting/Look At The Sky nous plonge immédiatement dans le bain de Nurture. Nous avons retrouvé les sensations de la première écoute de l’album et avons remarqué que même les spectateurs non-initiés étaient entraînés dans le mouvement. avant d’enchaîner sur Shelter. Le morceau a beau être sorti il y a déjà presque 5 ans, son effet reste intact sur le public.

Porter Robinson lance par la suite Sad Machine, après avoir joué avec les stems du son pour l’annoncer. Les premières notes résonnent comme un triomphe : celui de l’évolution d’un artiste, qui incarne à lui seul un style musical certain qui franchit les frontières. Musician confirme cette pensée, dans le sens où Porter l’aura faite durer avec un rappel pour prolonger le plaisir. La suite appartient à l’histoire, et les présents ont eu, comme toujours, raison d’être là : les enchaînements des classiques (The Thrill, Sea of Voices, Language) faisaient grimper l’ambiance d’un iota encore à chaque fois. Ce faisant, le final sur Get Your Wish s’est révélé sublime, avec pas mal de personnes qui ont fermé les yeux pour s’imprégner de l’émotion et de l’ambiance générales. Un véritable moment dont on a eu du mal à redescendre à la fin du concert.

Enfin, Porter chantait quasiment l’intégralité des vocaux, soit avec sa propre voix, soit avec une voix modulée. L’alternance des deux était parfaitement maîtrisée. Nous n’avons, à aucun instant, perçu de quelconque faux-pas dans les switchs.

Cette fan ne savait pas qu’elle serait, quelques heures après, mondialement connue pour avoir pressé sur le launchpad. (c) S. Camelot pour Guettapen

Une communauté unique

Parlons justement du public. A part quelques nouveaux curieux, on sait la communauté de Porter Robinson fan de l’américain. Cependant, il faut vivre la communion qui s’instaure entre l’artiste et Porter pour comprendre le lien qui les unit. Un lien de compréhension, de prime abord, mais également de partage. Porter joue avec son public, et son public lui chante à gorge déployée les vocaux qu’il emploie. Nous ressentions comme un safe place au sein du Bataclan, qui nous a permis de nous sentir intégrés à cette grande famille.

Qui dit communauté en or dit également comportement exemplaire. La bienveillance était de mise. Si la soirée s’annonçait comme sold out, la configuration de la salle aidait fortement les fans à se déplacer ainsi qu’ils le souhaitaient, et à se placer de façon à profiter au mieux des visuels du Nurture Tour. Mention spéciale à ceux-ci : nous avons trouvé qu’ils faisaient partie des visuels les plus travaillés que l’on ait vu sur la scène.

S. Camelot pour Guettapen

Un show unique

Comment ne pas féliciter Porter Robinson et son équipe pour ce show ? La musique et les voix étaient réglés avec une précision suisse. Les lights et la scéno ont créé un monde magique, qui a transporté les fans hors du monde réel durant une heure trente. Nous étions donc dans un autre type de Shelter. Contrairement à Rin, on y serait bien restés.

Mino
Grooves endiablés et douceur mélodique rythment mes journées. Je passe également des disques avec l'équipe après les 39h.