Ces dernières années, l’industrie musicale s’articule beaucoup sur les achats de catalogues d’artistes. Universal a par exemple acheté le catalogue musical de Bob Dylan pour plus de 300 millions de dollars l’an dernier.
Ainsi, Music Business World rapporte que Warner s’est offert la discographie de Guetta (y compris ses futurs titres), pour une somme oscillant entre les 100 et 150 millions de dollars. En sortant une telle somme, Warner mise sur la longévité du catalogue de Guetta, en particulier ses titres de l’époque 2009-2011, qui rapportent encore gros en terme de streams. Qui plus est, Guetta est actuellement le 8ème artiste le plus écouté sur Spotify avec plus de 54 millions d’auditeurs mensuels.
Nombreux ont cru que la discographie de Guetta était déjà entre les mains de Warner, après le rachat de Parlophone en 2013, mais il ne s’agissait alors que d’une licence. Cette licence touchant à sa fin, Guetta a pu remettre les mains sur ses masters, pouvant ainsi vendre son catalogue.
Je ne comprends pas vraiment les avantages d’acheter la discographie d’un artiste.
Quelqu’un a une réponse ?
Pour l’acheteur : selon les termes du contrat, cela permet de ne plus reverser de pourcentage sur les écoutes ou ventes de la musique. Une fois que c’est acheté, c’est acheté. Ensuite, dès qu’il y aura une utilisation de la musique de la part de l’artiste, c’est au major qu’il faudra s’adresser qui donnera ses tarifs. Warner sera, par ailleurs, libre, d’exploiter le catalogue en proposant des remixes inédits, des re-master etc. C’est un placement très long terme car sur le moment l’artiste est gagnant mais si David Guetta reste éternellement dans la légende, on peut penser que dans 50ans il sera encore écouté et qu’il rapportera encore beaucoup d’argent comme les Beatles par exemple.
Pour le vendeur : toucher de l’argent tout de suite et surtout s’épargner la gestion de son catalogue. C’est un gros travail et malheureusement dans les années à venir pleins de petits titres de musique électronique qui sont sortis sur des petits labels durant les années 2000 et 2010 seront introuvables car les droits auront expiré et pour 100 à 1000 écoutes annuelles ce ne sera plus rentable de les maintenir sur des plateformes de streaming.
Un exemple récent : je crois que certains albums de Laurent Wolf étaient devenus introuvables sur les plateformes car ils étaient sous licence Sony mais que cette dernière avait expiré. C’est donc au bon vouloir de l’artiste de remettre les albums sur les plateformes.