Review : Notre avis sur ‘Silver Bullet’, le nouvel album de Phuture Noize

Poussé par Q-dance après l’opus de haut vol « Black Mirror Society », Marco Spronk aka Phuture Noize remet son titre en jeu avec « Silver Bullet ». Dommage pour Marco, qui comptait sur son event X-Qlusive Phuture Noize pour interpreter en live ce nouvel album, on se contentera donc comme tout le monde, d’une écoute chez soi.

SIlver Bullet n’a pas la prétention d’être un follow up de Black Mirror Society, bien au contraire, alors que BMS tendait un peu plus vers l’experimental, Marco retrouve ici l’essentiel de ses instrus habituelles, la vrai difference se trouve dans les constructions, les rythmiques et un usage beaucoup plus récurrent des vocals.

Dès l’intro, Marco s’embarque sur une vibe innovante, aux échos dignes d’un Knife Party, malheureusement, celle-ci va vite être oubliée. « Silver Bullet » le lead single de l’album reste de bonne facture, notamment au niveau des batteries, loin des rythmiques souvent trop linéaires dans le hard, avec une mélodie efficace et une belle progression tout au long du titre.

« Dreamers Delight » s’offre des ryhtmiques break-beat et un vocal quali; le choix des leads est interessant, alors que la mélodie est loin d’être marquante. Heureusement, les switch réguliers entre arps 8bits et wobbles saturés permettent d’éviter l’ennui.

La mélodie de « It Ain’t Easy » rappelle vaguement « The Cardigans – My Favorite Game », et c’est bien le seul détail marquant de ce morceau.

« Sharks » et « 365 », précédemment sortis sont également de bonne facture, le second en particulier, on aime le savant mélange de Synthwave et de RAW, c’est peut-être d’ailleurs l’un des meilleurs morceaux de l’album avec « You Could Be My Hero », dans une vibe similaire.

« Masquerade » entame une influence rock, comme bon nombre des titres de l’opus, rapidement évacuée par une mélodie interminable. On comprends l’intention et le concept du titre, mais l’exécution est très maladroite.

« I Am A Fighter » rappelle la fable de la grenouille qui se veut aussi grosse que le boeuf. Le vocal pseudo-révolutionnaire sonne quelque peu cheap et la mélodie bordélique, c’est bien dommage, car le concept pouvait donner lieu à quelque chose de beaucoup plus qualitatif.

« Silhouette » s’est fait assassiné par le public hard, rappellant trop Billie Eilish, c’est pourtant loin d’être un mauvais morceau, mais quitte à vouloir s’inspirer du style de l’americaine, peut-être fallait-il offrir quelque chose de différent sur le drop?

L’opus se termine par « A Fantastic Vibration » une fausse balade emo-rock malheuresement gachée par une mélodie limite eurodance qui contraste trop avec la vibe nostalgique/synthwave du reste du morceau.

En conclusion, difficile de décrire « Silver Bullet » correctement. Impossible de nier l’effort fourni par Phuture Noize; ses mélanges de genres sont interessants et bienvenus, mais souvent anéantis par des mélodies trop ambitieuses et compliquées. De plus, la répétition du même lead sur la quasi-totalité de l’album nous fait perdre une eventuelle continuité dans l’opus.

Contrairement aux nombreux fans critiquant l’aspect trop « pop » de l’album, on trouve l’intention louable, mais parfois maladroite. Le Hardstyle, contrairement à la pop, peut se permettre d’expérimenter à 200%, quitte à balancer de la Synthwave et du Rock, pourquoi ne pas y aller à fond en trouvant un gimmick hardstyle correspondant plus au style qu’il souhaite mettre en avant, plutôt que de faire du fan-service en ré-utilisant toujours sa marque de fabrique?

Silver Bullet est un album hardstyle « experimental », mais sans conviction, et c’est bien dommage tant l’univers autour a été soigné. On reste quand même amateurs de Phuture Noize et on a hâte de découvrir ce que vaut la performance live de ce 5ème album.

Sabotage
Tiraillé entre un gout prononcé pour le Hardstyle et un amour pour la pop adolescente.