Récap : Retour sur le show de David Guetta à l’AccorHotels Arena pour le 7 World Tour

Attendue depuis de longs mois par ses fans français, la date du 28 Novembre marquait enfin le retour de David Guetta dans la capitale, lui qui avait fait son dernier passage à l’AccorHotels Arena en Janvier 2018. Près de deux ans plus tard, son public est toujours présent en nombre puisque la salle affichait quasiment complet pour cette date parisienne de son 7 World Tour, le lendemain d’une date lyonnaise dont on a eu de très bons échos. Direction donc Bercy en compagnie des 18000 autres spectateurs pour découvrir ce que la légende française nous avait réservé avec ce tout nouveau show !

La salle / la scène

On ne présente plus l’AccorHotels Arena, plus grande salle de concert parisienne jusqu’à l’arrivée de La Défense Arena à Nanterre, qui a vu passer nombre de concerts marquants de la scène électro ces dernières années, du One Last Tour de la Swedish House Mafia à Avicii, en passant par DJ Snake ou Justice. Comme évoqué en intro, la salle affichait quasi complet pour l’occasion avec quelques rares sièges libres disséminés dans l’enceinte, mais avec une fosse elle pleine à craquer.

Une enceinte qui avait revêtu ses habits de lumière pour l’occasion, on remarque en effet dès l’entrée dans la salle de gros gros moyens pour le show. Un show préparé par la société High Scream, dont le patron, Romain Pissenem, est passé devant notre micro pour une interview il y a quelques semaines lors de l’ADE. Il nous avait promis un show « énergique et puissant » et des visuels plus « authentiques« , assurant notamment qu’ils avaient été tous filmés et que rien n’avait été créé par ordinateur.

De l’équipement pour tenir toutes ses promesses, il y en avait donc à foison ! Des larges écrans LED prenant toute la taille de la scène, avec une partie incurvée derrière le DJ Booth, annoncent des visuels massifs. Des dizaines de lyres sont suspendues au plafond juste devant la scène, on remarque également des canons à CO2, des effets pyrotechniques et des lasers en nombre. Pas de doute, Romain Pissenem ne nous avait pas menti et la production est massive et à la hauteur de la salle !

Le public / l’ambiance

Ah le fameux public de David Guetta, fruit de nombreuses années de tubes interplanétaires ! On a clairement redécouvert l’expression « de 7 à 77 ans » tant le spectre d’âge était large. Des enfants avec leur maman aux fans de Guetta qui semblent le suivre depuis ses premières années aux Bains Douches, le public a évidemment de quoi surprendre ceux qui sont habitués à voir David Guetta plutôt en festival EDM. Cela montre en tout cas une nouvelle fois qu’il est un des artistes qui touche le plus de monde et avec une des fan base les plus fidèles depuis des années.

Après forcément ça se traduit par une ambiance assez fluctuante… MORTEN a clairement eu du mal à emporter le public (même l’habituel ‘Losing It‘ n’a pas eu d’effet), là où les Disciples ont eu un peu plus de succès grâce à leurs prises de micro. Le public n’était venu que pour LA star de la soirée. Mais autant sur ses prises de micro et ses tubes intemporels David Guetta a réussi à créer une ambiance et une communion assez indescriptibles, autant quand il se risquait à des morceaux plus pointus comme ses collabs avec MORTEN ou ses tentatives Techno, 90% du public se retrouvait en PLS. Ce qui n’est au final pas surprenant, ce genre de shows ne ramenant pas un public demandeur de sons plus pointus.

Nous avons d’ailleurs eu l’opportunité de discuter quelques minutes avec David Guetta juste après son show et lui demander (tout en se doutant de la réponse) pourquoi il ne s’est pas risqué à un set comme celui de l’AMF pour sa tournée. Il a évidemment conscience que le public de sa tournée n’aurait pas compris un tel set. Il précise quand même que la veille à Lyon il s’était risqué à 30/35 minutes plus « dark » d’un coup, il n’a cependant pas retenté l’exercice sur le public parisien.

Les sets

MORTEN

Premier set de la soirée, MORTEN, fidèle acolyte de Guetta depuis plusieurs mois, et clairement pas le moins bon ! Le danois n’a malheureusement pas eu le succès que sa prestation méritait sur la foule, mais son set était vraiment excellent, techniquement très propre et distillant des classiques comme ‘Generate‘ ou ‘Show Me Love‘, agrémentés de très bons mashups (un vrai plaisir de ré entendre le mashup de Axwell WCWRWL / Out Of My Mind / Losing It !).

Disciples

Le trio Disciples prend ensuite place sur la scène. Tout de suite on vire un peu plus House et on se dit qu’on va bien accrocher à ce changement de style amené par le trio britannique (entendre ‘Sol‘ de KC Lights quel kiffe !). Un set globalement agréable, même si dommage de tomber dans la facilité en sortant des vocaux de plus gros hits radio. Couplé à des prises de micro, ce que MORTEN n’a pas fait, ça leur a néanmoins permis de chauffer un peu plus une foule amorphe jusqu’ici. Contrat rempli pour les trois DJs.

David Guetta

 

C’est l’heure pour le patron de la soirée de prendre enfin les commandes des platines et on sent tout de suite le public exulter devant, enfin, l’arrivée de leur star. Démarrant doucement sur du Jack Back délicieux, dès le premier drop néanmoins on se rend compte que le show va être dantesque : comme vous pouvez le voir ci-dessus, ça part directement dans tous les sens niveau pyro et CO2, avec même de la pyro au plafond !

Petit aparté sur le show d’ailleurs, tout le long du set les visuels diffusés sont vraiment magnifiques. Mention spéciale pour ce visage et ces yeux levés vers le ciel, donnant à la scène une allure vraiment gigantesque. Romain Pissenem n’avait pas menti, ça fait effectivement la différence avec des visuels créés par ordinateur.

Mais revenons en au set ! On espérait évidemment vivre un set semblable à celui de l’AMF, où David Guetta nous avait bluffés à se reposer assez peu sur ses tubes et proposer une foule de nouveautés assez pointues produites avec MORTEN. Comme évoqué plus haut, ça n’a pas été le cas et ça vaut peut-être mieux pour la réussite de la soirée, ça aurait probablement fait plaisir à la poignée de puristes présents mais laissé de côté une grande majorité des 18000 personnes.

Alors attention le set de Guetta n’a pas été mauvais pour autant, loin de là. On sent quand même sa volonté de disséminer au milieu de ses tubes quelques tracks pour se faire plaisir, avec quelques vrais passages techno bien sombres, comme à ce moment où il annonce vouloir nous emmener en voyage et balance la track la plus dark de la soirée pour notre plus grand bonheur. Ses collaborations avec MORTEN sont toujours de vraies pépites que l’on a hâte de voir sortir et les mashups des DJs From Mars toujours aussi propres (mention pour le Years / When Love Takes Over). Passer de la techno la plus sombre à des titres comme ‘Tremor’ a pu être déstabilisant mais son set a au final été un juste équilibre entre ses deux personnalités : le Jack Back qui lui permet de revenir à ses premiers amours, et le David Guetta star adulée aux tubes planétaires venu donner du bonheur à son public. Et puis ce show… Quelle claque visuelle, on vous invite à regarder le mini récap vidéo de High Scream ci-dessous pour en avoir un petit aperçu.

Conclusion

Que retenir de cette soirée au final ? Que David Guetta est un artiste rassembleur, la communion de gens de tous âges et tous horizons est très belle à voir. Mais aussi qu’il continue à assumer ses nouvelles envies artistiques depuis le lancement de son projet Jack Back, n’hésitant plus à proposer du contenu un peu plus pointu à son public là où il y a quelques années on n’aurait eu que ses tubes à se mettre sous la dent. Tubes qui font de toute façon partie intégrante de lui, et c’est un plaisir de le voir essayer de les mélanger avec son autre facette pour proposer une prestation authentique et atypique. David Guetta est un artiste tantôt décrié tantôt adulé, mais surtout un artiste qui trace sa voie comme il l’entend, emmenant des millions de gens avec lui, et c’est bien là le plus important.

Bulbi