Récap : Tchami X Malaa, No Redemption au Zénith de Paris

Hier soir se tenait peut-être LE show le plus attendu de l’année en France. Dévoilée depuis un peu plus de 6 mois maintenant, la date du 30 Novembre devait être l’apothéose de la tournée No Redemption de Tchami et Malaa pour leur public français qui bavait depuis des mois devant les images de leur show initialement lancé aux Etats-Unis. Entre temps, la France aura tout de même eu droit à un closing de l’EMF de leur part et un passage à l’Amnesia cet été, mais on parle là d’un show à leur nom, dans l’une des salles emblématiques de la capitale. D’autant plus que Tchami lui-même avait annoncé dans une interview pour Fun Radio (à voir ici) que le Zénith serait une date spéciale et unique pour leur show. Du côté de Guettapen, on a déjà eu l’opportunité de les voir deux fois cette année, entre l’Ultra Miami et l’EMF, on a donc pris cette information avec beaucoup d’attention en prévision de cette date. Alors date unique ou dans la continuité des précédents No Redemption ? Réponse dans ce récapitulatif !

La salle / La scène

Belle consécration pour ces deux artistes de talent, Tchami et Malaa étaient pour la première fois à l’affiche du Zénith de Paris. Salle emblématique de la capitale, présentant une capacité de plus de 6000 places, la soirée a réussi à afficher un Sold Out dans la journée précédent le show. Si la salle a mis un peu de temps à vraiment se remplir (comme n’importe quel concert), le Zénith affichait bien complet au début du show des deux compères de Pardon My French, tout en laissant une place agréable pour bouger. Une salle habituée aux shows Electro ces dernières années avec les passages entre autres des Chainsmokers, Kygo et, évidemment, DJ Snake.

Crédit Photo 📷 Anthony Ghnassia

En termes de configuration de la scène, la soirée nous a sans surprise accueillis avec un set up assez simple pour les deux premières parties (excellentes on y reviendra) de Vladimir Cauchemar et Mercer, faisant face à un grand rideau blanc pour cacher le set up de Tchami et Malaa. Un set up qui a commencé à se dévoiler par quelques flashs des fameux cubes derrière le rideau, avant qu’il tombe sur le premier drop de leur intro. Pas de surprise à ce niveau là pour ceux qui étaient à l’EMF, Tchami et Malaa étaient toujours perchés sur leurs cubes respectifs recouverts d’écrans LEDs, un autre écran géant derrière eux, avec des visuels variés, allant du requin sous l’eau aux tableaux époque renaissance. Niveau son, ça saturait un poil niveau basses pendant la première partie, mais ça vite été corrigé par la suite.

Petite nouveauté sympathique, ce panneau carré amovible qui montait et descendait au dessus de leur tête. Toujours aussi efficace et en accord avec leur show (même si beaucoup espéraient encore le fameux décor de cathédrale d’un côté et graffitis de l’autre, mais ce sera donc resté une exclu américaine, dommage). Canons à CO2 et gros lance flammes impressionnants étaient évidemment de la partie.

Le public / L’ambiance

Crédit Photo 📷 Anthony Ghnassia

On sentait dans le public que c’était LE rendez-vous de la fin d’année de la famille Electro française, attendu depuis un moment. C’était un vrai plaisir de recroiser une foule de visages connus et aperçus sur nombre d’évènements plus ou moins lointains (EMF comme Ultra Miami). Mais surtout on pouvait croiser nombre d’artistes dans la fosse ! Les Bellecour aka Tony Tomera et Keeld, toujours aussi disponibles pour leurs fans, pareil pour Mosimann qui les accompagnait. Aperçus aussi les Loge21, Koos, Badjokes et la famille Gold Digger, Vladimir Cauchemar lui-même venu s’offrir un petit bain de foule après son set, Mathieu Koss, mais également monsieur Busy P ainsi que DJ Snake lui-même sous sa capuche, qui a fendu rapidement la foule peu avant le set de Mercer pour aller se positionner en gradins et créer une petite effervescence autour de lui.

Crédit Photo 📷 Anthony Ghnassia

Une ambiance familiale donc, un vrai rassemblement de la petite famille Electro. Quand les choses sérieuses ont commencé, la température sera vraiment montée d’un cran sur les plus gros hits des artistes de la soirée (de notre côté de la fosse en tout cas), comme souvent. Mais on sentait quand même une vraie effervescence du fait de la longue attente autour de ce show de deux artistes quasi unanimement appréciés. Quelques rares pogos sont venus animer la soirée (encore une fois, de notre côté de la fosse, on a pas tout vu), mais le public bougeait volontiers au rythme de la musique et le phénomène « forêt de téléphone brandis en l’air » était assez limité pour une fois.

Les sets

Crédit Photo 📷 @mtr_maxime

Grosse programmation pour les premières parties avec le dernier phénomène Ed Banger, Vladimir Cauchemar, et l’excellent Mercer et sa patte Disco tellement rafraîchissante. On arrive dans les salles sur les coups de 20h pour découvrir la deuxième partie du set du mystérieux DJ au masque à tête de mort. On doit admettre qu’on le connaissait principalement via le buzz du clip de son titre ‘Aulos’ et le remix sorti récemment en compagnie de 6ix9ine, on ne savait donc pas trop à quoi s’attendre et on a été plus qu’agréablement surpris ! Techniquement très propre, l’artiste jongle admirable entre les styles, tantôt teinté Tech, tantôt clairement Bass House (Joyryde / Skrillex – Agen Wida), avec des passages Electro avec des titres légendaires comme le ‘Positif’ de Mr.Oizo ou l’indémodable ‘Signature’. Vladimir Cauchemar n’hésite pas à insérer des morceaux improbables de manière très naturelle, comme ce passage avec l’instru ‘DKR’ de Booba. Superbe performance !

Crédit Photo 📷 @clsaison4

Puis vint le tour de Mercer sur les coups de 20h30 environ, qui prit récupéra un public déjà bien chauffé par la perf’ de Vladimir Cauchemar. Toujours aussi techniquement efficace que calme et impassible derrière ses platines, le membre de Pardon My French a distillé avec talent la House teintée de Disco et Funk qu’on lui connait depuis le début de l’année et qui a fait son succès en 2018. Tous ses titres marquants de l’exercice y sont passés, de ‘Fireworks’ à sa dernière ‘Boss’ sortie le jour même chez Première Classe, en passant par son excellent remix sur Jamiroquaï, ‘Monte Carlo’ et, évidemment, son tube ‘Satisfy’ et son énorme VIP Mix. Des influences Disco toujours très marquées, notamment via des passages de Abba par exemple. Le Mercer 2018, ça s’écoute sans pogo (et pourtant on en a vu) en bougeant la tête en rythme et en se déhanchant au rythme de ces sonorités rappelant délicieusement les années 70 et l’âge d’or du Disco. Une nouvelle fois un pur moment à savourer et un set qui a su évoluer comme il faut tout au long de l’année.

Crédit Photo 📷 Anthony Ghnassia

En parlant de set qui a bien évolué, venons en au coeur de la soirée, le set de nos deux hôtes du soir, Tchami et Malaa ! Comme on a évoqué plus haut, les ayant déjà vus deux fois ensemble cette année, on espérait vraiment ne pas réentendre une nouvelle fois le même set. Tchami avait expliqué dans son interview pour Fun Radio à l’EMF qu’ils y clôturaient un show déjà bien rodé sur le premier semestre de l’année et que normalement ça allait être différent au Zénith. Contrat rempli avec une track list au moins à moitié différente des deux shows précédents.

Les plus gros titres du duo sont évidemment toujours là. Les remixes de Tchami notamment sur ‘Go Deep’, ‘You Know You Like It’ et ‘Move Your Body’, intemporels et qui feront probablement toujours le même effet dévastateur sur la foule dans 10 ans. Les plus gros titres de Malaa aussi comme ‘Notorious’ ou le ‘Bylina’ remixé par Bellecour. Mais aussi les titres qui ont marqué la tournée No Rédemption : ‘My Place’, la collab’ avec les Brohug qui fait toujours son petit effet en introduction, et le combo ‘You Don’t’ / ‘Human Acceptance’ qui manquait peut-être de son jeu de lasers habituels. Au milieu de tout, on s’est (très agréablement) surpris à découvrir une flopée de nouveaux titres : les dernières sorties du duo (‘Shades’ de Tchami, quelle pépite bordel… ou encore la terrible ‘Bling Bling de Malaa) mais aussi de nombreux autres titres, dernières sorties plus discrètes voire nouveautés. On pense au Remix de Koos sur ‘Cash Money’, à ‘Critique’ de Jay Dunham, à ‘Belga’ de Honey & Badger et son groove dément… Toute la track list était quasi parfaite et représentait parfaitement les objectifs du projet No Redemption : une ode à la House sous toutes ses formes !

Conclusion

Crédit Photo 📷 Anthony Ghnassia

Du ressenti de Malaa lui-même, se lancer dans un Zénith pouvait paraître un projet un peu fou. Ils n’ont ni gros hit radio, ni grosse promo TV, que de la musique, rien que la House. En ne laissant parler que leur son, ils l’ont rempli leur Zénith, et ont proposé un show unanimement apprécié. Un grand bravo à eux pour cette date, un pari réussi et sûrement le plus beau show de leur carrière jusqu’ici. Il y a quasiment deux ans jour pour jour, Tchami et Malaa étaient d’ailleurs à l’affiche de l’Olympia. Olympia, puis Zénith… ça ne vous rappelle pas la progression d’un de leurs potes ? On leur souhaite en tout cas de tout coeur la même direction dans leur carrière et de, pourquoi pas, remplir eux aussi un jour une AccorHotels Arena !

Bulbi