Interview Exclusive : Aron Scott nous dévoile ses futurs projets et l’avenir de son label Monochrome

Vous le savez, on aime soutenir nos jeunes frenchies, c’est une politique qui nous tient à coeur chez Guettapen. Nous supportons aujourd’hui le bordelais Aron Scott, que beaucoup d’entre vous connaissent. C’est un artiste qui a fait le choix risqué de l’indépendance. Malgré son jeune âge, il fait déjà partie des anciens. Signé à 18 ans sur Oxygen (Spinnin’), CRM (Strictly Rhythm), Pink Rabbit, Happy Music… Après avoir été directeur artistique de L8-Night Records et Boltongroove, Aron passionné de musique décide de prendre un risque et de continuer l’aventure en indépendant.

En effet il fonde en 2012 son propre label Monochrome Music, rejoint un an plus tard par Sonny Zamolo. En 2 ans seulement la jeune entreprise a véritablement pris de l’ampleur. Délivrant une musique sincère et intemporelle, le label français n’a pas tardé à attirer des artistes à la renommée mondiale comme Ron Carroll (Lucky Star), la chanteuse Disque d’Or Inaya Day, les allemands Lissat & Voltaxx ou les australiens de Denzal Park. Mais Monochrome constitue un vrai vivier de talents français et étrangers puisqu’on retrouve des morceaux signés de jeunes artistes montants comme Tez Cadey, Antoine Delvig, Damien N-drix, Nathan Brumley, Ben Lemonz, Burgundy’s, Pete K, Raven & Kreyn, Julian Woods maintenant Kyli. La musique de Monochrome est également diffusée sur de prestigieuses radios à travers le monde : Sirius XM, BBC, FG et ses sorties se retrouvent souvent dans le Top Beatport.

Le label s’est fait également remarquer pour avoir organisé une soirée au Jammin’ Club près du centre Pompidou à Paris pour se rapprocher de ses fans, est est un des seul a proposer toutes ses sorties en vinyle.

Bonjour Aron, nous t’avons présenté brièvement en haut ! Tout d’abord peux-tu nous dire si tu te considères d’abord comme un DJ ou un producteur ?

Tout d’abord, merci de me consacrer cette interview.

C’est difficile à dire. Étant encore étudiant en architecture je n’ai pas le temps de me consacrer entièrement à la musique. J’ai démarré les deux activités en même temps : le deejaying avec Virtual DJ puis les platines vinyle de mon cousin. En parallèle je commençai la production sur un jeu de playstation 1 et FL Studio que je n’ai jamais quitté. Puis j’ai découvert le plaisir que m’apportait la gestion d’un label. J’ai du donc faire un choix et je combine étude, production / ghost production et gestion du label. Pour les dates j’en fait quand même 2 ou 3 par an surtout si elles sont atypiques : j’ai par exemple mixé dans les magasins Desigual, ou a une soirée étudiante et plus récemment dans une chapelle pour un vernissage. J’adore mixer c’est indéniable mais ma vraie passion est de passer des heures devant l’ordinateur a chercher un style, a chercher des sons, avec des copains ou non, qui j’espère me permettront d’accéder a des scènes plus grandes un jour. J’aime surtout les soirées qu’on organise en famille avec les artistes du label, se vendre a plusieurs. Proposer un style de soirée décomplexé et éclectique me paraît être une option judicieuse dans une phase où le clubbing français est tangent, subissant la concurrence des gros festivals ! La première soirée de notre label était intitulée « la Nuit Monochrome » et reste un super souvenir pour les artistes comme pour les clubbers. D’ailleurs je pense que cet été nous organiseront une beach party en toute simplicité !

Ne regrettes-tu pas d’avoir créé ton label ? N’est-ce pas un choix risqué dans un milieu ou la concurrence fait rage ?

Il est vrai qu’au début tout le monde m’a pris pour un fou, et tout le monde me disait de poursuivre sur les gros labels ou j’avais signé… Mais je pense que c’est le meilleur choix que j’ai pris dans toute ma vie de musicien, et rien ne m’empêche de re-signer sur ces labels un jour. Je sors ce que je veux, quand je veux, je touche directement mes royalties… En ce qui concerne la concurrence je ne suis pas inquiet : nous avons un grand nombre d’atouts et surtout un gestion différente des autres. Nous sommes des artistes à la tête d’un vrai label indépendant, nous faisons du sur-mesure pour chaque sortie, chaque artiste bénéficie d’un contact direct et permanent avec nous. En tant qu’artistes, on est les mieux placés pour savoir comment ça fonctionne. « L’union fait la force »… En effet l’esprit du label est familial et l’entre-aide prime. De plus nous avons une direction artistique très éclectique, nous sommes à la recherche des morceaux sensibles, qui ne vielleront pas dans le temps. Cela ne nous empêche pas de sortir quelques projets commerciaux avec de très bons remixes underground. De plus nous sommes pratiquement les seuls en France à proposer chaque sortie en vinyle. Enfin nous avons ouvert un sous label, Undercube, beaucoup plus pointu, underground qui affiche d’excellents résultats : 6 sorties et 6 tops Beatport. Pour Monochrome, même si Beatport apporte une certaine crédibilité, nous travaillons à de nouvelles stratégies de diffusion de la musique, le streaming marche très bien, et le free download aussi. Nous essayons de mélanger tous ces modèles de vente. Pour conclure, je pense que comme vous l’avez indiqué dans l’introduction, le label est jeune et affiche déjà de belles performances. Un gros label comme Spinnin’ par exemple a mis des dizaines d’années avant d’émerger, a nous de faire pareil en France, sans tomber dans le piège des tendances, en gardant notre éclectisme et notre gestion « sociale » des artistes.

J’ai entendu dire que tu étais le graphiste du label, est-ce vrai ?

Oui bien sur. Le graphisme est une discipline que j’ai étudié aux Beaux-Arts il y a 3 ans et dont je suis passionné. C’est aussi un atout pour la gestion du label, ça évite des dépenses exorbitantes, je touche a tout et Sonny aussi ce qui nous rend autonome et unique en tout points (graphisme, communication, gestion…)

J’ai vu que le label s’implantait en asie ? Info ou intox ?

Non info, Sonny Zamolo qui est retourné à Shanghai s’occupe de l’antenne asiatique du label. Nous avons signé notre premier artiste chinois M3SSIAH qui a collaboré sur le titre Tao avec Sonny, faisant au passage de très bons résultats sur Beatport avec un Top à la clé. D’autres talents chinois et japonais devraient suivre.

Nous avons classé numéro 1 des meilleurs titres envoyés par des internautes en février un morceau qui sortira sur le label. Peux-tu nous donner plus d’infos ?

Oui SPAHNHATTAN – YOU DON’T STOP sortira cet été avec un remix de LOG. C’est en effet un excellent morceau qu’on est ravi de sortir !

Te concernant, quels sont tes prochains projets ? Des grosses tracks à venir ?

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J’ai fait une longue pause mais je suis de retour… Déjà il y à ce titre très particulier que j’offre avec cette interview Guettapen « FLAMINGO » qui est un peu du Pryda à ma sauce et dont je suis très fier. Il sonne bien frenchy en définitive… J’avais fait un son dans ce style déjà qui avait été joué par Nari & Milani, Tiesto donc j’aime bien cette patte. Ensuite il y a un titre qui vient juste de sortir avec le chanteur signé sur Revealed, Nathan Brumley : « SMALL WORLDS » . C’est un titre que j’ai fait en collaboration avec mon pote Gael. C’est un follow up de notre dernière collaboration d’il y a un an qui était entré en rotation sur Radio FG ! En espérant que celui ci suive le même chemin… Il est rentré dans le top 10 Beatport. Il y aura un nouveau titre vocal prog house pour l’été qui a été inspiré d’un morceau de Johnny Halliday composé par Michel Berger, chanté par une voix house à l’ancienne… Un cocktail assez sympathique qu’il me tarde de dévoiler. Il y aura également un titre style Kryder / Tom Starr que je fais en collaboration avec Nerik un autre artiste du label, et un morceau avec Gaba (artiste dont vous avez parlé dans un article pour son titre Esquisse). Il y aura enfin une collaboration / remix d’un duo Matt Max vs. RUN DMC… mais je n’ai pas encore commencé. C’est sans doute le projet le plus excitant qu’il m’a été donné de faire, je vais donc m’y atteler au plus vite. Tous ces morceaux sortiront bien sur sur mon label ! Je continue évidemment ma résidence FG, mais avec une nouvelle formule : j’ai décidé de faire une fois sur deux des guest mix avec des interview en français.

Un conseil à donner a de jeunes producteurs qui se lancent dans la musique électronique ?

Faites simplement ce que vous aimez, que ce soit à la mode ou non, ne suivez pas les tendances au risque de devenir impersonnel, même si le succès ne vient pas de suite ! Et bossez, on a rien sans rien dans ce monde de requins.

Merci Aron pour cette interview. On va finir sur 4 questions rapides sur le thème « Si Aron Scott était…?

Si Aron Scott n’était pas dans la musique, il … serait prof d’art plastique ou architecte

Si Aron Scott était débarqué sur une ile deserte avec un seul morceau, ça serait … Arno Cost & Arias – Magenta ou How Soon Is Now de David Guetta

Si Aron Scott pouvait collaborer avec n’importe qui ce serait … Les Daft Punk, Madeon ou Eric Prydz

Si Aron Scott pouvait jouer sur n’importe quelle Mainstage de festival, ça serait celle de … Coachella

Le mot de la fin ?

Merci à la team Guettapen pour votre éternel soutien. Je tiens également a remercier tous les gens et amis qui sont auprès de moi depuis le début dans cette belle aventure : Sonny Zamolo, Sebastien Casax, Gaba, T&O, Martin Alix, Kristof Tigran, Lydia Scarfo… et j’en oublie sans doute mais ils se reconnaîtront !

Fabian Dori