Timmy Trumpet sort ‘Mad World’, son premier album solo

C’est le jour J pour l’artiste australien, Timmy Trumpet ! Après des semaines de teasing, Timmy Trumpet suit la mode de 2020, définitivement année des sorties d’albums électroniques, en sortant « Mad World ». Nous allons donc passer en revue certains morceaux qui composent cet album, muni de 18 tracks. Cependant, un grand nombre de ces 18 titres étaient déjà sortis en format single et EP, donc nous nous attarderons sur les morceaux exclusifs de l’album.

Nous commençons par « Intro », qui est un beau morceau, avec son pad planant et sa trompette qui rappellerait un levé de drapeau, au petit matin d’un jour de 1870 dans une caserne américaine du Commandant Custer, le tout saupoudré de voix amérindiennes, finissant le comble.

On passe sur « The City », superbe morceau à la vibe très Camelphat combiné à des sons tous droit sortis des années 80, façon Synthwave presque. La voix de SwedishRedElephant rend vraiment très bien, très en contexte avec la partie instrumentale, formidablement bien mixé.

Nous continuons (en sautant « Child of the Devil » déjà sorti) avec « Not Like You ». Là, on vient chercher la radio : partie rythmique latino, vocal signé Kheela et basse très « Brazilian » sont de sortie. Le morceau, bien que bon techniquement, ne nous fait pas vibrer car trop formaté et trop calculé pour le média hertzien. On passe notre chemin sur ce morceau …

« El Toro », nouveau morceau Psy/Hard de l’album du trompettiste. Diablement efficace sur son drop, avec ce kick bien crade et sa rolling bass, cette track est d’une incohérence qui n’a d’égal que son niveau de trolling. En effet, le drop est accompagné d’un break qui sort tout droit d’une corrida fusionné à une mainstage Big Room. L’entrée des gros accords typique Hardcore finit de nous achever, ne ressortant pas de cette expérience indemne.

« Cold » vient nous récupérer sur le paillasson avec sa vibe très chill et son vocal tout en douceur … avant de contraster avec le drop assez violent avec une basse très bizarre, dont les hautes fréquences viennent s’écraser avec les pads noisy, rendant une espèce de bouillie auditive. Le contraste entre les breaks reposants et les drops mal mixés nous font l’effet de passer un sale moment au salon de massage.

« Paul Is Dead » démarre sur une intro Drum ‘n Bass, surprenant pour le producteur, mais heureusement, Trumpet ne manque pas de nous décevoir une fois de plus avec un drop Happy Hardcore sans réelle saveur. Il arrive même à faker un second drop DnB avant de repartir sur son drop Happy Hardcore.

« The Snail » a le mérite de tenter quelque chose et de proposer un morceau Downtempo, aux textures intéressantes. Arp, FXs, vocal cuts, et break plus mélodiques cohabitent d’une façon qui marche à peu près, démontrant une certaine volonté de bien faire et de proposer des pistes innovantes. Et il faut saluer ce genre de prise de risque à Knife Party quand nous sommes en présence de « The Snail ».

« Rollercoaster » tombe dans les mêmes travers que « Paul Is Dead » mais moins. Les parties Drum ‘n Bass sont certes minimales mais les parties Hard House sont moins présentes, pour la sauvegarde de notre mental. La voix de Just The Juice est satisfaisante, rappelant Post Malone par certains aspects dans l’air et le phrasé du chanteur.

« One More Time » est la morceau le plus minimal de l’album, avec ces drums légers et sa rolling bass qui ne s’expriment réellement que 30 secondes sur un morceau de 3 minutes 18. La faiblesse des basses fréquences est compensée par l’aspect artistique de jeu de questions-réponses entre la voix de Pollyanna et la trompette du protagoniste pendant les breaks. Le petite voyage du drop est cependant agréable si on pose son esprit analytique quelques secondes, telle une scène de dialogue pendant un film Marvel.

« Happy » est une track Big Room / Hard House taillé pour les festivals, clairement. Le break imite l’intro de « Opus » de Eric Prydz avec sa arp seule qui grimpe dans les tours. Le master final sonne très saturé en hautes fréquences, très nasillard. Son efficacité sera très certainement totale sur une mainstage Tomorrowland, mais à l’écoute simple, « Happy » n’est guère convaincant.

« Easy » est un morceau très House sur la forme, avec un vocal plaisant et une basse sautillante qui a sa place dans un club. Le peu d’éléments est bien maitrisé, cohérent et très sympathique à l’écoute. Définitivement un des meilleurs morceaux de l’album. Seul bémol sur le tableau : le choix d’un synthé downsampled en second drop est vraiment hors-sujet.

Enfin, nous finissons l’écoute avec « Finalé ». Faisant écho à « Intro » sur l’omniprésence de l’instrument cuivré, la trompette a la part belle dans ce morceau final, tant en solo sur les breaks que soutenus par les saw waves sur les drops. Mais on est toujours dans un contexte has-been Big Room reprenant des codes Psy-Trance. Un style qui aurait eu toute sa place en 2012 entre un set de Dimitri Vegas & Like Mike et un de Tiesto. Le mot de la fin serait alors de s’attarder sur les quelques bons morceaux de la compilation car on est très très loin d’un album-concept tant les tracks sélectionnées ne répondent pas, sont sans lien les unes entre les autres. Passez alors votre route sur l’écoute d’une traite, sachant le nombre de morceaux déjà sortis dans ces 18 tracks.