Release : « Illusion Of Depth », le nouvel album du génialissime Mat Zo !

Difficile de ne pas être excité à l’idée de découvrir les nouvelles productions du producteur anglais, Matan Zohar, aka Mat Zo. Nommé aux Grammys en 2015 pour son premier album « Damage Control« , dans lequel on retrouvait notamment un des plus grands hits Progressive de la décennie, « Easy » avec Porter Robisnon. Le son Mat Zo est difficilement qualifiable, mais toujours « quali ». Tantôt progressive-trance, tantôt Electro aux accents French-Touch, flirtant avec la Drum N Bass également avec son label Mad Zoo, on pourrait dire qu’il est capable de tout produire !

A l’approche de la sortie, on avait déjà eu un aperçu avec les releases de 4 morceaux. « The Next Chapter » et son lyric « We’re gonna turn over the page to the next chapter » joué pour la première fois par Above & Beyond lors de l’ABGT 350 de Prague l’année dernière, donnait le ton. Terriblement sombre et énigmatique, difficile de ne pas remuer sur cette bassline sombre et cette rythmique tribale. Avait suivi la release de « Love Songs« , dans une vibe totalement différente, des accords de piano joyeux, un drop euphorique qui fait lever les mains.

Et dernièrement étaient sortis les morceaux « Problems » et « Colours« , issus de sa collaboration avec Olan, une jeune artiste américaine et avec laquelle Mat Zo a un groupe d’Indie-Rock aux influences électro. On avait pu notamment les voir jouer en live le titre « Problems » sur Instagram. Tant de talents, ça use ! Encore une fois ces deux morceaux surprennent par leur diversité en terme de style. Le premier est lui très énervé avec sa voix envoutante et surtout sa bassline acid psychédélique qui progresse tout le long du morceau avant de conclure dans une frénésie incontrôlable. Alors qu’en comparaison « Colours » est un morceau super joyeux, très summer, aux allures French Touch. Deux salles, deux ambiances !

Il nous restait donc à découvrir les nouveaux morceaux. 11 morceaux en tout, c’est trop peu, mais c’est surtout qu’on en veut toujours plus venant de la part de Mat Zo.

L’album débute avec le titre « In Media Res » (après recherche terme romain qui désigne un procédé littéraire qui consiste à placer sans préalable le lecteur, ou le spectateur, au milieu d’une action, les événements qui précèdent n’étant relatés qu’après coup » – je trouve personnellement l’idée de ce titre absolument génial, l’auditeur étant comme sorti de ce qu’il faisait avant pour découvrir l’album avant de comprendre au fil de l’écoute la cohérence de celui-ci). Mat Zo arrive à faire avec deux notes qui se battent en duel, un morceau entier. Le groove de ce morceau rappelle ses plus anciennes prods de 2012 (« The Bipolar Ep« ). Le sample vocal en staccato, véritable marque de fabrique de Mat Zo, vient dynamiser encore plus le rythme du morceau.

« Bruxism« est un morceau beaucoup plus sale, plus frénétique à la rythmique rock. Le genre de jam énervé qu’on aurait envie de faire après une grosse soirée arrosée ! « Fly While You’re Still Free » est un morceau plus house aux drops efficaces. Des gros pads Trancy portés par des vocals chops destructurés.

« Petrushka« , est peut-être la plus grosse claque de l’album. Très teinté Techno, on imagine très bien ce son sur une playlist de Oliver Heldens sous son alias HI-LO. Toujours des petits plucks énigmatiques pour donner une vibe très dark, portés par une basseline qui gronde avant de rugir de rage dans un deuxième drop ravageur. Le break est excellent, très trancy, et nous rappelle ses premiers morceaux sortis sur Anjunabeats avant 2010 (« Lucky Strike » ou « Rush » notamment).

Un album de Mat Zo, sans rythmique Bass Music ? Evidemment que non, « Dangerous Feeling » vient corrigé ça, avec un morceau très chill. On retrouve toujours des petits plucks et des vocaux. Avant que le rythmique ne s’arrête brutalement avant de repartir sur un tempo tech-house 4/4. Smart !

« Paralysis« , en co-prod avec Olan, démontre tout le talent de ses deux artistes. Le morceau commence par une belle balade pop-electro avant de finir en apothéose sur un gros solo d’un lead-guitare jouissif.

« Begin Again » vient clotûrer l’album par un arpeggiator plucky et quelques clochettes joyeuses. On s’attend à finir par un morceau calme. Que néni ! On se prend une grosse basseline tech-house dans la face. Un morceau très « mau5trap » dans son sound-design.

En conclusion, ce nouveau cru est très réussi ! Le sound-design est léché et les idées sont super originales. On retrouve beaucoup d’éléments acoustiques, plus humaines et organiques, à contre courant des productions EDM toujours plus « cleans » mais qui dans le process perdent en chaleur, en textures, en profondeur… Mat Zo lui montre encore une fois, par ses idées, qu’il est une figure essentielle de la scène électronique mondiale et cet album vient égayer notre automne de la plus belle des manières. MASTERPIECE !

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