Récap : La Fun Radio Ibiza Experience fête enfin ses 5 ans

En 2016, Fun Radio lançait son « Ibiza Experience ». Un show d’une envergure assez inédite dans la capitale pour la scène EDM. Et pour cette première édition de son event en partenariat avec l’Ushuaïa, Fun Radio avait vu les choses en grand. La célèbre radio avait en effet ramené ni plus ni moins que Axwell Λ Ingrosso, Don Diablo, Martin Garrix, Oliver Heldens, R3hab & Showtek. Quasiment que des têtes d’affiches de la scène électronique. Depuis, l’événement s’est installé comme un RDV incontournable des amateurs occasionnels d’Electro, avec des line up peut-être moins impressionnants, mais accueillant toujours au moins une ou deux très grandes figures. L’AccorArena a en effet accueilli à travers les années des artistes comme Hardwell, Afrojack, DJ Snake ou encore Armin Van Buuren.

Après des éditions réussies en 2016, 2017, 2018 et 2019 donc, le 5ème anniversaire se faisait attendre depuis plus d’un an et demi maintenant. Pour les raisons que vous imaginez évidemment tous… Après de multiples reports, et le remplacement au pied levé au passage de Diplo par Martin Garrix sur la programmation, il était jeudi soir enfin temps pour Fun Radio de fêter cet anniversaire ! On y était, et voici comment on a vécu la soirée.

La scène

On ne va pas vous mentir, ce qui nous attirait le plus à l’évènement, c’est cette nouvelle scènographie proposée par les maîtres en la matière, la société High Scream. Déjà partenaires du show depuis ses débuts, et omniprésents actuellement (sur la récente tournée de Paul Kalkbrenner par exemple), la société de Romain Pissenem a une nouvelle fois produit un travail impressionnant dans l’enceinte de l’AccorArena. Arrivés sur les coups de 19h45 sur les lieux, on débarque dans la salle par le crash directement à droite de la scène. Ce qui nous permet d’être directement impressionnés par la taille des écrans installés derrière le DJ booth. Une dizaine d’écrans géants rectangulaires étaient en effets installés à la verticale, formant ainsi une forme incurvée assez immersive pour le public. Pas d’originalité au final, mais du massif pour profiter de tout le potentiel d’une salle aussi grande.

On remarque aussi assez vite les classiques canons à CO2 à l’avant de la scène, les flammes juste derrière le DJ et surtout la masse de lyres et lasers éparpillés tout le long des écrans. Très clairement au milieu de la fosse, notamment dans l’axe, ça en mettait absolument plein les yeux. C’est l’une des marques de fabrique de l’événement et ça se vérifie une nouvelle fois cette année : une production d’envergure aux petits oignons qui en met plein les yeux. Ce qui correspond au final à ce que le public vient essentiellement chercher : du S H O W !

Le public

Car oui, on ne va pas se mentir, et ce n’est pas une critique, le public est essentiellement présent pour assister à un show d’envergure. Plus en recherche d’énergie, de clinquant et d’explosivité que d’immersion musicale et de voyage pour ses oreilles. Un public qui, après des débuts il y a 5 ans pour l’événement avec une foule très jeune, a confirmé l’élargissement de sa tranche d’âge entrevu la dernière fois qu’on avait pu assister à la FRIE. L’expression « de 7 à 77 ans » prenait en effet véritablement tout son sens Jeudi soir à Bercy. On a ainsi pu aussi bien croiser quelques enfants accompagnés de leurs parents, que des cinquantenaires voire soixantenaires bien tassés. Même si la moyenne d’âge était clairement autour des 25 / 30 ans, ce côté fédérateur inter-générationnel fait aussi la beauté de cet événement.

Du coup au final en termes d’ambiance, on a pu voir un public chauffé à blanc essentiellement à l’arrivée des plus grosses stars de la soirée, les gros drops et les vocaux les plus connus. Un public par contre un peu plus perdu sur les quelques sons plus pointus parfois entendus (merci Europa pour le petit ‘Deceiver‘ de Chris Lake & Green Velvet par exemple). En fait, tout l’événement est construit pour attirer ce type de public. Du line up aux formats de sets assez courts, qui permettent d’aller directement à l’essentiel pour servir uniquement le show. Et pour cela, Fun Radio a une nouvelle fois fait de l’excellent travail puisque la foule venue semblait conquise après le show.

Les sets

Comme traditionnellement, ce sont différents artistes estampillés Fun Radio qui ont ouvert le soirée. De notre côté, on a juste eu l’opportunité d’écouter une dizaine de minutes du résident Adrien Toma, le temps de le voir chauffer la foule comme il faut avec des tubes faciles comme ‘La Kiffance‘ mais aussi en se risquant à des titres plus pointus appréciables (il nous semble avoir reconnu un petit Frents). Rapidement, ce sont donc les deux néerlandais Lucas & Steve qui prennent possession des platines, posées sur DJ booth un peu tristounet face à la production du reste de la scène.

35 minutes de sets pour le duo, c’est très court. Alors ni une, ni deux, on va direct à l’essentiel en balançant les plus gros titres de la discographie comme ‘Paper Planes’ en intro ou encore leur récente collab’ avec Tiësto ‘Oohla Oohla‘. Ca abuse un peu des ‘3, 2, 1 Let’s Go’ ou des ‘Get your get your hands up’ à notre goût mais on entend avec surprise et un plaisir non dissimulé un petit ‘Show Luv‘ de Arno Cost & Norman Doray ! Pas encore les plus grosses têtes que le public est venu voir mais un set qui a quand même su rapidement entrainer la fosse autour de nous. Belle entrée en matière.

Set suivant, changement radical de style avec le faiseur de tubes belge, Lost Frequencies. Véritable phénomène des ondes depuis ses premiers succès ‘Reality‘ et ‘Are You With Me‘, il cartonne aujourd’hui avec ‘Don’t Leave Me Now‘, sa collab’ avec notre frenchy Mathieu Koss, mais aussi ‘Rise‘. C’est d’ailleurs avec ce dernier qu’il va ouvrir son set, emportant immédiatement le public avec lui. Une prestation ponctuée d’uniquement ses propres productions, entre sons propres et remixes qu’il a lui même réalisés. On pense en particulier à son excellent remix de ‘Ave Cesaria‘ de Stromae, la voix de son compatriote faisant toujours son petit effet en live. Au final l’un de nos sets favoris de la soirée, qui n’est pas rentré dans la facilité de la Big Room à outrance, et a probablement proposé la plus grande diversité de sonorités avec celui de Europa.

Pour la performance suivante, c’est Showtek qui prenait place pour le set le plus court de la soirée (seulement 30 minutes). Pour une raison que l’on ignore, un seul des deux frères était présent, accompagné de son chanteur Sonny Wilson pendant quelques morceaux. Cela faisait un moment que l’on avait pas vu Showtek en live, et force est de constater que le style et la tracklist n’ont pas énormément changé depuis une dizaine d’années.

Alors même si ça nous rend toujours un brin nostalgique de réécouter des classiques comme ‘Booyah‘ ou ‘We Like To Party‘, ce genre de sets qui tabassent à grand coups de Big Room du début à la fin ne sont plus trop notre style depuis un moment, si vous êtes des lecteurs assidus du blog vous le savez déjà. On retiendra quand même l’un des moments les plus « fun » de la soirée lorsqu’au milieu de la tracklist s’est glissé ni plus ni moins que ‘Bande Organisée‘. Si on nous avait dit qu’un jour on verrait Showtek lancer un moshpit à Bercy sur du Jul on n’y aurait clairement jamais cru !

La suite est assurée par Europa, le projet commun de Martin Solveig & Jax Jones. Un peu comme Lost Frequencies, l’un des sets les plus diversifiés de la soirée. Même si parfois un peu décousu, la bonne humeur et l’énergie des deux artistes fait plaisir à voir derrière les platines. Alternant les tubes radio qu’on leur connait avec des sons plus Tech House régulièrement, le set est agréable ! Ils finissent par laisser la place à l’une des deux têtes d’affiches de la soirée, M. Dimitri Vegas.

Venu sans son frère et acolyte MC Like Mike, on doit admettre que le belge nous a surpris. Cela fait longtemps que l’on n’est plus amateurs du projet « Dimitri Vegas & Like Mike », mais là les premiers sons du set nous ont clairement fait fermer notre bouche. Après une intro sur les célèbres notes de ‘Still D.R.E‘ nous laissant craindre le remix de W&W, on découvre finalement un enchainement de 3 morceaux Electro aux accents Future Rave à la mode actuellement, mais aussi Tribal et un peu Trance.

Pour son premier show depuis 18 mois, Dimitri Vegas se fait plaisir et nous fait plaisir. Rapidement, le plus classique reprend le dessus avec les jeux avec la foule à base de « Left Right » et les bombardement en règle à grand coup de Big Room et Hardstyle. Le BPM monte petit à petit, la foule est en délire, l’AccorArena est en fusion avant d’accueillir LE DJ que tout le monde attend depuis le début.

Martin Garrix fait son entrée sur scène et fait direct plaisir à nos oreilles avec sa splendide et très attendue ‘Wide Awake‘. L’une de ses nombreuses collab’ avec les génies de la Progressive, Matisse & Sadko. Dès le premier drop c’est euphorique, les gros frissons, et bordel que ça fait du bien de revivre ça ! Du Matisse & Sadko il y en aura d’ailleurs dans ce set, sans surprise et pour notre plus grand plaisir avec ‘Strings Again‘ ou encore ‘Forever‘.

Et quand on parle Electro & Progressive House chez STMPD, les DubVision ne sont jamais bien loin non plus avec une ID jouée avec le vocal de Meduza sur laquelle il nous tarde de mettre la main. Nos plus gros moments du set ? ‘High On Life‘ (toujours des frissons sur celle là), ‘Lions In The Wild‘ et le remix de Lewis Capaldi que l’on attend depuis une éternité. De purs moments d’euphorie Progressive comme en manquait depuis près de deux ans maintenant avec une grosse scène. Un très très beau set de Martin Garrix, et notre favori de la soirée !

Toujours la même recette qui fonctionne donc pour la Fun Radio Ibiza Experience. Des sets assez courts (trop pour nous), un show massif, les plus grosses têtes d’affiches de la scène EDM, et un public conquis ! Si vous souhaitez passer un bon moment et vous défouler sans vous prendre la tête, l’évènement est fait pour vous. Et après près de deux ans cloitrés chez nous sans pouvoir communier devant de belles scènes comme ça, ça fait du bien !