Récap : Fun Radio Ibiza Expérience 2017 à l’AccorHotels Arena

Après le succès rencontré par la première édition, il était naturel de retrouver une seconde édition à la Fun Radio Ibiza Experience. Toujours dans l’enceinte d’une massive AccorHotels Arena sold out sur le tard, Fun Radio et l’Ushuaïa accueillaient pour l’occasion Sam Feldt, Robin Shulz, NERVO, W&W, Afrojack et Hardwell. Une programmation qui aura globalement déçu si on se fie aux différentes réactions entrevues les réseaux sociaux mais qui a le mérite de faire perdurer le concept lancé il y a un an : ramener sur Paris plusieurs têtes d’affiches de la scène EDM, résidentes l’été au célèbre Ushuaïa d’Ibiza. Les soirées dans le genre n’étant pas non plus légion dans la capitale, et encore moins de cette envergure, on n’allait pas faire les fines bouches et on s’est donc rendu dans l’est parisien hier soir. Retour en détails sur l’event EDM majeur de ce début d’année en France.

La salle / la scène

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Ça a mis le temps, mais l’ex Palais Omnisports de Paris Bercy était bien sold out hier soir pour la seconde édition de l’évènement. Fun Radio et l’Ushuaïa réussissent donc une nouvelle fois leur pari de remplir la plus grande salle indoor parisienne avec un event EDM.

Le concept n’ayant pas changé, la scène était quasiment la même que l’an dernier, à savoir la scène de l’Ushuaïa Ibiza et sa forme ovale avec des rayons tout autour. Ajout notable toutefois de plusieurs panneaux à LED rectangulaires tout autour pour un peu plus de visuels. C’est toujours LE gros point fort de cet évènement de toute façon : la production. Très grosse scène, lourdement équipée en lumières, lance-flammes et autres canons à CO2, son très propre et puissant un peu partout où on a pu sa balader dans la salle. Quasi impeccable sur ce point là s’il n’y avait pas eu un tout petit soucis en début de concert avec deux panneaux à LED qui ne marchaient pas sur la droite de la scène à cause d’un bug informatique.

Gros bon point quand même sur la prod’, tout comme l’année dernière chapeau à Fun et l’Ushuaïa !

Le public / l’ambiance

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Entre un « public Inox » et un « public EMF », la moyenne d’âge semblait une nouvelle fois assez basse lorsqu’on est arrivés aux abords de l’AccorHotels Arena. Apéro dans tous les coins, ça semblait clair que la majeure partie du public était venue pour se défouler sur des gros drops plutôt que danser et apprécier de la musique plus immersive. Aucun jugement de valeur là-dessus, il en faut évidemment pour tous les goûts, mais le public était au final à l’image de la programmation musicale et inversement, on y reviendra plus tard.

Ce qui nous a donné une ambiance vraiment bouillante… mais pas tout le temps. Clairement sur les drops et les vocaux les plus connus ça sautait dans tous les sens, ça chantait à l’unisson, ça lançait des pogos et ça levait les bras à grands coups de « heyyyy hooo ». Mais entre deux drops, ce qui frappait depuis les gradins c’était l’immobilisme de la fosse qui bougeait à peine la tête. Un public qui semblait donc venu principalement pour se défouler et voir des gros noms, pour ces critères il a sûrement du se régaler. Pour les quelques rares moments de sons un peu plus « pointus », comme sur les vocaux de Vini Vici par exemple, il semblait un peu perdu. Ah et on a du entendre à peu près trente fois la Marseillaise, pourquoi pas !

Belle ambiance dans l’Arena donc, où il faisait pour le coup une chaleur non négligeable.

Les sets

Ça n’a pas fait autant débat que l’an dernier puisque cette fois les gens savaient dès le début à quoi s’attendre, mais les sets étaient toujours assez courts, de 30 à 40 minutes pour les plus gros guests de la soirée. Un format qui a ses avantages et ses inconvénients, on en a déjà parlé l’an dernier, pas la peine de revenir dessus.

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Après un warm up assuré par les DJs résidents Fun Radio où l’on retiendra un sympathique passage de Adrien Toma à la batterie électronique, c’est Sam Feldt qui a eu la charge de lancer officiellement la soirée. Malgré ce créneau tôt, il a su électriser la foule comme il se doit. Comme dans son récent set sur la mainstage de l’UMF, il a su proposer un enchainement très dynamique de titres Deep / Melodic House et Future House pour plus de punch, sans vrais temps morts entre chaque track. Ses derniers tubes y sont évidemment passés, de ‘Show Me Love’ à ‘Summer On You’, avec quelques pointes de titres plus punchy comme le ‘Cutting Shapes’ de Don Diablo. On retiendra surtout cet excellent passage de ‘Pjanoo’ avec le vocal de ‘Shout’ des Tears For Fears, avec la mélodie reprise ensuite par ses trompettistes. Particulièrement kiffant !

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Vint ensuite le tour de Robin Schulz. La réaction a été assez unanime : l’allemand aurait clairement du passer en premier ! Ce n’était pas mauvais si on apprécie le style de l’allemand et ses tubes ‘Sugar’ ou ‘Shed A Light’ avec David Guetta, mais c’est bien ça le problème : le style de l’allemand. Un set bien calme qui aurait du ouvrir la soirée plutôt que de prendre la suite d’un Sam Feldt qui avait déjà bien chauffé la foule. Là le public semble plutôt s’être endormi sur la demi-heure de Schulz.

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Heureusement, ce sont les deux sœurs NERVO qui arrivaient après pour réveiller un peu tout ça. Elles ne sont pas connues pour faire dans la dentelle, ça s’est vérifié une nouvelle fois. Leur set a été le point de départ des sets qui ont bombardé l’AccorHotels Arena jusqu’à la fin de la soirée. On est pas les plus grand fan des deux australiennes, leurs sets étant souvent peu cohérents musicalement (on a adoré le petit ‘Free Tibet’ de Vini Vici mais on s’est demandé ce qu’il faisait dans leur tracklist) et rarement originaux. Mais leur sourire et leur énergie sont toujours aussi communicatifs, ça a donc bien réveillé la foule. Une tracklist trop pauvre à notre goût.

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Peut-être le set qu’on attendait le plus de la soirée avec Sam Feldt qu’on découvrait en live, les W&W. Avec le lancement récent de leur projet NWYR vraiment intéressant, on était curieux de voir s’ils allaient inclure leurs nouvelles productions sous cet alias dans leur set. Ça a bien été le cas, notamment avec leurs deux remixes sur Ed Sheeran (au passage ‘Shape Of You’, comme prévu, a été le titre le plus répété pendant la soirée avec le ‘This Girl’ de Kungs). On a adoré également le passage psy avec la ‘Great Spirit’ de Vini Vici & Armin. Malheureusement, ils ont aussi joué des titres comme leur horrible remix sur ‘Still DRE’, un set contrasté donc pour nous.

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Avant dernier guest de la soirée, le géant Afrojack. Le néerlandais a commencé très très fort en tapant direct dans du Dirty Dutch bien sale qui a fait vibrer les enceintes à (trop ?) gros coup de basses. Ça a probablement été notre set favori de la soirée avec la perf’ de Sam Feldt, en grande partie grâce à un moment nostalgie très kiffant quand il a ressorti ses vieux tubes ‘Take Over Control’ et son énorme remix du ‘Moombah’ de Silvio Ecomo & Chuckie.

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Il était très attendu, ça c’est entendu notamment à l’énorme clameur qui a résonné à l’annonce de son nom, Hardwell est venu clôturer la soirée comme il se doit. Toujours aussi impeccable  techniquement, Robert a fait du Robert ! Des titres vraiment très intéressants, comme son excellente ‘We Are Legends’ avec KAAZE, d’autres sur lesquels on accroche beaucoup moins, un petit titre hardstyle pour finir avec le remix de ‘Apollo’, avant son dernier titre Future Bass ‘Creatures Of The Night’ pour terminer la soirée. Propre techniquement, assez varié musicalement même s’il y avait un certain nombre de titres où on accroche plus. Pourquoi pas !

Au final, l’évènement aura une nouvelle fois rempli son objectif principal : faire plaisir à son public, en quête de gros show qui claquent, de gros drops qui explosent tout et de gros noms qui en jettent. On ne serait pas contre que le format des sets évolue. Moins d’artistes avec des sets plus longs permettrait probablement plus de prises de risques dans les tracklists, incitant moins les artistes à aller directement à la facilité et aux plus gros tubes. On restera plus marqués par l’édition de l’an dernier qui avait une programmation plus diversifiée. La Fun Radio Ibiza Experience reste donc un event à conseiller à tout amateur de show clinquant. Pour les amateurs de musique pure, de sets variés et atypiques, passez votre chemin !

Bulbi

Crédit Photos 📷 S.Camelot