2 ans se sont écoulés entre “Breathing” et “Begin Again”, le nouvel album studio de Ben Böhmer. Rappelons que le premier album nous avait scotchés avec sa qualité de production et les multiples tracks désormais classiques de l’Allemand : In Memoriam, Wall of Strings ou l’exceptionnelle Decade en compagnie de Jan Blomqvist … avec qui il a partagé la scène du Poney Club de Toulouse il y a quelques temps pour une soirée hors du temps.
Le 9 juillet 2021, Ben annonçait son deuxième album, ‘Begin Again‘. Il n’a pas chômé depuis la sortie de Breathing : collaborations avec Tinlicker ou avec Romain Garcia… Le boss de Ton Topferei s’est ensuite révélé au monde avec son set à Cappadoccia. Depuis, l’ID d’intro s’est révélée être un track du nouvel album, et 10 autres titres ont complété cet ensemble pour donner la mouture finale de‘Begin Again‘. Qu’en est-il ?
Des nappes mélodiques à gogo
L’album débute sur le track éponyme avec des strings et synthés électro vintage, associés à une structure mélodique qui poursuit sa progression crescendo durant le morceau. Cela a pour effet d’installer l’auditeur sur un siège de douceur avec un rythme non moins puissant et soutenu. Pour preuve, ce drop unique dans les dernières secondes du morceau, qui semble indiquer que l’aventure a commencé. Une introduction parfaite pour Beyond Beliefs, dont nous vous avons déjà parlé au travers d’un précédent article, et auquel on opérera renvoi.
Suit ‘Home’, en collaboration avec JONAH. Retenez bien ce nom : le vocaliste était déjà présent sur Breathing, et prête sa voix à deux morceaux sur cet album. On comprend facilement ce choix, car il semble que la voix du chanteur correspond à l’identité sonore de Ben Böhmer. Les notes du vocaliste, puissantes, propulsent très haut la composition ! Idem pour ‘Erase’, où le vocal de lau.ra se conjugue à merveille avec la douceur mélancolique du morceau composé par Ben.
Vient alors ‘Strangers’, un morceau Melodic House estampillé Ton Töpferei, au vu de son architecture musicale conjugant chords et basses. Un morceau, bon, mais qui ne nous scotche pas non plus, car il a l’inconvénient de passer juste avant ‘Escalate‘.
Parlons d’Escalate plus en détail. L’on retrouve une nouvelle fois JONAH aux commandes vocales de cette composition, qui réussit (en notre sens) à combiner les codes de la Pop et de la Melodic House. A savoir : un vocal ultra entêtant structuré autour d’un savant assemblage de chords, synthés deep house et atmosphères planantes. On reconnaît facilement la patte de Ben mais quelque chose de différent se fait sentir. Lui-même l’admet :
Ce morceau a une vibe unique du début à sa fin. Tout s’est fait rapidement dans sa composition : JONAH et moi avons écrit la chanson en une nuit. Bien que cela ait pris plusieurs versions, la mouture finale reflète toujours la vibe initiale. C’est-à-dire : une envie d’évasion, de liberté, et d’avancer dans nos vies!
Ben Böhmer
On ne peut que lui donner raison : ce track est aisément l’un des meilleurs de l’album, si ce n’est celui qui nous a le plus fait vibrer en live. L’envolée lyrique de JONAH sur le dernier drop offre à ‘Escalate’ un final exaltant et très rythmé, qu’on se surprend à fredonner aux écoutes suivantes. Chapeau !
Transmission simultanée d’émotions et mélodies réussie
Ce bijou est suivi du 4ème morceau dévoilé par l’Allemand lors de la promo de l’album : ‘A Matter Of Time‘. Nous en avions eu un aperçu surprenant au Poney Club, le morceau mélangeant Melodic House et breakbeat. On obtient alors l’OVNI de l’album, un track rapide qui n’oublie pas en chemin sa mélodie. Parfait pour les closings en concert.
‘Revelation‘ rappelle, quant à lui, le remix offert par l’Allemand à Worakls pour Red Dressed, avec ses percussions puissantes voire guerrières et ses tintements métalliques. La seule différence entre les deux morceaux réside dans cette structure en 2-step, qui permet de faire la transition entre ‘A Matter of Time‘ et ‘Fade To Blue‘.
Ce dernier morceau renoue avec la Melodic House typique du wonderkid allemand. Une progression lente truffée de chords et nappes mélodiques en tous genres, mais homogènes mises côte à côte. Le drop fait redescendre la pression bas, très bas, et nous apparaît très libérateur vu la profondeur de basse employée. On n’entend d’abord que celle-ci avant que l’instrumentale ne se développe.
Once’ et ‘Slow Wave’ apaisent le jeu, le premier track ralentit le rythme et le dernier sert d’outro à l’album. Pas besoin de basse ici, les chords et nappes mélodiques sont maniées à la perfection par le patron de Ton Topferei. Celui-ci nous offre une dernière ballade remarquable en guise de chant du cygne de Begin Again.
En conséquence, Ben Böhmer nous livre un second album fidèle à lui-même : mélodique, puissant, plein d’émotions, introspectif. S’il manque quelque chose à l’album, ce serait le morceau Weightless, qui avait toute sa place dans cette tracklist. Mais vous nous connaissez, nous ne faisons que chipoter ici.
Car (et c’est là le plus important) Ben Böhmer nous offre un album homogène dont l’écoute s’effectue sans aucune difficulté. Trois quarts d’heure se sont écoulés en un battement de cils à la fin de l’écoute de Begin Again. Le second opus de l’allemand porte bien son titre in fine, car l’envie qui suit la fin de l’écoute consiste tout simplement à relancer l’album.
Pour aller voir Ben présenter son album, rendez-vous le 19 février 2022 au Trianon de Paris pour son étape parisienne du ‘Begin Again Tour’.
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