Une free-party en hommage à Steve Maia-Caniço dégénère à Redon

Une free-party organisée à Redon, près de Nantes, a tourné à l’affrontement avec la gendarmerie, la nuit du 18 au 19 juin. Cette fête était notamment dédiée à Steve Maia-Caniço, jeune raver mort (noyé dans la Loire) le 22 juin 2019, suite à une charge policière, dont le dossier judiciaire connait en ce moment un dénouement grâce au dépaysement de l’affaire maintenant gérée par le parquet de Rouen. Et cette nuit, plusieurs centaines de personnes ont voulu rendre hommage à cette mort devenue alors un véritable symbole de la répression policière.

Les tensions ont débuté vers minuit et ont débouché sur un déluge de lacrymogènes. Dans les affrontements qui ont suivi, un jeune homme perd alors une main et est transporté à l’hôpital par d’autres personnes. Le déroulé de la soirée est documenté, vidéos et photos à l’appui, par les journalistes Maxime Reynié, Rémy Buisine et Clément Lanot (journaliste blessé par un tir de LBD) sur Twitter. La rédaction vous prévient alors que certaines vidéos sont extrêmement choquantes ! Le préfet, de son côté, annonce 11 blessés côté gendarmerie.

https://twitter.com/MaximeReynie/status/1406110375746154498

Arrivés sur place, la gendarmerie a procédé à la destruction du matériel de musique, comprenant enceintes, PCs et contrôleurs. La version officielle parlera alors de « saisie provisoire », mais les vidéos montrent bel et bien une mise hors-service de tout équipement de la part des forces de l’ordre … à la masse (!!).

Cette nouvelle réponse du pouvoir face aux free-parties s’inscrit dans le prolongement logique répressif de nos dossiers consacrés à ce sujet, que vous pouvez trouver ici et . De plus, l’Observatoire Toulousain des Pratiques Policières a mis en garde quant à l’utilisation des grenades GM2L, qui pouvait s’avérer être fatale et extrêmement dangereuse. Enfin, nous pouvons vous orienter vers une lecture complémentaire, à savoir l’article de Elsa Gambin pour Bastamag : « Comment l’État chasse la jeunesse libre ».

EDIT : les organisateurs ont besoin de dons afin de financer les poursuites en justice nécessaires afin de faire valoir le préjudice subit. Si le coeur et le porte-monnaie vous en dit, vous pouvez alors soutenir le Fond de Soutien Juridique des Sons. Vous pouvez enfin retrouver leurs communiqués sur les événements ici.