Release : 4 ans après « Black Eyed », Feed Me revient avec un nouvel EP sous Spor

Il en faut du temps entre 2 sorties de la part de l’alter-ego de Feed Me. En effet, Spor est son alias Drum ‘n Bass avec lequel il débute sa carrière en 2006. 14 ans après, le producteur continue l’aventure avec un tout nouvel EP de 6 titres baptisé : « Anachronic ». Nous pouvons résumer cet EP comme l’une des meilleures releases de l’année, tant son attente n’eut d’égal que sa qualité de production, avec ce soucis du détail cher au producteur anglais. L’écoute fût une véritable claque en terme de sound design, point fort de Spor. Expliquons nous au travers de la review des tracks.

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On attaque avec « In Rixa », magnifique intro avec des voix très hautes et un drop qui fout la chair de poule direct, en mode « Je suis de retour ! ». La violence et la musicalité ne font qu’une, avec une neurobass qui déchire les tympans avec amour.

« Beam Cannon » est, comme son nom l’indique, l’inverse d’une comptine pour enfant. Mêlant son analogique et basse acoustique, les deux mondes s’entrechoquent et fusionnent avec brio et cohérence, avec toujours ses voix hautes en background. Les snares sont ici les meilleures de l’EP, de la pure jouissance d’audiophile.

« Anarchonic », le lead single de l’EP, nous y voilà. C’est LE morceau torturé de l’EP ! Dynamique, furieux, schizophrène, syncopé, c’est définitivement un morceau qui se prête d’avantage à l’écoute active plutôt qu’à passer sur le dancefloor. Sa bass qui va et vient, son vocal vocodé, ses instrus changeantes … On est à mi-chemin entre Aphex Twin et Noisia. A savourer.

« Your Mind Is Like This Water » est bien plus posée, avec ses drums minimalistes et son ambiance très japonaise, qui évoque temple, sagesse et arts martiaux, principes ancrés dans l’imaginaire collectif. La flûte et les choeurs contrastent avec l’ambiance de l’EP, tel une petite pause avant le climax …

Climax qui est attribué à « Cohesion ». Meilleure track de l’EP selon nous. Véritable missile nucléaire, le build up est tout simplement excellent quand le drop n’est que chaos et pure dévastation. La bass qui bouge tant en fréquence qu’en texture à ce point relève du génie ou de la chance lors de la prise de son de son modulaire. Quelle track ! Rob Swire n’a qu’à bien se tenir !

On finit avec « Count My Blessings », le morceau Liquid de cet EP qui vient en accalmie face au climat dévastateur des tracks précédentes. Les drums acoustiques et les mélodies apaisantes, accompagnées du sublime vocal effectué par Jon lui-même, forment la recette parfaite pour clôturer en beauté cet EP plus que réussi avec cette inspiration flagrante du style de Pendulum.

C’est en définitive un EP incontournable de 2020, au niveau de son ambition, de son design sonore, de ses inspirations, de de ce qu’il inspire et de sa cohérence. Un travail fantastique que nous a livré Jon, quel bonheur !