De la caméra à la musique, découvrez notre entretien avec Jimmy Labeeu

@lloydlewis

Personnalité d’internet, acteur, vidéaste, fan de musique, Jimmy Labeeu compte beaucoup de cordes à son arc. 2 ans et demi après avoir dévoilé sa toute première production Techno, le célèbre Youtuber souhaite renouer avec la musique. Cette fois-ci, d’une manière complètement différente, et surtout, plus sérieuse. Amoureux de musique électronique, de cinéma et de football, nous avons souhaité le retrouver sur Zoom pour discuter autour d’un sujet commun : la passion.

Nous avons déjà parlé de sa passion dans notre article sur son tout premier morceau dévoilé sur internet : ‘Repeat’. Jimmy Labeeu cumule les abonnés et les vues sur les différents réseaux sociaux. D’abord tourné vers l’humour et les vidéos réalisées dans son environnement, il s’est progressivement tourné vers le cinéma et les émissions. On retiendra notamment le QG, en collaboration avec Guillaume Pley, dans lequel il a pu interroger bon nombre de métiers, de personnalités politiques, musicales ou publiques. Aujourd’hui, nous changeons les rôles !

L’histoire d’une passion démesurée

Comme pour beaucoup de passionnés, la musique arrive tôt dans nos vies. Alors quand on rencontre un personnage qui publie quotidiennement son amour pour un artiste, on se demande forcément : « Comment est-ce arrivé ? » et « Y-avait-il quelque chose d’autre avant lui ? ». Les réponses sont assez logiques : ce sont les parents qui ont amené cela, naturellement, plus particulièrement son papa. Cinéma ou musique, il est aux fondations de la personnalité de Jimmy, et les premiers souvenirs de ces 2 domaines lui sont dédiés.

C’est mon papa qui m’a fait découvrir Paul K. Il me donnait des listes de morceaux à télécharger, et donc en même temps, j’écoutais. C’est comme ça que je l’ai découvert, il y a un peu plus de 10 ans maintenant.

Extrait de notre entretien avec Jimmy Labeeu

Au fil des échanges, nous avons ressenti une passion qui n’est pas uniquement dédiée à la musique, mais bien à la vie au sens très large. C’est ce qui fait la différence entre l’image de personnalité publique visible sur les réseaux et l’humain dévoué à partager son énergie dans les choses qui l’animent. Le sens logique des choses, c’est un élément qui est souvent revenu dans nos échanges. Si beaucoup de choses peuvent se construire avec du travail et de l’attention, certaines sont innées, naturelles. Et cet attrait pour Paul Kalkbrenner en est le résultat.

Pourquoi Paul K ? Tout simplement car j’aime sa personnalité, sa musique, sa manière de jouer, et surtout, son univers. Il n’y a pas vraiment d’explication : c’est venu comme ça.

Extrait de notre entretien avec Jimmy Labeeu

Jimmy Labeeu, comme beaucoup de personnes, est ouvert à la plupart des registres musicaux. Et pourtant, malgré ce dévouement pour Paul K, il ne baigne pas totalement dans la musique électronique. Bien sûr, il a cité d’autres figures, comme les Daft Punk. Il aurait aimé qu’ils soient belges, mais désolé, on va garder nos fiertés nationales ! Après tout, les Belges ont la chance d’avoir Tomorrowland, et ce n’est pas rien. Lorsqu’on lui parle du festival, de toutes ses scènes et registres électroniques présents, il nous témoigne une nouvelle fois d’une grande curiosité.

jimmylabeeu

Curieux d’écouter et de découvrir, Jimmy Labeeu refuse de « s’enfermer » dans un registre. Il souhaite continuer à avoir un spectre musical extrêmement large, pour pouvoir s’y retrouver avec ses émotions diverses. Réponse étonnante quand on ne cesse de voir la musique électronique un peu partout sur ses réseaux sociaux. Comme quoi : internet reste une façade, même pour les personnalités qui le constitue. Mais en parlant de réseaux, cela fait un moment qu’il nous parle de production, de live. Quel a été le chemin suivi ?

Les premiers pas dans le monde de la production musicale

Depuis bien longtemps, Jimmy joue d’un instrument bien connu en Belgique : le tambour de Gilles. Une preuve supplémentaire que la musique le berce depuis tout petit. Au délà de l’envie de danser, il y a l’envie de découvrir des sonorités. Il nous explique que son casque audio, c’est comme « son deuxième cœur » : il en a besoin au quotidien (et aucun doute que beaucoup se reconnaîtront dans ces paroles). Accompagné de ce dernier, il remercie chaque jour toutes ces innovations technologiques qui permettent d’avoir accès absolument à tout, que ce soit pour découvrir des morceaux ou s’initier à la production.

Il y a environ 6 ans, il partage ses premières envies de production et de live au travers de ses réseaux. Pourquoi ? Pour faire comme Paul K. A l’image d’un véritable mentor, Jimmy se projette au travers de son artiste favori et se dit : « pourquoi pas moi ? ». Alors il apprend la production sur internet, retrouve ses amis passionnés de son et de mixage, et petit à petit, une nouvelle passion naît. Une passion qui prend de plus en plus de place, contrebalancée par les épreuves de la vie et les doutes.

Et finalement, le cap est passé : celui de sortir ses premiers morceaux sur Soundcloud, l’une des meilleures ressources pour un DJ et/ou producteur. ‘Repeat’ et ‘Chrono’ sortiront dessus : les morceaux sont intéressants, mais très (trop ?) inspirés de Paul Kalkbrenner.

Marti : Si tu avais un conseil à donner à nos producteurs et productrices, ce serait lequel ?

Jimmy Labeeu : Foncez. Sortez quelque chose. Faut pas avoir peur de mettre un pied, ce n’est pas grave si après il y a un grand escalier !

Extrait de notre entretien avec Jimmy Labeeu
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« Comme Paul K ». Des mots qui sont souvent revenus dans l’échange. Jimmy a longtemps rêvé de la vie de son artiste préféré, au détriment de laisser naître et progresser ses idées à lui. Il l’a rapidement compris, notamment avec les retours de ses 2 premiers morceaux. Mais le dernier élément qu’il souhaite reprendre de son exemple de toujours, c’est bien le live. C’est l’élément qui le fait le plus vibrer, et il regrette d’ailleurs que ce ne soit pas fait davantage à très grande échelle par d’autres artistes. Gérer chaque son créé et être un véritable maître du show, c’est ce qui lui donne le plus d’envie. Le travail sera long pour y arriver, mais l’envie est assez grande pour réussir.

Entre 2017 et 2020, on va dire que tout ce que je faisais, c’était uniquement pour le plaisir. Bien sûr, encore maintenant, c’est toujours le cas, mais j’ai envie d’en faire mon futur métier

Extrait de notre entretien avec Jimmy Labeeu

‘First Life’ : un EP qui tient bien son nom

Le temps passe et il est l’heure d’aller de l’avant. En janvier 2023, il se décide à lancer officiellement le projet musical. L’objectif est simple : dévoiler 5-6 morceaux dans l’année. Le voilà, le second cap de sa passion : avoir une « vraie trace » de sa passion pour la production musicale sur les plateformes de streaming. Et c’est comme ça que ‘First Life’ est né.

On retrouve donc un EP de 4 morceaux et 1 intro, beaucoup plus orienté Melodic. Et le résultat est plutôt étonnant. ‘Morning Dreams’, l’intro de cet EP, nous plonge tout de suite dans une ambiance assez légère. Pas de kick, pas de basse. C’est doux. Puis ‘Simple Things’ arrive, avec cette même atmosphère, sauf que cette fois, on retrouve une rythmique. Finalement, c’est en quelque sorte la confirmation d’une nouvelle direction artistique, donnée par l’intro. Et puis ‘Tears of Daylight’ arrive. C’est sans aucun doute le titre le plus surprenant, car il est bien produit et surtout, on sent enfin cette petite « patte » de Jimmy. Un mi-chemin entre différents univers, dont celui de son artiste favori, mais qui cette fois, ne domine pas le morceau. Beaucoup plus enivrant, le morceau respire la mélancolie, le rêve, le voyage.

Arrive ‘Make It’, un morceau au rythme plus marqué et profond, et à l’ambiance plus mystérieuse. Moins joyeux que le titre précédent, mais qui fait une très bonne transition avec le dernier morceau : ‘Wave’. Avec un kick bien rond, toujours dans cette même ambiance légère et planante, Jimmy nous embarque dans la dernière étape de son projet.

Quand je produis des morceaux, je suis obligé de m’imaginer en train de les jouer en live. Produire me donne des émotions et je veux les partager de la meilleure façon possible

Extrait de notre entretien avec Jimmy Labeeu

On se retrouve assez surpris du résultat de cet EP, étant donné le changement entre celui-ci et ses 2 premiers morceaux. Mais quelle bonne surprise ! Le projet est bien plus réfléchi, maîtrisé et dessiné par son auteur, ce qui lui donne beaucoup plus d’authenticité. Faites vous votre propre avis, et écoutez l’EP ‘First Life’ dans son intégralité, maintenant disponible sur toutes les plateformes de streaming.

Des lives et un album pour 2024

Après 1h d’échange, nous avions bien compris les différentes facettes de Jimmy. Mais est-ce que la musique prendra 100% de son temps ? Certainement pas ! Sa communauté est bien au courant de cet amour pour la musique, et est donc déjà « habituée » à cela. Progressivement, la transition vers un équilibre « audiovisuel » se fera. Une nouvelle fois, il est convaincu que le public s’adaptera naturellement à ce nouveau « visage » de Jimmy Labeeu.

Mon rêve c’est ça : jouer mes propres morceaux, dans les concerts, et jouer avec les machines en live. J’ai envie de persévérer et de persister pour cela.

jimmylabeeu

À côté de tous ses projets, il se projette déjà et se fixe de beaux objectifs pour 2024 : jouer ses premières dates lives et sortir son premier album, en milieu d’année. Et si l’un de ses objectifs est de jouer au Fuse de Bruxelles, il rêve avant tout d’une première date clé, belle sous tous ses aspects. Surtout, être proche de son public, même si la salle est toute petite. Une nouvelle fois, c’est l’envie de partager qui domine !

Nous resterons à l’écoute de l’évolution musicale de Jimmy Labeeu. Lui qui nous a agréablement surpris par ce joli EP mais surtout pour sa passion débordante. Merci à lui !

Votre franc-comtois favori. Heureux de partager avec vous cette passion pour la musique électronique, que ce soit ici ou ailleurs !