Hier s’est tenu un live stream très spécial en provenance des réseaux de Joachim Garraud. C’est avec une posture sérieuse, grave, lourde que le producteur aux multiples casquettes a décidé de parler de l’événement tragique de la semaine dernière, à savoir la répression de la free-party de Redon, en hommage à Steve Maia-Caniço.
En effet, Joachim explique dans son live qu’après avoir posté ses photos en direct de l’Elysée où s’est tenu le concert et la remise de la Légion d’Honneur à Jean-Michel Jarre et Marc Cerrone, les internautes ont alors débarqué dans les commentaires en réagissant vivement (pour ne pas dire agressivement) contre la tenue d’une telle cérémonie à deux jours d’intervalle de l’événement tragique. Afin de bien comprendre ce qu’il s’est passé, Joachim a donc invité un des responsables de la soirée, en la personne de Ben, monteur de systèmes sons. Pendant plus de 45 minutes, les deux protagonistes ont échangé sur le sujet. On apprend alors plusieurs choses de la part de Ben.
D’une part, comme expliqué dans notre précédent article, la gendarmerie n’a pas simplement « saisi » le matériel sonore, comme le voudrait le cadre légal, mais ont littéralement tout détruit. Le préjudice financier est estimé à, plus ou moins, … 200 000€ ! Ben témoigne alors que la doctrine de la gendarmerie dans la région, afin de faire cesser les free-parties, est alors de procéder à la destruction de matériel plutôt que la simple saisie classique. Dans un second temps, on apprend également un autre fait absolument scandaleux : vous vous souvenez du jeune homme ayant perdu sa main ?
Ben nous explique alors que les teuffeur.euses ont du aller jusqu’à affronter la gendarmerie et les repousser pour faire sortir le blessé de la zone. La gendarmerie a également bloqué l’accès à la zone aux pompiers se rendant sur place, toujours selon Ben. Enfin, l’invité ouvre le sujet en pointant d’avantage une raison politique quant au déchaînement des forces de l’ordre, un parallèle étant établi par ces derniers entre free-parties et mouvements autonomistes, à l’instar du mode d’action des « zadistes », d’où un traitement qualifié par la journaliste Elsa Gambin de Bastamag « digne de l’anti-terrorisme ». On retrouve désormais des témoignages de blessé.es à cause du fameux LBD-40, toujours à Redon.
On assiste en résumé à un durcissement de la répression étatique contre les free-parties depuis quelques années, comme le souligne Ben à plusieurs reprises; ainsi que Joachim citant à juste titre la crise des Gilets Jaunes comme épisode répressif marquant. La casse et la destruction de biens deviennent alors la norme (illégale, il faut le marteler !), un mode d’action des forces de l’ordre; que cela soit des systèmes sons de fêtes ou que cela soient des tentes de réfugiés déchirées au couteau ou démolis à la pelleteuse dans le Nord de la France. La répression s’intensifie partout sur le territoire avec violence, contre tout forme d’occupation de lieux.
Retrouvez le live complet de Joachim ci-dessous :
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