Flux Pavilion s’affranchit d’une ère qui l’aura vu propulser la scène Dubstep

Peu d’artistes ont apporté au mouvement Dubstep une contribution semblable à celle de Flux Pavilion. Plus de cinq ans après la sortie de son dernier album « Tesla », l’anglais revient avec nous sur sa transition proposée sur « .wav » assumant des sonorités qui font aujourd’hui de lui un producteur à la palette plus large qu’un simple courant musical.

Un mois suite à la sortie de l’album, Joshua Steele semble avoir gagné son pari. Celui qui déclarait « ne plus être porté sur la Dubstep » apparait comme pleinement épanoui, le tout auréolé d’un accueil positif de la presse spécialisée et du public. La fougue et l’énergie du son Flux Pavilion d’il y a quelques années encore s’est progressivement mais surement muée en une proposition artistique plus affinée, à la fois mature et innocente dans une démarche de créativité spontanée. L’approche instrumentale de « .wav », portée par une armada de synthés analogiques est le résultat d’un long processus.

Ces dernières années, le londonien a progressivement identifié les freins qui retenaient l’épanouissement de son plein potentiel. Accroché aux standards d’une industrie génératrice de nombreuses trajectoires similaires, Flux Pavilion réalise plusieurs choses, et ceci notamment durant des sessions de thérapies particulièrement bénéfiques. « J’ai toujours eu des problèmes d’anxiété. Cela a impacté ma carrière dans divers aspects. Aujourd’hui, je me suis rendu compte que je n’avais plus envie de réfléchir a mon art en pensant à un certain statut ni aux réactions du public ». Autre réalisation et résolution, une approche différente du touring. « Je le sentais depuis un moment et le confinement a accentué ce sentiment : je ne suis pas quelqu’un aussi naturellement porté vers le live que peuvent l’être certains. À l’avenir, je me vois passer plus de temps en studio même si pouvoir défendre ma musique sur scène me manque évidemment ».

Bientôt papa d’un petit garçon, Flux confirme que tous ces éléments et événements, qu’il s’agisse de remises en questions artistiques, de vie de famille ou d’introspection, donnent le ton d’un album qui s’articule à la fois comme le chapitre final de l’ère Dubstep de Flux Pavilion et celui d’ouverture vers de nouvelles horizons. « J’ai réussi à me reconnecter à l’approche que j’avais de la musique à mes débuts ».

Jouant dans un groupe adolescent, le jeune Joshua Steele a fait des études de musique afin de pouvoir l’enseigner. Inspiré par des figures telles que Rusko, l’anglais a commencé son parcours sans penser pouvoir vivre et prospérer de cette activité. Il revient aujourd’hui avec cette même mentalité. « En y repensant, je continue de trouver que ma carrière était un accident – à ce moment-là de ma vie, je vivais juste ma vie et faisais mon propre truc. Je me reconnecte davantage avec moi-même et ceci me rend heureux. »

Désormais, Flux Pavilion a même eu le temps de se pencher sur le follow-up d’un album qui fait sans l’ombre d’un doute partie de nos coups de cœur de 2021, que ce soit pour ses collaborations riches réalisées avec What So Not, Feed Me ou Chime, mais aussi ces titres vibrants et uniques tels que « Partial Fugue in B Minor », « Twitterbird » ou le closing « LOVE ». Près de dix ans après la sortie du désormais classic « I Can’t Stop », le boss du label Circus semble plus que jamais en paix avec lui-même, innovateur au sein de son courant musical au point de s’en sentir émancipé.

Si il s’amuse en s’imaginant dans le futur vivre dans une ferme à la campagne, portant une barbe qui aura mis du temps à s’implanter et menant des sessions studio de groupes venant enregistrer chez lui Flux Pavilion conclue avec malice, « la jeune version de moi-même trouverait que j’ai quelques kilos de trop, mais il serait heureux de voir que je me suis épanoui en tant qu’artiste »

« .wav » est disponible chez Circus Records