Récap : Extrema Outdoor Belgium 2019

Aux côtés des Tomorrowland, Dour et autres Boom, il existe un festival en Belgique qui fait, selon les dires des festivaliers eux-mêmes, consensus depuis plusieurs années : Extrema Outdoor Belgium. Plus axé underground que les festivals précités, il n’en demeure pas moins très fréquenté tous les ans et réunit des line-up stellaires, en plus de proposer une expérience unique entre nature et DJ sets. Nous étions là-bas, à Houthalen-Helchteren, entre le 7 et le 9 juin. Voici notre récapitulatif de l’événement !

La programmation

La programmation d’Extrema Outdoor Belgium réserve l’entièreté des parts du gâteau à la scène underground. Ainsi, la line-up du festival se retrouvait très orientée house, tech house, deep house et techno. Nous retrouvions ainsi de très gros noms, tels Adriatique, Amelie Lens, Claptone, Kerri Chandler, Loco Dice, Papa Svën Vath, Pan-Pot ou encore Richie Hawtin et Stephan Bodzin.

Le festival mettait également à l’honneur beaucoup de label stages. Ainsi, c’est avec joie que nous avons dansé sur la stage Defected en compagnie de Simon Dunmore, Sam Divine, Ferreck Dawn; ou sur la stage Anjunadeep, avec les DJ sets melodic progressive de Lane 8, Eli & Fur ou encore Yotto.

Enfin, des performances spéciales étaient prévues par l’organisation du festival : ainsi, étaient programmées 12 heures de live de la part des italiens Agents of Time, ou encore une stage IPSO le dimanche qui nous proposait 10 heures de Kölsch, les 8 premières heures étant partagées en B2B avec des noms comme ANNA, Tiga, Patrice Baümel ou Michael Mayer.

Vous vous en douterez : un line-up si conséquent présente forcément un défaut : celui de créer des dilemmes. Rien que le dimanche voyait s’opposer Tale Of Us, Ben Klock, Kölsch, et Amelie Lens ! Cela nous obligeait cependant à voguer entre les scènes et à découvrir un peu plus l’enceinte du festival …

Le lieu / Les scènes

Disons-le de suite, le lieu où se tient le festival est sublime. Situé Binnenvaartstraat, Extrema Outdoor Belgium s’organise autour du lac dudit lieu, donc entre forêt et eau. Ce qui confère un côté nature et exploration très sympathique au festival ! De plus, lac oblige, les organisateurs laissaient, comme aux Plages Electroniques de Cannes, la possibilité aux festivaliers de piquer une tête, notamment au niveau des Beach Stages (les Distrikt 1 et 2). Cependant, la météo capricieuse de ce week-end nous aura privés de cette opportunité. De nombreux espaces chill au sein même des forets existaient, avec des balançoires, hamacs pour se reposer, et autres structures à escalader. Un petit plaisir pour se reposer entre deux DJ sets, manger, ou même faire une sieste !

Les scènes

Aperçu de la Beach Stage du Distrikt 2

Extrema Outdoor Belgium s’organise avec un schéma en demi-lune autour du lac, avec 7 stages principales appelées Distrikt. Ainsi, les Distrikt 1 et 2 se tenaient sur la plage, la 1 étant réservée aux actes live, tandis que la 2 accueillait majoritairement des DJ sets rave/acid techno. Quel plaisir d’écouter un B2B Farrago/Airod les pieds dans le sable ! Les Distrikts 3 et 4 se trouvaient dans une zone plus centrale du festival, à côté des nombreux food trucks, stands promotionnels, et activités du festival (kilo shop, tennis de table …). Ces stages auront notamment accueilli de la house et de la melodic techno, avec les labels Defected ou encore Afterlife.

Les distrikts 5 et 6 constituaient quant à eux des Main Stages, avec une architecture très impressionnante ! La 5 rappelait un peu la stage du Kappa FuturFestival à Turin, là ou la 6 consistait en une immense serre, très utile pour s’abriter en cas de pluie intempestive et se réchauffer sur les doux sons de Kerri Chandler. Enfin, le Distrikt 7, que nous trouvions quelque peu isolé, consistait en une petite scène en forme de château fait entièrement en bois.

De manière générale, nous tenons à saluer la direction artistique du festival, tant au niveau du line-up que de la décoration des stages. Si certaines étaient classiques, les Distrikts 1, 5, 6 et 7 faisaient plaisir à nos rétines de festivaliers, du fait de leurs architectures respectives et de leurs couleurs. Même les stages promotionnelles se trouvaient savamment organisées !

Une fois le festival terminé, Extrema nous donnait rendez-vous au camping pour l’after, avec des guests spéciaux (Emanuel Satie par exemple …)

L’organisation 

Point très important de tout festival : son organisation. Force est d’admettre que celle d’Extrema est rompue à l’exercice.

Du côté des stands, le festival proposait une diversité remarquable de fooding : bowls, falafels, turkish pizzas, pâtes tenaient la dragée haute aux traditionnelles frites et fricadelles belges. Les bars étaient présents en quantité plus que suffisante, et l’attente ne dépassait jamais les 4-5 minutes, sauf très grosse affluence au niveau de certaines stages. Les paiements s’effectuaient en cashless pour la première fois à Extrema, et la transition fut très bien gérée, grâce à une quantité de spots de rechargement non négligeable au sein même du festival. L’organisation avait également prévu beaucoup d’activités pour les festivaliers : ping-pong, jeux, magasins de tous types (bijoux, kilo shop), tatouages, paillettes …

Autre élément que nous tenons à mettre en valeur : les sponsors de l’événément ! Ceux-ci ne se sont pas contentés de tenir leur stand et de proposer des boissons gratuites. Ils ont carrément investi leur espace, certains même avec des stages ! Ainsi, la stage Apérol Spritz constituait sans aucun doute l’une des plus travaillées du festival, tant au niveau de la décoration que de la programmation musicale très orientée tech-house, où nous retrouvions des DJ de la scène underground belge, mais aussi quelques têtes connues comme Dave Lambert. Le tout, avec vue sur le lac du festival. Une véritable réussite.

Seul point noir, indépendant de la volonté du festival : la météo ! Un vent terrible et une pluie glaciale se sont abattus sur Extrema au Day 2, ce qui laissait parfois certaines stages outdoor orphelines et transformait notre piste de danse en immense champ de gadoue. Bien heureusement, le staff distribuait de quoi se protéger contre la pluie, ce qui a motivé les festivaliers à continuer de danser, averse ou non.

Le public / L’ambiance

Un public conquis par Sven Väth au Distrikt 5

Le public d’Extrema Outdoor sait pourquoi il vient. À titre d’exemple, nombreux étaient les festivaliers à arborer du merchandising de leur label ou artiste préféré le jour où celui-ci passait. De plus, ceux-ci arboraient toujours un sourire et une bonne humeur permanents du Day 1 au Day 3 : ils n’hésitaient d’ailleurs pas à nous recommander d’autres artistes à la place de ceux que nous voulions voir ! L’ambiance était donc extrêmement sympathique. Elle atteignait même des sommets à certains moments : nous repensons par exemple avec nostalgie au moment où Kerri Chandler lançait « Lost In Music » de Sister Sledge au Distrikt 6. Une véritable félicité s’est emparée de la stage.

En revanche, petit bémol, les festivaliers ne rechignaient pas à jeter leurs détritus par terre, en dépit de la belle quantité de poubelles mise en place par l’organisation et du contexte climatique que nous affrontons actuellement. Cela contraste avec le respect quasi-religieux des festivaliers de DGTL Amsterdam, par exemple. Pas un souci majeur cependant : le lendemain, le festival était propre à souhait au moment de relancer les hostilités.

TOP SETS

DJ Tennis

Jeu, set et match pour DJ Tennis. Programmé assez tôt le samedi (19h-20h30) au Distrikt 6, Manfredi Romano a pourtant délivré un set digne d’un closing, en nous montrant toute sa versatilité musicale et artistiques. Oscillant entre techno, disco, house et italo-disco, le fondateur du label Life & Death nous aura régalés de bout en bout et apporté un peu de chaleur en ce samedi pluvieux et venteux. Il terminera son set sur Gordon, sa dernière release sur le légendaire label Running Back, en vue de nous achever. Grazie mille, Maestro ! 

Yotto

Quelle claque. Il s’agissait pour certains de notre premier DJ set de Yotto, et nous tremblions d’excitation à l’idée d’écouter ce que nous réservait le finlandais au Distrikt 7. Nous en sommes ressortis satisfaits et heureux : le régulier d’Anjunadeep a fait étalage de tout son talent, en jouant ses compositions personnelles, ses remixes, mais également les morceaux des autres. La magie de la performance ressortait encore plus du fait du coucher de soleil qui l’accompagnait.

Claptone

Il closait la stage Defected lors du Day 2, en plus de passer après Riva Starr. Un gros challenge l’attendait. Le DJ masqué a absolument retourné le Distrikt 3, en faisant ce qu’il sait le mieux faire : du Claptone. Beaucoup de tech house, de la house, des a capellas classiques, ses propres tracks, et son finish sur ce mashup You’ve Got The Love/No Eyes qu’il refuse absolument de partager. Le groove régnait sur cette stage grâce à l’allemand !

Bonus : Sven Väth & Kölsch

Nous ajoutons ces deux artistes en bonus, car il s’agit d’incontournables que nous ne pouvons décemment ignorer. Papa Svën terminait le Day 1 en Distrikt 5 : ses 2h de set auront été impeccables, en dépit d’un léger problème technique de sa platine vinyle. Il communique toujours autant de bonheur lors de sets, et le voir brandir ses vinyles avant de les jouer et de nous achever avec demeure un régal.

En ce qui concerne Kölsch, c’est plus la performance que nous saluons. En effet, mixer 10h d’affilée nous rappelle qu’il s’agit d’un exercice très difficile, tant physiquement que mentalement. Le Danois a fait fi de ces détails pour nous proposer un line-up de B2B stellaire, avant de prendre entièrement les choses en main à compter de 22h pour closer le festival. Il s’est adapté à tous ses comparses, de la techno lourde d’ANNA à la tech house pointue de Tiga, en passant par les instants mélodiques de Patrice Baümel ou Michael Mayer. Puis, stage IPSO oblige, Kölsch a dévoilé ses ID à venir, comme Ipso Demo avec Joris Voorn ou son immense remix de Lesbian Luv pour Armando qu’il a joué en intégralité. Si nous sommes fan de l’individu, c’est pour une certaine raison : il communique quelque chose avec ses productions, et n’hésite pas à se sacrifier au profit de la performance artistique. Chapeau !

Conclusion

Nous ressortons très satisfaits de notre première édition d’Extrema Outdoor Belgium. Entre un lieu magique, une organisation impeccable, et une programmation digne des plus gros festivals du même genre, l’événement réussit à nous proposer une expérience différente, en conjuguant musique électronique et nature. Il s’agissait par ailleurs de la plus grosse édition à ce jour du festival. Nous reviendrons assurément !

Amine

Mino
Grooves endiablés et douceur mélodique rythment mes journées. Je passe également des disques avec l'équipe après les 39h.