Pour sa dixième édition, le Jardin Électronique change de dimension et quitte officiellement son site historique du Jardin Botanique de Lille pour investir le Parc Naturel Urbain de Lomme, situé à 15 minutes de métro du centre de Lille. Pour le premier weekend de septembre, une semaine avant la Braderie de Lille (décalée en raison de l’organisation des JO), pas moins de 15 000 festivaliers ont posé le pied sur ce tout nouveau site bien plus spacieux, permettant une installation ambitieuse de plus grande envergure.
Au programme : quatre scènes, une météo capricieuse mais qui n’a pas réussi à gâcher une ambiance électrique et un line-up éclectique laissant peu d’amateurs de musique électronique en reste. Voici notre récapitulatif.
Samedi – Le début des hostilités
Nous sommes le samedi 7 septembre, même si la rentrée est passée depuis une semaine, que la météo est un véritable désastre depuis plusieurs mois et que la Braderie n’a pas encore eu lieu, les visages juvéniles se rendant vers le nouveau site du festival n’ont pas perdu leur enthousiasme et leur bonne humeur.
C’est au milieu de ces bougres avinés que nous patientons dans une file d’attente à la longueur impressionnante mais qui s’avère finalement plutôt rapide, afin de pouvoir investir le Jardin Électronique 2024. Le soleil brille, mais c’est pour mieux nous piéger car la chaleur presque étouffante cache un orage qui menace.
La première chose qui nous marque, c’est la taille du site, épousant les contours d’un petit lac dont les canards ont eu le bonheur d’apprécier un medley ininterrompu de Hard Techno d’un côté, de House de l’autre et, plus loin, busqués dans une clairière, des bruits de tronçonneuse propulsés par une Drum & Bass on ne peut plus nerveuse.
Vous l’aurez compris, tous les goûts sont dans la nature du Jardin Électronique. Nous, évidemment, en tant qu’amateurs de sons de machine à laver turbo-compressés à +12 dB, nous avons passé le plus clair de notre première journée sur la scène Drum & Bass qui, par sa programmation impressionnante pour un festival local, a su nous faire danser tout le long de la journée, sans que les glissades dans la boue ne viennent gâcher notre expérience.
De notre Kapak local à Dirtyphonics en passant par Audio ou encore Andromedik, de la Drum & Bass Deep à la Neurofunk la plus hyperactive, une grande variété des sous-genres étaient au rendez-vous de la Clairière pour faire ressentir aux plus effrénés des festivaliers une certaine vibe de Rampage.
Pour les Techno heads complètement zinzins, une petite scène adossée au lac aux canards a été installée pour bombarder cette Hard Techno tant à la mode depuis peu, jusqu’à tendre vers une programmation hardcore rappelant aux quelques Bretons présents (les habituels drapeaux servant de balises) les meilleures teufs arrosées à la canouche de 8.6.
C’est dire le niveau d’investissement des organisateurs, ils ont même mis la grisaille et le crachin bretons au-dessus de nos têtes pour une expérience des plus immersives ! Au programme de cette scène, nommée La Canopée pour l’occasion : Borjka, Darktek, Radium ou encore Von Bikrav pour clôturer une journée sportive avant de se rendre à l’after au Slalom, club partenaire de l’événement pour le weekend, qui a su poursuivre sur cette lancée Hard Techno jusqu’au lendemain matin.
Une mainstage très sympa !
Mais que serait un festival sans sa mainstage ? D’une taille bien supérieure à celle de l’édition précédente avec en headliners de ce samedi Lilly Palmer, T78 b2b ASY*S et Mandragora pour la clôture, il n’y avait que l’embarras du choix des “boom boom” pour ce public lillois ma foi fort sympathique cette année. Pour ma part, même si le mapping visuel était admirablement bien réussi, il faut avouer que le charme des Jardins Botaniques de l’édition précédente permettait à la scène principale d’épouser un cadre bucolique et intimiste que nous n’avons pas ressenti cette année dans la disposition de la stage, emplacement oblige.
En revanche, la qualité du son, elle, a été grandement revue à la hausse avec un bon équilibre des différentes fréquences une fois la fosse remplie. Peut-être un léger bémol à constater sur la scène de la Canopée où nous avons trouvé le système un brin plus timide.
Sur le reste de l’organisation, peu de choses à redire : les stands de food, qui proposaient un menu entièrement végétarien, étaient souvent remplis de monde mais le service ne semblait pas trop long sauf peut-être aux heures de pointe (que tout bon festivalier aguerri sait éviter). Pour les plus vieux (dans la tête), une petite scène intimiste était planquée derrière le village des food trucks pour proposer une programmation House et Disco plus intimiste.
Dimanche – DARUUUUUDE !
Le lendemain, nous nous rendons sur place une nouvelle fois pour un changement de programmation aussi brutal qu’appréciable sur les différentes scènes. La Canopée cède son hosting au célèbre collectif Trance et Eurodance : la Darude (récemment renommé “2Much” pour ne pas faire de l’ombre au DJ homonyme responsable du meme musical le plus insupportable de l’histoire d’internet). Le fun si caractéristique de ce collectif était clairement au rendez-vous : Lobsta B, Esteban Desigual ou encore Zorza ont su balancer une farandole de mashups Hard Trance teintés d’une Pop dont la vibe “années 2000” a su me rappeler ma tendre et insouciante jeunesse.
Pour les Techno heads (toujours zinzins) dont nous avons parlé plus haut, ils se sont tous donnés rendez-vous à la Clairière qui proposait en lieu et place de la Drum & Bass de la veille une programmation Hard Techno XXL avec VCL, ANSWR ou LESS (plus on avance, et moins les DJ ont de voyelles dans leur blaze). Effet de mode oblige, cette scène était bondée toute la journée pour le plus grand plaisir des bénévoles présents au bar (non).
Enfin, le mainstage, lui, a pu accueillir notre Lillois Panteros666, Partiboi69 (je ne sais pas ce qu’il se passe avec le chiffre “6”, mais il y a un truc) ainsi que LB aka Labat et I Hate Models (l’histoire ne dit cependant pas s’il est venu en jet privé cette fois-ci). Une fois de plus, cette journée éclectique a su nous ravir malgré une pluie torrentielle qui a commencé à s’abattre sur toutes ces mines fatiguées d’un weekend qui n’en finissait plus, sur les coups de 21h.
On tenait à faire une dédicace toute particulière à toute l’équipe du Jardin Électronique, de la régie son et lumières aux bénévoles des bars en passant par le nettoyage et la sécurité, qui a su se montrer très sympathique et disponible tout au long de l’évènement. De belles rencontres entre passionnés en perspective !
A n’en pas douter, ce festival est devenu un incontournable du Nord pour laisser de côté, le temps d’un weekend, le blues de la rentrée scolaire (ou de la reprise du travail pour les plus vieux comme nous). Nous avons hâte de découvrir ce que l’organisation nous a concocté pour 2025 ! En attendant, prenez soin de vous et ne mettez pas le son trop fort.
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