We Love Green 2023, on y était et on vous raconte tout !

Dieu que le temps passe vite ! C’est ce qu’on s’est dit le WE dernier en prenant la direction du Bois de Vincennes pour l’édition 2023 de We Love Green. On s’est rendu compte que ça faisait en effet 6 ans que l’on n’avait pas assisté à l’événement. Une édition 2017 marquée évidemment par le show de Justice inoubliable. Depuis, des éditions ont sauté à cause de la crise sanitaire. Le retour du festival l’an dernier a lui été marqué malheureusement par l’annulation d’une journée à cause des intempéries. Mais la météo s’annonçait cette fois nettement plus clémente, voire même plutôt au beau fixe. Et l’événement pour nous cette année était évidemment le grand retour de Skrillex à Paris ! Ce qui rendait donc de facto cette édition totalement inratable, et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on a donc pris le chemin du bois de l’Est parisien.

Skrillex, mais pas que !

A la manière d’un Lollapalooza Paris ou d’un Solidays, We Love Green propose chaque année une programmation assez variée et éclectique. Balayant beaucoup de genres, bien au delà de la simple musique électronique, la programmation du festival est aussi plutôt pointue en général. Notamment côté musiques électroniques ! Si l’événement pour le plus grand nombre était évidemment la venue de Skrillex (on a d’ailleurs vu beaucoup de fans d’electro ne venir au festival que le dimanche, c’est dommage), le festival proposait des artistes nettement moins renommés tels que les très expérimentaux Two Shell, ou l’excellente VTSS et sa techno dynamique entre acid et indus.

Les amoureux de House avaient également largement de quoi se régaler entre Honey Dijon, Jayda G, Eliza Rose, Folamour ou encore Baccus. The Blaze avaient eux les honneurs de jouer sous l’énorme chapiteau de La Clairière. Quand à Nia Archives, elle a apporté une touche Drum’n’bass bienvenue. Côté Melodic Techno, le style du moment, il y avait également de quoi se régaler avec Miss Monique et Adriatique le samedi. Vous rajoutez un soupçon de French Touch avec la clique Ed Banger et vous avez une programmation d’ensemble qui méritait vraiment d’assister à l’ensemble du festival, même si on n’est attiré que par les musiques électroniques.

Un festival atypique

On arrive donc dès vendredi sur les lieux du festival, et on commence par faire un tour pour redécouvrir l’endroit. L’endroit est particulièrement agréable au milieu du Bois de Vincennes et sous un ciel bleu aussi dégagé. L’espace est vraiment très grand et il est très facile de circuler entre les scènes. Cela se vérifiera d’ailleurs tout au long du WE. La circulation est particulièrement fluide dans l’enceinte du festival et à aucun moment on se sera senti oppressé par le monde.

C’est déjà assez inhabituel d’être au festival au milieu de la forêt, dans un espace aussi grand avec les arbres qui nous entourent. Mais We Love Green pousse également le concept encore plus loin en sensibilisant beaucoup au développement durable, au recyclage et aux cycles courts. L’offre de nourriture par exemple, variée et de qualité, est 100% végétarienne et avec des produits locaux. Le festival impose en effet aux restaurateurs que les produits soient achetés dans un rayon prédéfini dans la région.

Un festival qui cherche également à sensibiliser et informer ses participants via la scène « Think Tank », où se déroulent des conférences une bonne partie de la journée avant que la musique y reprenne ses droits. Parmi les thèmes abordés, l’éco responsabilité évidemment, mais aussi l’intelligence artificielle, sujet d’actualité. Autre scène étonnante, la scène « Playground ». Assez petite et simple dans sa structure, mais placée juste à côté d’une… rampe de skate board ! La scène a été pensée avec Pedro Winter pour mixer musique et sports. Tout au long du WE, ce sont donc des skateurs, des BMX ou encore des danseurs de break qui se sont produits pour un show supplémentaire génial.

Cette nouveauté montre la volonté des organisateurs de continuellement faire évoluer leur festival. Depuis sa création en 2010, le festival a ainsi beaucoup changé. Il a toujours été un lieu d’expérimentation pour les solutions durables et éco responsables dans l’événementiel. Mais il a aussi toujours su réinventer son implantation dans le bois. Cette année c’est ainsi un bon tiers du festival qui a ainsi été ré agencé. Du côté des autres scènes, on a du plus classique avec la Canopée et la massive Prairie, scène principale du festival. La Clairière et son énorme chapiteau font leur petit effet.

Mais on retourne vite vers notre terrain de jeu du WE, la scène LaLaLand dédiée aux musiques électroniques. Aux allures de serre avec ses toiles blanches et ses plantes (les fans de la série Netflix « Family Business » seront conquis), la scène propose un show light assez léger et disposait de quelques canons à CO2 au plafond de la scène au milieu de la fosse

Des découvertes, des valeurs sûres et un patron

Cette « serre électronique » aura globalement été bien remplie tout le WE par un public bien chaud. Et l’avantage d’une programmation assez pointue, c’est qu’on est face à un public connaisseur ou au moins curieux d’écouter autre chose que les habituels grosses têtes d’affiches de festival. Tantôt très dansante, tantôt survoltée, l’ambiance aura en tout cas été bien au rendez-vous tout du long. LE pic aura été évidemment le set de Skrillex. Très attendu, l’américain aura blindé littéralement la fosse. Si certains s’étonnaient de le voir sur une scène « petite », on est de notre côté convaincu que ça a contribué à l’ambiance incandescente de son passage.

Il aura démarré de façon très surprenante. sur du… Edith Piaf ! « Non je ne regrette rien » en intro dédicace au public français, un beau moyen de directement créer une connexion avec le public. Avant d’envoyer quelques uns de ses prochains titres à venir. Grosse claque notamment sur « BADDAS », sa collab’ avec Peekaboo, Flowdan et G-Rex, qui sonne terriblement percutante en live. Mais gros kiffe également sur « Fine Day », sa planante collaboration à venir avec Boys Noize.

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Le set de Skrillex aura été un mélange parfait entre ses succès récents (« Rumble » évidemment, l’un des pics du set, mais aussi « Leave Me Like This », « Ratata »…) et ses classiques dubstep qui ont fait sa renommée. Avec une point de rap US appréciée, la foule chantant à l’unisson sur « Sicko Mode » de Travis Scott. On restera particulièrement marqués par l’explosion totale du public lorsqu’il a envoyé « Bangarang ». Sa technique toujours aussi impressionnante et ses transitions aussi fluide qu’imprévisible ont fait qu’en un quart de seconde, au moins la moitié de la fosse s’est mise à pogo et sauter dans tous les sens. Un souvenir mémorable et une énergie qu’on aura que très rarement vu dans notre vie de festivalier ! Skrillex est toujours un patron et un incroyable DJ, autant que producteur.

Du reste du WE on retient également la première journée, avec la programmation assurée par Folamour. Le français a lui-même assuré un set délicieux entre House, Disco et Funk. On retient en particulier le classique « For You » de Jamie Lewis et son groove incroyable. La découverte géniale de la journée aura été le set de Jayda G et son énergie communicative derrière les platines. C’est simple, on aura passé tout son set à Shazam les titres. Le meilleur sentiment de kiffer sur des découvertes ! Le point d’orgue du set aura été évidemment son hit « Both Of Us », co produit avec Fred Again. Le samedi aura été lui nettement plus orienté Melodic Techno.

Miss Monique tout d’abord aura bien dynamité la scène, notamment avec son titre « Concorde » sorti chez Cercle. Une vraie petite bombe. Mais c’est le petit moment nostalgie que l’on retient en particulier, quand elle a joué le vocal de « Tokyo By Night », l’un de nos titres préférés de tous les temps et tellement emblématique de l’ère de la Progressive House du début des années 2010. Malgré une petite coupure de courant, les Adriatique ont magnifiquement pris la suite pour un set totalement dans la continuité. Une Melodic Techno très dans la mouvance Afterlife du moment, entre mélodies épurées et drops incisifs. Malheureusement obligés de partir assez tôt pour cause d’opening de la soirée Dure Vie avec salute au Km25, on doit faire un trait sur le set de Honey Dijon et le show de Pedro Winter célébrant l’anniversaire d’Ed Banger.

La cerise sur le gâteau

Anthony Ghnassia

Une première journée délicieusement House, une seconde journée marquée par le sceau de la Melodic Techno. Et un set de patron pour marquer le dernier jour. On était déjà plutôt gâté mais… ce n’était pas terminé ! C’est dans l’après-midi que Pedro Winter a lâché la bombe en story Insta. L’un des fameux « special guests » qui devaient clôturer la scène Playground avec lui n’était autre que… Skrillex ! Oui, le festival s’est bien terminé sur un b2b inédit entre le crew Ed Banger la superstar américaine. On avait donc pour finir ce WE d’anthologie un set de Skrillex, Busy P, Myd, Breakbot, So-Me, Greg G et Tatyana Jane, en face d’une immense rampe de skate avec des skateurs en train de faire le show.

Un moment hors du temps qui restera gravé dans les mémoires de ceux qui ont pu y assister (force à ceux qui sont partis trop tôt juste après le set de Skrillex…).La vibe était évidemment totalement différente du set sur la scène LaLaLand. Une atmosphère beaucoup plus dansante et House, Skrillex emmenant notamment la foule avec « Baby Again ». La conclusion parfaite d’un WE sans accro à We Love Green. Un festival vraiment particulier qui cultive son identité à travers les ans et propose une expérience propre et une programmation léchée année après année. Rendez-vous l’année prochaine !