Pour son retour en France, Fred Again.. envoie Paris au zénith

Fred again.. Paris

Dans une ère où le marché de la musique électronique se retrouve saturé, il est important pour les artistes de se démarquer pour attirer l’attention d’un public qui en demande toujours plus. L’avènement des plateformes de streaming ainsi que des réseaux sociaux ont conduit à une surproduction de DJ. Devant cette étendue de nouveaux talents, l’auditeur se retrouve vite perdu et l’artiste doit redoubler d’efforts pour montrer sa plus-value.

Ainsi, pour s’imposer, certains n’hésitent pas à piocher dans les années passées pour se différencier et relancer des sonorités oubliées. Cette espèce de recyclage musical est d’autant plus perceptible ces derniers mois. La scène anglaise notamment (coucou Ben Hemsley, Patrick Topping et Calvin Harris) est à l’origine du retour de sonorités trance et eurodance observées dernièrement. D’autres en revanche se démarquent par leur image, mais aussi par une musique qui sort du lot. Une musique qu’on arrive difficilement à faire rentrer dans une case tellement elle en devient personnelle et intime. Vous voyez de qui on parle ? Bingo.

Un artiste à part

Plus besoin de présenter le cas du Britannique. En effet, Fred again.. a su en l’espace de quelques mois, conquérir le coeur de millions de personnes à travers le monde. Entre le sold-out du Madison Square Garden en un temps record, la clôture de Coachella ou encore le set en plein Time Square avec Four Tet et Skrillex, le phénomène Fred again.. aura beaucoup fait parler ces derniers mois. Les raisons de ce succès planétaire ? Une authenticité touchante qui fait du bien. Pour ceux qui suivent le producteur de ‘Marea’ sur ses réseaux sociaux, vous avez sans doute remarqué cette proximité et ce lien créé entre l’artiste et le fan.

En façonnant une communication interactive avec ses followers, Gibson a développé en un temps record une fan base très solide. Fred again.., c’est finalement un peu le super pote rencontré en soirée. En filmant et en racontant ses moments de vie, le british a permis de casser cette frontière inaccessible entre l’artiste et celui qui l’écoute. C’est d’autant plus accentué via ses journaux intimes musicaux « Actual Life » qui permettent aux fans de s’identifier beaucoup plus facilement à sa musique, et ainsi de développer une certaine attache au personnage. 

Une tournée record

Pour en revenir à sa tournée actuelle, le Britannique a fait l’exploit de sold-out 22 dates entre l’Europe et les États-Unis en l’espace de quelques minutes seulement. Pour vous donner une idée, cela représente approximativement 220 000 tickets vendus. Dans ces 22 dates figurent 8 shows à la Shrine Expo Hall de Los Angeles et 5 à l’Alexandra Palace de Londres, dont une qui s’est faite au dernier moment, sans aucune production et dans une ambiance Boiler Room accompagnée de guests comme Skrillex et Romy.

Concernant son passage à Paris, les statistiques démontrent également l’explosion de sa cote de popularité dans l’hexagone. Après la Machine du Moulin Rouge en avril 2022 (750 places), l’Élysée Montmartre en décembre 2022 (1090 places), Fred again.. a rempli deux Zenith en septembre 2023 (représentant 13 000 places environ, soit 18 fois plus que pour sa première date dans la capitale).

Des shows uniques

L’équipe Guettapen était présente pour les deux concerts et ainsi couvrir au mieux l’événement. Gibson expliquait sur son Instagram que chacune des dates serait unique. Nous vous confirmons qu’il a en effet tenu parole puisque les shows parisiens comportaient bien des différences. Que ça soit en termes de tracklist mais également de performance scénique, nous avons pu assister à deux lives bien distincts. Il en est de même pour tout le reste de sa tournée européenne. Bel exploit pour ce type de production, qui on le sait, demande énormément de travail des équipes techniques, mais aussi de l’artiste.

Showtime !

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, c’est le duo Joy Anonymous qui ouvrait le bal pour une heure de set pleine de good vibes. En plus des nombreuses excellentes ID’s (nouveaux titres) qui composaient le set, le duo n’a pas oublié ses classiques comme ‘God Only Knows’ ou encore ‘Head To The Sky’. Toujours dans un mood UK/soulful house, les potes de Fred nous auront régalés du début à la fin grâce à une énergie communicative.

Il est maintenant 21h04, Fred again.. débarque sur scène dans une simplicité qui le caractéristique depuis ses débuts. Téléphone connecté aux écrans qui composent la scénographie, on le voit marcher backstage croisant des membres de son équipe ou de sa famille. Une fois installé, le spectateur est immédiatement plongé dans l’esprit « Fred again.. ». En jouant au piano et en chantant quelques-unes de ses productions les plus émotives, le producteur de ‘Kyle (I Found You)’ enveloppe immédiatement le public dans son univers « Actual Life ».

Question scénographie, là aussi, la simplicité est de mise, comme d’habitude me direz-vous. 3 écrans verticaux sur lesquels sont retransmis des images capturées via des téléphones, et chose nouvelle par rapport aux précédents show, 3 autres écrans qui survolent la foule. Mention spéciale pour le passage maintenant mythique de Fred au niveau de la régie. L’effet de l’écran qui descend à quelques mètres au-dessus de l’artiste et du public rendait l’ambiance véritablement électrique. À ce moment précis, le tempo augmente, tout comme la tension dans la salle. En lançant ‘Turn On The Lights’, ‘Jungle’ ou encore ‘Return of the Mac’ 8 fois de suite depuis la régie, toute la salle était en pleine ébullition. On retient également ce mashup très surprenant avec la voix de Menace Santana sur ‘Rumble’.

Une ambiance et une proximité toujours aussi plaisante

L’ambiance justement était sûrement l’un des points marquants de ces deux soirées. Durant toute la durée du show, le public était vraiment bouillant. Celui-ci chantait, criait, sautait, s’enlaçait et s’embrassait au rythme des musiques qui défilaient. En passant par diverses émotions durant l’heure et demie du show, ce public a littéralement explosé au passage de ‘Delilah’. Une ambiance qu’on a rarement (voire jamais ?) vu dans un concert comme celui-ci. Cette tournée symbolise également la fin de l’ère « Actual Life », et pour fêter ça, Fred again.. a rassemblé ses trois albums tout en y incluant quelques-unes de ses nouvelles productions comme ‘Adore u’. Il en a également profité pour y jouer de nouveaux titres et édits très efficaces comme cette superbe intro au synthé juste avant ‘Marea (We’ve Lost Dancing)’ qui nous aura transportés.

Les prises de micro étaient là avant tout pour remercier le public d’être venu en masse ainsi que pour expliquer l’histoire de quelques unes de ses productions. Touchant dans son discours et dans sa manière presque gênée d’être face au public, Fred again.. conclura cette tournée européenne par un « Paris, you’re the best, love ».

On en redemande…

Sur ses trois derniers concerts parisiens, cette date sera sans aucun doute sa plus aboutie. En jouant à merveille sur les plusieurs tableaux que composent ses derniers albums, Fred again.. aura développé un véritable live show d’exception en son genre. Son succès grandissant attire toujours plus de nouveaux adeptes, sensibles à la musique et au personnage qui l’entoure. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, force est de constater que sa proximité avec le public et son authenticité en font un artiste unique dans une musique électronique qui devient peu à peu trop aseptisée. 

Loin des extravagances et de l’organisation d’autres artistes à son niveau, le Fredo lui, donne de bonnes leçons de simplicité avec son PAD et ses images entre potes. À quoi bon se compliquer la vie ? Douceur, technique et improvisation sont alors les mots d’ordre de cette nouvelle incroyable prestation qui marquera les esprits.

Ruben
You'll see me crying while dancing.