Quand le premier WE de Septembre pointe le bout de son nez, on est toujours un peu morose. On sait que l’été arrive à son terme. Pour les étudiants, c’est la rentrée scolaire qui approche à grands pas. Mais s’il y a bien un incontournable depuis des années qui remonte le moral, c’est l’arrivée de l’Elektric Park ! Après une première édition en Juillet 2010, le festival a en effet vite pris sa place dans le calendrier à début Septembre.
Et il a progressivement bien grossi, jusqu’à accueillir près de 30000 festivaliers l’an dernier. Si sa programmation n’a plus le prestige d’antan (une époque où booker des Tiësto, Armin Van Buuren ou Axwell ne coutait pas un bras), elle reste superbement riche et diversifiée. Ajoutée au cadre parfait de l’Île des Impressionnistes à Chatou, le succès ne faiblit pas avec les années pour l’Elektric Park.
L’événement a également une place particulière dans le coeur de nombreux fans d’electro en France. Pour beaucoup, il a bercé les débuts dans le genre, permettant de voir au début des années 2010 des légendes comme Eric Prydz, Avicii, Skrillex ou encore Steve Angello. C’est ce qui forge un public aussi spécial à l’Elektric Park aussi : un mélange de jeunes en quête d’une dernière fête avant la reprise des cours et de nostalgique des prémices de l’ère « EDM ». On a déjà dit beaucoup de choses sur ce festival emblématique, notre récap de l’an dernier est d’ailleurs toujours dispo, mais on va quand même essayer de vous raconter notre expérience du WE sans trop radoter !
Tous les genres à l’honneur
Le festival a eu une vraie période creuse dans son histoire, avant que Allô Floride le reprenne en main. Ils y ont petit à petit apposé leur patte, proposant chaque année une programmation de plus en plus diversifiée. Mais avec il est vrai de moins en moins de noms « clinquants ». Si les premières années cela avait du mal à passer pour beaucoup de festivaliers nostalgiques de l’époque Inox et de ses « gros » noms, le public semble avoir compris que l’Elektric Park ne joue plus exactement dans la même cour. L’explosion des cachets n’a malheureusement pas été suivie de la même explosion du budget pour le festival. Ils doivent donc composer avec ces éléments pour proposer une programmation intelligente et diversifiée.
Et pour cela Allô Floride a l’expérience et sait y faire ! Le principal intérêt du line up une nouvelle fois est sa diversité. Il y en avait en effet pour quasiment tous les goûts ! House, Psy Trance, Bass House, Dubstep, Hardstyle, Hardcore, Drum’n’bass, Techno… Certes peu de vrai « gros » noms en dehors de Robin Schulz et Malaa, mais une foule d’artistes talentueux pour qui aura la curiosité de sortir des sentiers battus et s’essayer à de nouvelles choses. Le succès des styles type Hard et Psy ne faiblit pas d’ailleurs à l’Elektric Park. On est toujours aussi agréablement surpris de voir un festival accueillir autant de fans de ces styles au milieu d’autres festivaliers aux goûts plus « mainstream » sur la Yellow.
Niveau House, il y avait de quoi groover bien comme il faut avec l’excellent live de Oden & Fatzo, Boston Bun, Møme, ou encore une pointe de nostalgie avec Antoine Clamaran. Vous vouliez vous casser la nuque ? Go sur Spag Heddy b2b Ivory, Sullivan King ou encore Modestep. Taper du pied ? Vini Vici, Infected Mushroom, Omiki… De la grosse Techno ? Rebekah, Shlømo, Agoria… Une programmation Hard aux petits oignons également avec des Angerfist, DBSTF. De la belle Drum’n’bass avec Hedex ou encore A.M.C. Les amateurs de sons plus posés et calibrés radio étaient eux ravis avec des Feder, Boris Way ou FDVM.
Des scènes dont la programmation a été laissée à des labels comme Alteza Records, Blacklist ou des marques comme Hardcore France, ce qui est un vrai plus pour leur identification ! Une vraie bonne base dans la programmation donc. De notre côté, on était juste un peu moins emballés par la programmation du vendredi. On sentait qu’effectivement un peu plus avait été investi sur le potentiel du samedi. Car oui, cette année le festival n’avait malheureusement pas eu l’autorisation pour se dérouler le dimanche et a donc été obligée de mettre sa première journée le vendredi. Ce qui s’est d’ailleurs ressenti sur la fréquentation de la journée.
Une configuration (presque) inchangée
Sans surprise, quand on arrive sur les lieux, on retrouve une nouvelle fois très vite nos marques. Les emplacements de scènes n’ont pas changé (il n’y a pas vraiment de possibilités pour en même temps). Les stands de nourriture, boisson et animation sont toujours positionnés au même endroit. Les prix des consommations n’ont pas été révolutionnés.
Les sanitaires souffrent toujours de certaines longues files d’attente (surtout pour les femmes), comme dans beaucoup de festivals. Tout n’est pas parfait, mais ça tourne globalement plutôt bien, et la circulation dans le festival est fluide. Le revêtement au sol de la Yellow est toujours là également, ce qui est un très bon point, et qui mériterait d’être étendu au moins sur la Blue. Pas grand chose à signaler à ce niveau là donc.
On découvre par contre quelques évolutions dans la structure des scènes ! La Yellow Stage a un peu moins d’écrans, tous verticaux cette fois. Mais alors pour le show pyrotechnique, on sent que le festival a bien investit dedans. On n’avait jamais vu autant de flammes et aussi hautes sur la scène de l’EPK. Avec un très beau show light pour accompagner le tout et de gros canons CO2, l’effet global était saisissant. Et comme d’habitude avec ce genre de scènes, elle prenait toute sa dimension de nuit. Un vrai beau show à la hauteur de l’événement.
Côté Blue et Red, les scènes avaient elles été inversées. La Red reprenant en effet cette année l’excellente scène mobile du concept « Road to EPK » lancé l’an dernier par Joachim Garraud. La Blue par contre n’a pas récupéré à l’identique la scène de la Red l’an dernier et a baissé en gamme. Une plus petite structure assez simple avec un échafaudage noir et un seul écran devant le DJ booth, écran qui n’était d’ailleurs pas utilisé le vendredi. Quelques soucis de basses relevées également par des festivaliers sur cette scène pour les sets de Modestep et Hedex, finalement réglés pour Sullivan King.
De 7 à 77 ans
Mais tout cela n’a pas empêché le festival d’être la même belle fête que depuis des années et c’est bien là le principal. Le public semblait en effet ravi du début à la fin. Les commentaires sur les réseaux sociaux du festival l’attestent d’ailleurs. Un public venu en nombre, on reste notamment impressionné par la fréquentation de la Black Stage le samedi, qu’on n’aura jamais vue aussi remplie. Et un public étonnamment très large également, ça aussi ça nous a bien surpris ! Aussi bien des enfants avec leurs parents (et le casque anti bruit qui va bien), que des adultes à la cinquantaine bien tassée. C’était vraiment beau de voir que notre chère musique électronique pouvait rassembler un public aussi large. Et les artistes leur ont fait honneur !
Le vendredi, on aura accroché essentiellement à la très bonne scène Psy proposée par le label de Vini Vici. Omiki notamment, aura sorti un set avec tous ses classiques et réussi à ramener pas mal de monde. Avant Vini Vici, Ghost Rider a bien chauffé la Red Stage avec ses compositions progressive psy-trance, alliant savamment quelques productions pointues et des mashups grand publics. Quand à Vini Vici, le duo star fête ses 10 ans cette année. Et pour l’occasion c’est Aviram qui est venu jouer leurs meilleurs titres. Du Vini Vici assez classique mais ça fait toujours bien le taff !
Sur la Yellow, Joachim Garraud proposait un set à son image et celle du festival, pas toujours parfait mais très éclectique et rassembleur. C’était l’occasion pour lui de jouer pas mal de classiques pour ravir les plus anciens et éduquer les plus novices. La tête d’affiche Robin Schulz proposa lui une tentative de set Future Rave à la David Guetta. Pas déplaisant dans l’idée mais nous on préfère quand même l’original ! On finira la journée sur Shlømo qui a offert un set dynamique reflètant sa vision de la techno en combinant des rythmes de rave et des beats puissants, clôturant ainsi la première journée avec énergie sur la Blue Stage.
Le samedi, on arrive malheureusement un peu tard pour vraiment profiter du b2b Venga/Umbree. Gros gros coup de coeur sur Oden & Fatzo d’abord, qui sont parmi nos chouchous du moment. Sous le soleil qui tapait juste comme il faut, la vibe House était délicieuse. Un bonheur de déguster leur dernière « Lady Love » ou encore leur incontournable tube « Lauren ». Dans le même genre d’ambiance, Møme nous aura très agréablement surpris. On se serait cru à Defected avec un set une nouvelle fois très House à la tracklist absolument splendide. Le genre de set parfait pour la météo et l’heure de la journée. Entre les deux, un petit Boston Bun est venu se glisser, et ça a vraiment donné 3h de groove incomparable sur la Yellow, on en redemande.
On a également bien fait d’aller faire un tour sur la Blue pour le b2b entre Spag Heddy et Ivory. La barrière a bien résisté aux headbangers venus en nombre remuer la poussière de la fosse. Grand moment sur un gros remix dubstep de « Chargé » de Kaaris. Côté Black Stage, c’était la journée nostalgie entre Oriska et Antoine Clamaran. le set du second s’est d’ailleurs transformé en b2b avec Joachim Garraud. Pour un set mi classiques de l’electro (« Sandstorm », « Higher Stage Of Consciousness »), mi House/Tech House chère à Clamaran ces dernières années. Et quel bonheur de le voir jouer son inoublialble « Believe » ! On se croyait revenu avec une délicieuse nostalgie en 2010.
Un gros show de Malaa pour finir
Mais le plus gros show du WE est venu de Malaa pour clôturer le festival. L’homme cagoulé a fait honneur à sa dernière date française de l’année en préparant un vrai spectacle, un peu à la manière de Coachella, toutes proportions gardées évidemment. Des figurants cagoulés étaient en effet présents sur scène avec des lances flammes. Avec des visuels clairement préparés spécifiquement pour la structure de la scène, superbes et parfaitement adaptés.
Côté musical, on sent que Malaa s’éloigne petit à petit de sa Bass House/ G-House. Tout en jouant évidemment toujours quelques classiques. On pense bien sûr à « Notorious » ou au gros remix de Habstrakt sur « Ring The Alarm ». Mais à l’image de son album, il s’essaie aussi à d’autres ambiances, comme le très bon hybride Electro/Trap « Outcast ». Mais aussi des pointes presques Melodic Techno avec du Meduza, « Friends ». Un vrai beau set, étonnant et accrocheur, servi par un show très travaillé. Chapeau à toute sa team.
A l’année prochaine !
L’édition 2023 de l’Elektric park s’est donc terminée sur cette très belle note. On tient à féliciter Allô Floride qui a su « ressusciter » un festival emblématique de notre pays et qui était en perte de vitesse pendant quelques années. Ils ont donné une vraie nouvelle identité au festival, temple de la musique électronique dans tous ses genres. Nous n’avons en effet pas beaucoup d’événements en France qui proposent une telle diversité. Et ça marche ! L’Elektric Park a trouvé un public toujours fidèle au poste, et impatient chaque année de venir célébrer une dernière fois l’été avant de se plonger dans une nouvelle année. Ce qui est également notre cas ! Rendez-vous en 2024 Elektric Park avec, on le souhaite, le retour de la date du dimanche.
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