Peacock Society boucle 10 ans de festivités en beauté

On n’arrête pas un Paon qui danse ! De l’eau a coulé sous les ponts depuis 2013 et la première édition de Peacock Society. Désormais incontournable parmi les chefs de file des festivals électroniques franciliens, la Société du Paon entérine un chapitre long d’une décennie qui l’aura vu se déployer sur plusieurs lieux (Vincennes puis Créteil), plusieurs horaires (nocturne puis désormais en journée), ainsi que sur plusieurs rendez-vous (édition winter, plus récemment programmé à la rentrée puis de nouveau au plus fort de l’été cette année).

Bien que nous n’ayons pas couvert la grande majorité de ces éditions à l’époque, force nous a été donnée de constater que l’évènement maintien plus que jamais un standing à la hauteur de sa réputation de fer de lance des cultures électroniques.

Une programmation toujours aussi éclectique

Richie Hawtin, Kaytranada, Tale Of Us, Flume, Bicep, Derrick May, Honey Dijon, Laurent Garnier, Peggy Gou, Solomun, Jeff Mills ou Nina Kraviz, nombreuses sont les icones de la scène électronique à s’être présentées devant le public du festival au cours des 9 dernières éditions.

2023 ne faisait pas figure d’exception avec un casting une nouvelle fois relevé qui a su judicieusement faire cohabiter des têtes d’affiches Richie Hawtin, Nina Kraviz ou Dixon venues poursuivre leur histoire commune avec Peacock avec l’avant garde d’une génération toujours plus éclectique et survoltée à l’image de KI/KI, Sherelle, TDJ, Skin on Skin ou I.Jordan qu’on a eu le plaisir de voir s’affirmer sur un festival français et à qui on souhaite la même longévité qu’aux noms cités plus haut. La techno industrielle de Paula Temple a pu côtoyer les nappes mélodiques de Ben Bohmer, le rythmes jungle de Sherelle ou la house solaire de Myd pour notre plus grand plaisir.

Le lieu

Désormais implanté au Parc de Choisy à Créteil depuis 2021, au sud-est de Paris où devait également se tenir le festival Yardland cette année, Peacock investit un cadre de verdure idéal dans un format totalement Open Air qui vient rompre avec le Warehouse du Parc Floral de Vincennes.

Accessible en RER D, le lieu est idéalement dimensionné pour accueillir les 20.000 festivaliers sur deux après-midi de célébration collective se terminant assez tôt, un choix assumé qui se matérialise par une ambiance assez détendue et la possibilité d’assister aux deux jours sans poser son lundi.

Infos pratiques — Peacock Society Festival

On retrouvait cette année 4 scènes complémentaires avec de l’espace dégagé pour la « SOLAR« , faisant office de mainstage à l’entrée d’un festival qui se découvre tout en longueur, tel un tracé itinérant entre les sonorités d’une scène « NOMAD » particulièrement éclectique, celles des collectifs et autres profils ascendants sur la « CHAMAN » pour déboucher sur les kicks techno percutants de la « MIRROR« .

Un public présent et bouillant

Avec une météo radieuse les deux jours, la chaleur n’aura pas épargné artistes comme festivaliers qui se seront calqués sur le climat pour impulser une énergie tout aussi ardente, qu’elle soit dans les tenues comme dans les danses, et que même les trop longues attentes aux bars du Samedi -pour lesquelles le festival s’est excusé- n’ont pas terni.

Malgré ces quelques problèmes d’organisation, le public présent aura été bouillant sur les deux jours. Avec un samedi sold out, l’ambiance y était électrique tout au long de la journée et notamment sur les stages CHAMAN et MIRROR. Mention spéciale pour le set de Ki/Ki qui aura retourné une scène complètement full en fin de journée. Pour le second jour, les festivaliers présents le dimanche auront également dévoilés une belle énergie tout au long de la journée et particulièrement durant les sets de Skin On Skin et Mall Grab.

© Geoffrey Hubbel

Des sets marquants

Parmi nos highlights, on retient la fulgurance du set express de Mall Grab, retardé pour sa venue au festival, qui aura laissé entrevoir en 40 minutes exaltantes. Avec un univers toujours aussi unique et impactant, l’Australien aura tout donné avec une pléthore d’ID’s tout au long de sa performance. I.JORDAN aura également marqué cette édition 2023 avec un registre hybride organique toujours aussi délicieux. Livrée sur la scène NOMAD, la performance de la Britannique nous aura véritablement bluffée. 

X-Coast aura lui aussi conquis un public venu tôt pour assister à son set malgré une chaleur écrasante. Dans un registre toujours aussi speed et communicatif, le serbe aura été une véritable révélation pour les personnes présentes ce jour-là. Enfin comment ne pas évoquer le set exceptionnel de TDJ. Durant 2 heures, la Canadienne nous aura transporté dans un superbe voyage au monde de l’Eurotrance nouvelle génération. Auteure de bijoux comme « Open Air » ou « Levitate », elle nous a confirmé son statut d’artiste à suivre durant les prochains mois. Mention spéciale pour les performances de Skin On Skin et de Ki/Ki qui auront rameuté toute une partie du festival à l’aide de sets énergiques et percutants.

Un rendez-vous incontournable

© Geoffrey Hubbel

Comme évoqué un peu plus haut, le Peacock Society est un rendez-vous incontournable pour le public parisien. Avec une programmation qui reste parmi les meilleures du territoire, son éclectisme et son cadre en font un événement majeur de la scène française. Même si on signale quelques couacs d’organisation, l’ambiance permet au festival de dégager une énergie commune qui fait plaisir à voir. Son accès rapide et facile depuis la capitale en fait également une qualité imparable pour les organisateurs. Le Peacock a encore de belles années devant lui, du moins, on lui souhaite !