Retour sur le show de la Swedish House Mafia à l’Accor Arena de Paris

Le 29 juillet dernier, Axwell, Sebastian Ingrosso et Steve Angello montaient sur la scène de la FTX Arena+ de Miami. Ce show signait le premier d’une longue série à travers le globe. En effet, cette date était le point de départ de la fameuse « Paradise Again World Tour ».

Un scepticisme général…

On en aura entendu des histoires sur cette tournée de la Swedish House Mafia

Cette tournée aura été (jusqu’à présent) le théâtre de bon nombre de rebondissements. Avec une dizaine de shows annulés entre le continent américain et son voisin européen faute de billets vendus, des villes comme Madrid et Francfort ont vu la date disparaitre du calendrier quelques jours avant le show. Autre couac, les premières parties qui disparaissent sans véritable explication (Alesso). Bref, vous l’aurez compris, on a cette sensation bizarre que cette tournée faisait plus parler d’elle par ses problématiques que par ses performances.

On a donc décidé d’en avoir le cœur net et d’assister nous même au retour de la Swedish House Mafia sur le territoire français. C’est donc bien 10 ans après que la SHM retourne à la maison, à l’Accor Arena (ex Bercy). Pour ceux ayant assisté à la One Last Tour en 2012, ce retour est forcément symbolique. Comme il doit l’être pour ceux assistant pour la première fois à un live des Suédois. Avec une hype qui n’est plus la même qu’il y a une décennie, il faut avouer que l’on ne savait pas vraiment comment ressentir ce come-back dans l’hexagone. Hype, pas hype, l’équipe Guettapen était divisée en deux

Show time !

Arrivés pour le set de Vintage Culture, on découvre une salle finalement assez remplie sans être full, donc plutôt une bonne surprise. Malgré tout, toutes les dernières rangées du haut étaient couvertes d’une bâche, sûrement là aussi, faute de places vendues. Le brésilien lui a déroulé un excellent set finalement assez dark et bien percutant. Loin des sets groovy proposés chez Defected, le brésilien a surpris son monde avec une tracklist Melodic House très qualitative. Pour preuve, malgré une scénographie inexistante, la superstar sud-américaine a véritablement conquis le public. La soirée commence bien !

21h56, les lumières de l’Arena s’éteignent et laisse place à une ambiance dont seule les 3 suédois ont le secret. Une lumière laisse alors entrevoir l’énorme drap recouvrant les immenses structures métalliques installées. Là encore, spécialité de la maison. 

À partir de ce moment-là, et ce, pendant une bonne heure et demie, Axwell, Sebastian et Steve proposeront un show absolument hors du commun. En termes de tracklist, on est sur un set totalement différent de leurs dernières représentations (2012, 2018 et 2019). Beaucoup plus dark, beaucoup plus mature dans la construction, la Swedish House Mafia sonne plus « Mafia » que jamais. Le set commence alors que la plus belle des manières avec une intro exceptionnelle. Composée de « Can U Feel It », « It Gets Better » et la légendaire « Greyhound », on se prend la première claque. On retrouvait évidemment de nombreux titres de l’album « Paradise Again » avec une réception, il est vrai mitigée selon les morceaux. Quand « Heaven Takes You Home », « Don’t Go Mad » et « Redlight » emportaient et déchaînaient la foule, « Time » ou encore « Frankenstein » n’ont pas eu le succès escompté.

Une question se pose alors. Comment rendre finalement le plus harmonieux possible les deux directions artistiques empruntées par les Suédois ? D’un côté plus sombre et plus lent, puis de l’autre euphorique et progressif. Mais c’est justement là que la Swedish House Mafia est la meilleure. Le tout était très bien agencé avec de nombreux nouveaux mashups finement mixés avec une pléthore d’édits des vieux classiques. Et puis un set de la Swedish House Mafia ne serait rien sans les « Calling », « In My Mind » ou encore « Reload ». Ils auront été de véritables highlights dans la soirée. Excellente idée également de ressortir des bon vieux missiles d’antan comme « Rave n Roll » et « For Sale ». Enfin, mentions spéciales pour la grosse ID dévoilée depuis quelques shows maintenant ainsi qu’aux superbes rework 2022 de « Leave The World Behind » et « Lifetime », qui devraient normalement bientôt voir le jour…

Bref, musicalement, c’était très très bon. Mais si l’on devait faire une remarque de ce côté-là, ça concernerait la fin. Beaucoup trop short et violente. Enchaîner aussi rapidement « Save The World » et « Don’t You Worry Child » aurait mérité un meilleur traitement. Les 3/4 du public s’attendaient à un retour du trio sur scène à la fin du dernier titre. Comme une petite sensation de frustration.

Mais alors parlons maintenant du spectacle visuel…

Une scénographie exceptionnelle

C’est sûrement l’une des scénographies les plus impressionnantes qu’il nous a été donné de voir. C’était un véritable enchaînement de claques que l’on se prenait en plein visage. Cet énorme cercle était absolument massif et donnait cette impression de voir débarquer 3 extraterrestres. Effet accentué via cette scène en pente associée à un nuage de fumée amplifiant cette sensation de se retrouver au paradis (Paradis… Paradise Again… Vous l’avez ?).

Avec ce parti-pris de ne pas installer de panneaux LED, la SHM prenait un gros risque de finalement perdre le public habitué des écrans à foison. Mais finalement, le pari est plus que réussi. En proposant un tableau différent sur chacun des morceaux, on les (re)découvrait de manière totalement différente avec des jeux de lumières impressionnants. Lasers, stroboscopes, pyrotechnie et autres effets visuels en tout genre, c’était tout bonnement incroyable. Là aussi, mention spéciale pour la SUPERBE transition entre « Antidote » et le laser rouge de « Redlight » qui nous reste en tête depuis hier soir.

Tout est pardonné ?

Que retenir du coup de ce show tant attendu ? À la hauteur de 2012 ou 2019 ? Et bien oui et non. Compliqué de surpasser le « One Last Tour » tellement l’ambiance était unique. Le public et la tracklist proposée resteront probablement imbattables à nos yeux. On s’est vite rendu compte hier soir que le public présent était largement moins connaisseur qu’il y a 10 ans. Exemple plutôt marquant, certains dans la fosse reconnaissaient à peine « Don’t You Worry Child ». Mais plus globalement, ce retour est bien plus abouti, bien plus solide qu’en 2019. On ressent une véritablement envie derrière ce projet, et ça fait plaisir. Certes, la nouvelle identité de la SHM fait moins rêver, mais elle est bien là et on est très curieux de voir ce qu’ils ont à nous proposer pour la suite…

Ruben
You'll see me crying while dancing.