Récap : Kappa Futur Festival, le grand retour

Tout juste à la sortie des Alpes, la superbe ville de Turin accueille chaque année le Kappa Futur Festival. Aprés des années de disette covid, le festival a repris possession du Parco Dora, sur 3 jours, avec perte et fracas. Guettapen était là !

La Programmation

Pas question de plaisanter chez les italiens avec encore cette année une line up conséquente. S’enchainent les habitués comme Amélie Lens, Carl Cox, Peggy Gou, Solomun, Enrico Sangiuliano ou bien encore Seth Troxler et Ricardo Villalobos. Plus surprenant, on y retrouve aussi Diplo, le phénomène John Summit et même Fisher. Pour les plus énervés, I Hate Models et le live de Rainier Zonneveld. Sans oublier, le mastodonte Carl Cox. Une programmation quasi interminable, qui permettait de faire un tour d’horizon assez complet sur la scène actuelle.

Le lieu / Les scènes

La Jager Stage / ©DavideDusnasco

4 scènes s’offrent au public. La « mainstage » Jager Stage couverte, la Futur Stage tout aussi gigantesque mais en plein soleil, ainsi que les Latz et Dora stage. Situé dans le Parco Dora, un poil excentré (comptez 30min de transport depuis le centre), le festival s’étale sur un domaine arboré et industriel, un clash assez original qui permet de s’abriter un peu, la température ayant du mal à descendre sous les 30 degrés.

Vue depuis la Futur Stage / ©DavideDusnasco

L’organisation

Habituellement un peu sceptiques face à l’organisation de nos voisins Italiens, difficile de se plaindre de l’organisation! 2 entrées distinctes gérant les flux correctement; comptez moins de 10min pour entrer dans le festival. Petit cafouillage à l’entrée B le samedi, pic du festival, ou il a fallu attendre plus de 2h pour rentrer en forçant le passage. Un souci vite oublié une fois à l’intérieur.

Coté stands de boissons, nourriture ou toilettes, quasi aucune attente, une belle surprise lorsqu’on voit la fréquentation du festival. Niveau prix, c’est forcément prohibitif, il faudra débourser 8€ pour une pinte, 12€ pour des cocktails. Pour ce qui est de l’offre nourriture, un régal! Difficile de faire un choix entre les pizzas, focaccias, poke bowl, glaces et consort, à des prix un peu plus attrayants.

La foule est régulièrement aspergée pour tenir sous la chaleur éreintante / © Antonio Corallo

Belle addition que celle de plusieurs brumisateurs tournant non stop. Avec une température dépassant les 37 degrés le samedi, il était plus que nécessaire de régulièrement se rafraichir.

L’ambiance

Le public était aussi bouillant que la température, sans non plus être dans l’exubérance d’un festival EDM. Venu du monde entier, près de 85.000 personnes se sont retrouvées sur les lieux pendant 3 jours. Très belle ambiance sur l’ensemble des scènes, mention spéciale à la Futur Stage avec un public qui tapait des pieds aussi fort que les kicks; amateurs de poussière, bonjour !

©DavideDusnasco

Les Sets

Public fin connaisseur, difficile d’imaginer le public réagir avec autant d’enthousiasme au très commercial Fisher. L’australien a conquis la foule avec un set terriblement efficace et une fosse bondée, un des meilleurs sets du weekend. Même chose pour Carl Cox, d’abord en solo puis en B2B avec Joseph Capriati pour le closing de la Futur Stage.

Cloture du festival avec Carl Cox et Joseph Capriati / ©DavideDusnasco

Coté Latz Stage, belle surprise sur le set de Villalobos, un véritable voyage de plusieurs heures. Mention spéciale au set incroyable de I Hate Models, littéralement déchainé derrière les platines, tout comme le public. Petit arrêt sur la Dora Stage pour le set très très groovy de The Blessed Madonna, même chose pour l’espagnol WADE. Belle surprise que de découvrir l’ovni endiablé Diaki, avec une performance aussi physique qu’auditive, un vrai plaisir!

Peggy Gou et l’immense fosse de la Jager Stage / ©DavideDusnasco

Satisfaisants sans non plus nous éblouir, les sets de Peggy Gou, Solomun ou encore Boris Brejcha et Michael Bibi b2b Seth Troxler, des artistes souvent plus à l’aise sur de longs sets.

Pour les déceptions, on va se tourner vers John Summit, qui a eu un peu de mal à trouver son public en début de show, terminant tout de même sur une belle note avec un dancefloor bien rempli. Les fours du weekend sont décernés à Diplo et Four Tet. Le premier jouissant d’une renommée conséquente, il s’est fait accueillir par une horde de fans, pour finalement se planter assez magistralement. Transitions manquées, mash-up ratés, absence de basses, seuls « On My Mind » et « Abba – Gimme Gimme Gimme » sauvent le set. Quant à Four Tet, avec un horaire un peu tardif, il a eu terriblement de mal à convaincre la foule, vidant une grande partie de la Jager Stage dans les premières 10 minutes du set. Précisons tout de même qu’avec autant de scène, il était difficile de faire un set complet ou de tout voir, n’hésitez pas à nous faire savoir votre ressenti !

Diplo rate encore une transition / © Alberto Chiariglione

Conclusion

Très franchement, difficile d’argumenter vu l’endroit ! Turin se trouve à juste 3h de Lyon et 2h de Milan, facile d’accès. Pour les parisiens, il y a même un TGV direct. La ville est extrêmement riche culturellement, la nourriture y est variée et à des prix dérisoires. Vous trouverez des logements impeccables à 50€/nuit en plein centre très facilement. La ville a un lien avec le clubbing très fort depuis presque 40 ans, ce n’est donc pas un hasard si le Kappa s’est installé là. Avec des affiches aussi complètes, dans un tel cadre à un tel prix (environ 100-130€ les 3 jours!), hors de question d’hésiter l’an prochain, foncez!


Sabotage
Tiraillé entre un gout prononcé pour le Hardstyle et un amour pour la pop adolescente.